Trigger warning : dans cet article, on parle d’addiction, de toxicomanie, de polytoxicomanie. On parle surtout d’alcool, mais aussi de cannabis et d’autres substances, ou encore de violences sexuelles et de Troubles du Comportement Alimentaire. Si vous êtes en situation de dépendance à une ou des substance·s, et/ou si ces sujets éveillent des souvenirs douloureux chez vous, respectez vos limites de lecture et prenez votre temps. La lecture de cet article peut également raviver des souvenirs de consommation : à prendre en compte si vous êtes dans un parcours de désintoxication <3

 

 

Pour introduire (et éviter de shamer) : c’est quoi la toxicophobie ?

 

La toxicophobie, c’est le fait de stigmatiser les personnes qui consomment des substances. Le fait de faire peser sur leurs épaules le poids de leur consommation, en versant dans le shaming genre : “t’as qu’à arrêter de boire”, ou encore “t’avais qu’à pas commencer à fumer aussi”… PLUTÔT que de leur fournir une vraie écoute et de vraies solutions (plus encore dans la mesure où elles en souffrent). Bref, la toxicophobie, c’est tout ce qu’on ne veut pas voir dans cet article. Pourquoi ?

 

Parce que l’addiction ne fonctionne pas de manière aussi simple qu’un bouton on/off sur lequel on pourrait appuyer quand on veut. Inutile donc d’aller appuyer là où ça fait mal chez les personnes qui consomment, alors même que toutes les études en neurosciences en témoignent : les mécanismes de l’addiction sont complexes, et ce n’est pas possible de s’en sortir en 48 heures (...et en deux semaines non plus, hein, spoiler).

Un exemple criant de la complexité de ces mécanismes ? La définition proposée par l’autrice Stéphanie Braquehais dans son livre Jour Zéro :

 

L’addiction consiste à vouloir combler un vide intérieur à l’extérieur de soi. Elle renvoie à un état de servitude, une lutte inégale du sujet avec une partie de lui-même. Pour fuir une souffrance, souvent liée à des blessures d’enfance, la personne a recours à des substances ou à des comportements qui apaisent provisoirement son mal. Selon les médecins, l’addiction se caractérise par une perte de contrôle, un désir irrépressible de consommer et un usage continu, malgré les conséquences.

 

Maintenant qu’on a dit tout ça, mettons les pieds dans le plat…

 

 

Comment comprendre et parler d'addiction sans pencher discours réac ou technique de l'autruche ?

 

Pour écrire cet article, on a donc lu le (super) livre Jour Zéro de Stéphanie Braquehais : un récit qui prend la forme d’un journal et d’une quête de sobriété, à la lisière de l’intime et des neurosciences.

 

Partons de là pour vous donner deux-trois éléments d’explication sur le sujet :

 

#1 Il faut, pour commencer, parler du fameux circuit de la récompense. Ce circuit, c’est, grosso modo, l’objectif de base de notre cerveau : aka quand sortir du lit semble impossible... sauf si c'est pour bouloter du Pépito à 2 du mat'. Dans son livre, l’autrice explique que le cerveau et ce circuit fonctionnent grâce à la dopamine. C’est elle qui agit sur la motricité, l’attention, la motivation, l’apprentissage et qui nous permet de créer des liens entre l’indice et la récompense (...comme le bruit d’une capsule de bière qui s’ouvre évoque la douceur d’un apéritif en terrasse).

#2 Ce “circuit de la récompense” fonctionne donc sur la base du souvenir : “plus la récompense est importante, plus le cerveau s’en souviendra et cherchera à renouveler l’expérience, et plus le chemin va s’ancrer et devenir une autoroute”. En d’autres mots, et comme on vous l’expliquait déjà dans cet article sur le changement, votre cerveau préfère de loin emprunter des chemins qu’il connaît déjà (et dont il sait qu’ils lui fourniront du plaisir), plutôt que de se taper la construction façon BTP de nouvelles autoroutes neuronales. Pour citer à nouveau Stéphanie Braquehais : “L’alcool phagocyte le système de messagerie chimique interne de mon cerveau et intensifie l’action de la dopamine (et donc mon désir de boire).

