« La vie, c’est se confronter à l’impermanence des choses »

 

Vrai ou faux ? Vous avez 4 heures. Non, on plaisante.

 

Ce que ça veut dire : ce n’est pas pour rien si ce conseil a été donné à la seule Capricorne de l’équipe (héhé). Difficile en effet d’accepter que la vie soit comme une gigantesque aventure / épopée qui fasse sans cesse remuer nos neurones, nos sensations, mais aussi ce que l’on peut considérer comme nos fondations et nos structures (#stabilité). Si cette phrase nous a touchée, c’est parce qu’elle vient cristalliser la question du “comment accepter de ne rien contrôler”. Comment accepter la rupture, comment accepter le deuil, comment vivre au beau milieu d’une pandémie mondiale… sans s’effondrer ou avoir l’impression que les choses nous roulent dessus en mode rouleau compresseur.

📸 Cristiano Temporin on Unsplash

 

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : en fait, ce que l’on appelle “l’impermanence des choses” est un des concepts clés du bouddhisme, et est considéré comme l’une des plus grandes causes de souffrance humaine (#rienqueça). Pourquoi ? Parce que tout change. Parfois plus vite que prévu. Parce qu’il y a un début et une fin aux choses qui nous arrivent, comme à la vie humaine. L’accepter, c’est comprendre que le monde aura toujours 2-3 surprises en stock pour nous, “tout simplement” parce que les choses ne sont pas faites pour durer. Mais vous savez quoi, c’est ok : parce qu’il y a de la beauté dans l’éphémère. Et que la fin d’un cycle ne vient jamais sans le début d’une nouvelle étape. En fait, comme on vous le disait déjà dans cet article, l’idée du risque ou du pari qu’est la vie, c’est de ne pas en connaître le résultat. En d’autres mots : accepter les sauts dans le vide et dans l’inconnu fait certes partie des choses qui nous déstabilisent… mais aussi des expériences qui nous stimulent, et qui créent du mouvement.

 

 

« Everything happens for you, not to you »

 

Ce que ça veut dire : déjà, commençons par traduire (grossièrement) ce conseil : “Toutes les choses qui t’arrivent sont pour toi, et pas contre toi”. Sous-titre : la façon dont on reçoit et dont on interprète les événements qui nous arrivent compte beaucoup dans la manière dont ça nous touche. Dire que les choses arrivent “pour nous” et pas “contre nous”, c’est accepter que souvent, le seul pouvoir que l’on aie sur les évènements de notre vie est la manière dont on les interprète.

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : parfois, quand tout va mal, on pourrait avoir l’impression que le monde entier est ligué contre nous pour nous faire tomber : une petite contrariété prend une ampleur énorme, une remarque d’une amie nous semble parfaitement assassine, chaque petit contretemps est comme un giga-bâton dans nos roues… et on perd pied. Bien sûr, on comprend. Il est pourtant possible de twister ces contrariétés en opportunité d’apprendre à (mieux) se connaître. Et puis, c’est aussi une manière de se dire et d’accepter que parfois, quand les choses ne fonctionnent pas, c’est qu’il y a une raison. Et ça peut être douloureux de réaliser pourquoi. Ça peut prendre du temps. C’est parfaitement normal.

 

 

« Ça ne sert à rien de prendre de grandes décisions quand on est fatigué·e »

 

Ce que ça veut dire : pas de grande envolée philosophique pour ce conseil très lisible et applicable à la vie de tous les jours. Et tout particulièrement dans les moments de grand stress et de grande fatigue. L’idée, en filigrane, c’est d’apprendre à lever le pied, et particulièrement quand tout s’accélère au point de nous donner l’impression qu’on n’a plus aucune amplitude de mouvement. Vous avez trois tonnes de trucs à faire et une énergie vitale en dessous de zéro ? Inutile de vous taper la tête dans le mur en vous disant que “si vous alliez mieux vous pourriez le faire”. Autant vous reposer et remettre les choses à demain.

