Janvier : où ça, un virus ?

 

En janvier, la COVID-19 n’est pas encore une réalité très palpable en Europe (souvenez-vous, c’est l’époque où on disait que le virus n’arriverait pas jusqu’en France #lol). Ce qui est déjà bien palpable en revanche, c’est la vague de racisme anti-asiatique propulsée notamment par Trump qui n’hésite pas à appeler le coronavirus le « chinese virus ».
 


Eh ouais, avant même de se transformer en pandémie mondiale, la situation avait déjà tendance à mettre en relief les problématiques sociales de notre époque.
 



Février : on se lève et on se barre

 

28 février. C’est la cérémonie des Césars, et un grand moment pour les luttes féministes intersectionnelles en France cette année. Au programme de la soirée : que des queens fierce et engagées, comme Aïssa Maïga qui prend la parole pour dénoncer l’entre-soi blanc et bourgeois du cinéma français, ou encore Adèle Haenel et Céline Sciamma, qui quittent la salle après l’annonce du prix du meilleur réalisateur remis à Roman Polanski.


Deux jours plus tard, Internet est en feu : Virginie Despentes publie une tribune militante qui fera du « On se lève et on se casse » la punchline de l’année 2020. Au même moment, Harvey Weinstein est jugé coupable de viol et d’agression sexuelle. L’enjeu et le message tiennent en quelques mots : l’impunité, on n’en veut plus !
 

@yugnat999



Mars : on n’avait pas prévu ça mais…

 

13 mars, aka la date officielle du point de bascule entre ce qu’on pourrait appeler « le monde d’avant » et « le monde d’après ». Où l’on apprend qu’il nous reste un week-end pour trouver un refuge et s’y enfermer pour « les 2 prochaines semaines minimum » (#lol). Où l’on découvre le concept du confinement, des attestations de sortie, du télétravail forcé, et des « premier·e·s de cordée ». Coucou le brainfuck.


C’est aussi l’époque de la so called pénurie de PQ versus la bien trop réelle pénurie de masques et de matériel pour le personnel soignant au milieu d’une crise sanitaire sans précédent. Une époque où l’on croyait encore malgré tout que l’affaire serait peut-être bien « emballée-pesée » d’ici le début de l’été. Bon... raté.
 

@yugnat999



Avril : confi-quoi ?

 

En avril, on commence à le comprendre (à la dure) : on ne va pas s’en tirer comme ça avec ce fckn virus. Entre tentatives d’adaptation à cette nouvelle réalité, vie sociale sur Zoom, télétravail, incertitudes, et débat sur le « confinement privilégié », les esprits sont on fire.


On ne va pas se mentir, c’est aussi le moment où tout le monde devient un peu zinzin : à force de rester enfermé·e chez soi dans un espace restreint à parler au mur en solo, ou à se prendre le chou avec son·sa partenaire / ses parents... on trouve des techniques pour décompresser comme on peut (#nojudgementthere).
 



Mai : déconfiture ou déconfinement ?

 

11 mai, grande date du premier déconfinement : entre frustrations accumulées, informations contradictoires, et envies de retrouver « nos vies d’avant », la situation devient vite un peu bancale. Masque obligatoire ou pas ? Reprise du travail ou pas ? Comment continuer à soutenir le personnel soignant ? Et à quand les lignes de métro un peu moins bondées ?
 

@memespourcoolkidsfeministes


En attendant, c’est le retour un peu chelou à la vie sociale, entre tentatives de s’adapter aux masques et aux gestes de distanciation sociale, et envie de faire péter ses plus belles fringues de soirée. L’esprit de cette période pourrait tenir en deux mots : dissonance cognitive (héhé).
 



Juin : Black Lives Matter !

 

Le mois de mai s’achève sur le décès de George Floyd aux États-Unis, mort étouffé sous le genou d’un policier en pleine rue. Ses derniers mots, « I can’t breathe », envahissent rapidement les pancartes, les masques, les rues, donnant un nouveau souffle au mouvement militant et anti-raciste Black Lives Matter.
 

@lobbygouine


En France, à peine une semaine plus tard, le mouvement unit ses forces, notamment sous l’impulsion du collectif La Vérité Pour Adama, porté (entre autres) par Assa Traoré. Quelques semaines après le déconfinement, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui se retrouvent devant le Tribunal de Justice à Paris et dans toute la France pour protester contre les violences policières et les violences racistes.
 



Juillet : le gouvernement de la honte et la « grande cause du quinquennat »

 

Coup de massue en juillet après le remaniement gouvernemental : la promotion de Darmanin au Ministère de l’Intérieur et celle de Dupont-Moretti en tant que garde des Sceaux en dit long sur les engagements féministes de l’Élysée (#rienàcirer).
 