📸 Toa Heftiba on Unsplash

 

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : en faisant dans l’auto-bienveillance, et aussi en apprenant à connaître / capter les moments où on est épuisé·e. Vous n’iriez pas courir un marathon sans vous échauffer ? Eh bah là c’est pareil. L’idée, c’est aussi de vous dire que les choses peuvent attendre, qu’il n’y a pas le feu au lac. Idem en ce qui concerne le travail que vous avez à faire : parfois, vaut mieux dormir une heure de plus et commencer sa journée plus tard MAIS en forme, que de se forcer à charbonner à 8h30 pour tomber comme une mouche à 10h. Stop laisser la petite voix du capitalisme - productivisme nous embrouiller la tête : on est humain·es, after all, et notre énergie n’est pas une ressource inépuisable.

 

 

« L’angoisse est une peur sans objet »

 

Ce que ça veut dire : euuuuh, que l’angoisse est un monstre fictif qui se planque sous votre lit ? Non, on plaisante… enfin, un peu. Même si, concrètement, l’angoisse s’appuie sur les mêmes ressorts que ceux utilisés dans certains films d’horreur : vous voyez ce film où il ne se passe rien d’effrayant mais où tout est fait pour vous donner peur d’avoir peur ? Vous ne savez pas de quoi, mais vous flippez. Il fait sombre, le personnage a l’air effrayé, et le moindre craquement du parquet semble évoquer l’arrivée d’une armée de zombies. Eh bien l’angoisse, c’est à peu près pareil. Si c’est dans votre tête ? Évidemment, oui. Mais ça ne change rien non plus à l’intensité et à la réalité de ce sentiment qui vous envahit.

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : il n’y a pas de recette magique, et on vous envoie beaucoup d’amour et de courage pour la suite. Mais en attendant, et puisque l’angoisse, comme on l’a vu, peut-être définie comme une peur sans objet, un bon moyen de la mettre au tapis peut-être d’essayer de la formuler à voix haute. Précisément parce qu’en essayant de mettre des mots dessus, on se rend souvent compte de son abstraction, un peu comme on vous l’expliquait déjà dans cet article.

 

 

« Vous connaissez la théorie des cuillères ? »

 

Ce que ça veut dire : c’est Christine Miserandino qui a formulé ce concept dans The Spoon Theory en 2003. La théorie des cuillères, c’est, grosso modo, une métaphore que l’on utilise pour apprendre à mieux gérer son énergie physique et mentale dans la journée, et qui s’adresse tout particulièrement aux personnes handicapées, neuroatypiques et/ou atteintes de maladies chroniques. Elle peut être également très utile aux personnes qui souffrent d’anxiété ou de fatigue chronique, ou encore de dépression. L’idée, c’est de se dire que chacun·e commence sa journée avec 12 cuillères, qui représentent la totalité de l’énergie qu’iel peut déployer dans ses activités. Sachant que chaque tâche/chose à accomplir demande d’utiliser une ou plusieurs cuillères. Pour bien comprendre dans le détail, vous pouvez regarder cette vidéo de Julie Dachez sur la fatigabilité et la théorie des cuillères chez une personne autiste.

📸 Ilana Lahav on Unsplash

 

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : prenons un exemple tout simple pour mieux nous projeter. Disons que vous avez une (très) grosse semaine : des cours à bosser, des examens à passer, un boulot à gérer à côté, et des ami·es à voir. Si, par exemple, vous faites une insomnie le mardi soir et que vous avez déjà bien carburé tout le début de semaine, il est probable que vous vous leviez le mercredi matin avec moins de douze cuillères. Résultat : s’il vous reste 9 cuillères pour commencer votre journée, vous savez ce qu’il vous reste à faire ? VOUS MÉNAGER.

 

 

« Vivre c’est accepter de ne pas tout vivre »

 

Ce que ça veut dire : coucou le FOBO (Fear Of Better Options) et le FOMO (Fear Of Missing Out) qui narguent sans cesse nos vies de millennial ! Et c’est vrai qu’on peut avoir de l’appétit pour tout : faire le tour du monde, lire tous les livres, tester toutes les expériences, expérimenter mille sensations… Une philosophie de vie qui, à terme, se présente autant comme un stimuli que comme une injonction, dans ce monde qui nous impose d’avoir tout vu, tout fait, et tout posté sur les réseaux sociaux. Et finalement, vouloir tout vivre c'est risquer de ne vivre que dans l'attente et la frustration, en oubliant de profiter du présent, au risque de passer à côté de sa vie.

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : quand vous sentez que le FOMO pointe le bout de son nez, vous pouvez vous réciter cette phrase comme un mantra apaisant - voire même la coller sur votre frigo ou dans vos toilettes (héhé). De quoi vous recentrer et vous permettre de profiter pleinement des joies qui existent déjà dans votre vie, sans chercher à en amasser toujours plus en courant partout à 2000 à l’heure (because l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs, tmtc).

 

 

« Vous pouvez prendre le risque de faire confiance aux gens »

 

Ce que ça veut dire : que faire confiance aux autres, c’est toujours prendre un risque. Parce que, de toute façon, sans ce risque, la confiance est aveugle. C’est aussi une manière de dire que même dans les relations les plus saines et les plus épanouissantes, il y a toujours une possibilité que l’on se retrouve blessé·e, ou même que l’on se sente trahi·e. Parce que les événements de la vie, parce que la fatigue, parce que les envies, les angoisses et les névroses de chacun·e qui s’accordent parfois difficilement ou même violemment… bref : faire confiance c’est un pari. Une envie d’y croire. Et du boulot au quotidien pour que “la confiance règne”.

📸 Luke Jeremiah on Unsplash

 

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : en se disant que c’est OK et tout à fait normal d’avoir peur de faire confiance, ou d’avoir des mécanismes de défense de type blindés qui se mettent en place quand on a souvent été blessé·e dans ses relations. Mais vous savez quoi : ces mêmes mécanismes peuvent très bien être désarmés en pratiquant l’art de la conversation ouverte, et en apprenant à poser ses limites en cours de route. Certes, faire confiance implique d’accepter une part de vulnérabilité : ça fait partie de l’aventure, d’être fragile devant l’autre, avec l’autre, et de l’accepter. En d’autres mots : donner sa confiance à quelqu’un ne veut pas dire accrocher son cœur au mur sous la forme d’un jeu de fléchettes. Donner sa confiance à quelqu’un ne veut pas dire qu’on lui donne l’opportunité de nous blesser. Même si ça peut arriver :)

 

 

« Vous n'avez pas besoin de tout déconstruire dans votre vie pour être à la hauteur de vos idées politiques : si ça vous est inconfortable, vous pouvez dire stop »

 

Ce que ça veut dire : que bien sûr, les luttes militantes et politiques qui nous occupent ne sont pas sans impact sur notre vie quotidienne. En bonnes féministes qui se respectent, on a souvent dix mille idées et choses en tête sur ce que l’on devrait changer en nous-même ou dans notre manière de vivre pour être (plus encore) à la hauteur des idées et idéaux que l’on défend (#antipatriarcat). Mais parfois, ça va trop vite, c’est douloureux, ou bien on n’est pas prêt·e. Il y a des choses qui peuvent nous sembler pertinentes ou nous plaire chez les autres et qui ne fonctionnent pas pour nous. Pas la peine de faire de l’origami avec sa personnalité parce qu’on a l’impression de ne pas être à la hauteur <3.

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : pour vous donner un peu de contexte, ce conseil a été donné à l’une d’entre nous qui n’arrivait pas à se positionner après avoir choisi de passer d’une relation exclusive à une relation libre. Ce qui est un très bon exemple : si, sur le papier, cette personne se sentait prête à avoir plusieurs partenaires et à laisser son partenaire avoir des expériences avec d’autres personnes... dans les faits, et sur le coup, ça la faisait juste souffrir. Bien sûr, ça ne veut pas dire que ce n’était pas une bonne idée de vouloir ouvrir cette relation de couple. Mais plutôt qu’il faut accepter son rythme, la manière dont on se sent. Si on se sent prête théoriquement à vivre des choses mais qu’une fois la tête dedans on souffre, on a le droit de demander une pause ou un temps de réflexion. Et même de changer d’avis, sans pour autant avoir l’impression de se trahir. Ou pire encore de ne pas être “assez cool” ou “assez ouvert·e”. Ça va deux minutes les injonctions, eh oh.