Marlène Schiappa cède sa place à Elisabeth Moreno au ministère de l’égalité femmes-hommes, et Jean Castex prend la place d’Édouard Philippe à la tête du gouvernement Macron. Le mot d’ordre pour l’été : prenez des vacances, soyez prudent·e·s et « où ça, une deuxième vague ? ».
 



Août : où ça, une deuxième vague ?

 

Le 4 août 2020, une explosion ravage la ville de Beyrouth. En cause ? Pas moins de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, qui étaient entreposées dans le port de la ville depuis de nombreuses années. L’enquête (qui bat de l’aile) est toujours en cours.
 


Au même moment, le monde entier essaie de passer des vacances « à peu près normales mais en fait pas du tout ». Festivals annulés, lieux de culture mi-ouverts-mi-fermés, personnel soignant épuisé, rentrée scolaire mal engagée… c’est le bazar, et progressivement, l’Europe redevient l’épicentre de l'épidémie de COVID.
 


Septembre : tenue républicaine exigée, s’il-vous-plaît

 

C’est vrai qu’on n’avait rien d’autre à gérer en cette rentrée scolaire perturbée par une pandémie mondiale, que de se demander comment les lycéennes « peuvent s’habiller » pour aller en cours. Le point de départ du « débat » ? Une petite phrase lancée par Jean-Michel Blanquer (Ministre de l’Éducation Nationale) : « Chacun peut comprendre que l’on vient à l’école habillé d’une façon, disons… je dirais républicaine ».
 


Histoire d’en rajouter une bonne couche, le journal Marianne publie dans la foulée un sondage réalisé par Ifop sur ce que « devrait être la tenue correcte d’une lycéenne ». Pour ou contre le crop-top ? Et pour ou contre le droit de disposer des femmes à disposer de leurs corps, en fait ?
 


Octobre : etttttt c’est reparti pour un tour

 

Après le confinement épisode 1, le confinement épisode 2. Une annonce qui vient couronner un mois d’octobre un peu tiédasse, entre l’instauration du couvre-feu (oui mais que à Paris, mais en fait, non, sur toute la France), la fermeture des bars et restaurants (oui mais que de 22h à 6h, ah, en fait, non jusqu’à nouvel ordre), et le numéro d’équilibriste du gouvernement entre écoles-fermées-mais-pas-trop et le télétravail-recommandé-presque-obligatoire (#migraine).
 

@memespourcoolkidsfeministes


À la mi-octobre, l’assassinat de Samuel Paty - suite au cours qu’il avait donné à ses élèves sur la liberté d’expression - donne lieu à de grands rassemblements solidaires à travers la France. Un moment de deuil et d’hommage vite rattrapé par les propos ouvertement islamophobes tenus par la classe politique (#communautarismedesupermarché).
 

@memespourcoolkidsfeministes



Novembre : loi sécurité globale, le grand n’importe quoi

 

À peine 6 mois après les manifestations pour lutter notamment contre les violences policières en France, la loi Sécurité Globale (dont l’article 24 promet d’empêcher la diffusion d’images de policier·e·s dans l’exercice de leur fonction) passe très très mal.
 

@mytherapistsays


Presque aussi mal que ce deuxième confinement, dont l’impact est dévastateur sur la santé mentale des personnes. L’avantage dans tout ce bazar ? On n’aura jamais autant parlé de santé mentale qu’en 2020.
 


Décembre : il s’est passé quoi cette année au fait ?

 

Le 28 novembre, sacro-saint jour de la levée progressive du confinement, un demi-million de personnes se retrouvent dans les rues de France pour lutter contre les lois liberticides proposées par le gouvernement, dont la loi sécurité globale. Un événement qui couronne un an de militantisme contrarié, mais plus fort, plus inclusif et plus inventif que jamais (oui, on reste optimistes :)).
 


What’s more ? Les nouvelles annonces gouvernementales concernant la levée du confinement achèvent de faire voler en éclat notre espoir de retrouver nos potes pour le Nouvel An. En attendant, on s’organise sur Zoom, et on croise les doigts pour récupérer notre vie sociale (et le reste) en 2021.
 

@memespourcoolkidsfeministes



Un grand merci à @memespourcoolkidsfeministes, @lobbygouine, @yugnat999, @astrologouine et tous·tes les autres, de nous avoir fait triper toute l’année (#cétaitpasgagné) et de nous avoir permis d’illustrer stratégiquement cet article <3.

 

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