 

#3 Mais cette plasticité neuronale est à la fois un des “problèmes” et une des “solutions” pour mettre au tapis les mécanismes de l’addiction. Si votre cerveau a la capacité de vous enfermer dans ce circuit de récompense (alcool = plaisir = plus d’alcool = plus de plaisir, et ainsi de suite), il peut aussi vous aider à créer de nouvelles connections et habitudes (pas d’alcool = d’abord frustration, puis quête de plaisir dans autre chose = nouvelles connexions neuronales = récompenses, plaisir et ainsi de suite).

 

Mais, naturellement, rien n’est aussi “simple”. La dépendance étant un sujet de santé mentale ET physique, vous taper tous les bouquins de neurosciences de votre biblio’ peut certes vous aider mais pas forcément vous suffire. Parfois, cela doit passer par un processus d’accompagnement thérapeuthique (mais on y reviendra !). En tous les cas, et comme le souligne l’autrice, nous avons plus que jamais besoin de récits qui expliquent “pourquoi l’alcool a pris autant de place dans ma vie” que de récits qui nous abreuvent d’histoire type “ma descente aux enfers avec l’alcool”. Question de perspective. Question de résilience.

 

 

Quand est-ce que ça va « trop loin » ? Est-ce qu’on sait quand on a un problème ?

 

Certain·es disent qu’à partir du moment où on se demande si on a un problème avec l’alcool, c’est… qu’on en a un. D’autres sites vous diront que si vous buvez moins d’un verre par jour vous êtes dans la moyenne (coucou la culture française du pinard à table !). D’autres (plus alarmistes), n'hésitent pas à vous “rappeler” que si vous fumez du cannabis, vous êtes fichu·e et en passe de vous perdre dans la spirale de la consommation. Ce qui est sûr, dans tous les cas, c’est que toutes ces substances sont potentiellement dangereuses. Mais où est la vérité ?

Rappelons-nous déjà que tout est beaucoup plus compliqué que ça. Déjà parce qu’en France, l’alcool et la cigarette (qui sont des drogues, eh oui) sont des produits légaux, contrairement au cannabis par exemple. Ce qui, dans le contexte d’une société modelée par la publicité et le marketing donne lieu à des discours à double tranchant type : “Oh, regarde, une pub pour du whisky sous un abribus !", versus “Ohlala, il ne faut surtout pas boire, c’est très dangereux !”.

 

D’ailleurs, pour Stéphanie Braquehais : “Personne n’est d’accord sur ce que signifie l’alcoolisme. Est-ce trop boire, mal boire, souffrir de sa consommation, dévier du consensus social qui norme cette consommation ? (...) Doit-on s’interroger sur son rapport à l’alcool uniquement quand on a touché le fond ? (...)

 

On n’est pas là pour trancher mais tout de même un conseil : si vous sentez que vous avez besoin d’aide/envie de parler (de votre rapport à une substance, de la place qu’elle prend dans votre vie, de vos éventuelles inquiétudes…), c’est peut-être que c’est le bon moment pour le faire. L’addiction est, comme on l’a vu, un sujet de santé mentale ET physique : il faut donc écouter son corps, sa tête et ses besoins. Sans se mettre la pression ou se faire plus de mal que de bien. Rendez-vous à la fin de cet article pour des pistes et solutions pour être accompagné·e ou aidé·e :).

 

 

L’art de créer des mécaniques compensatoires

 

Puisque, comme on l’a vu, le cerveau est un gros gros flemmard, l’une des idées qui revient souvent quand il s’agit de lever le pied sur sa conso à une substance ou de tenter une désintoxication, est de remplacer une addiction… par une autre.

Mais attention : pas par une autre substance (même si ça peut arriver, naturellement #nojudgementthere) mais par quelque chose d’aussi gratifiant. Ou, à défaut, par des addictions socialement plus acceptables… comme le travail, la nourriture, ou le sport à gogo (coucou les ancien·nes fumeur·euses qui carburent au footing !). En tous les cas, le mot d’ordre : à chacun·e de trouver sa recette (#pasdeformulemagique).

 

Par exemple, dans sa quête de sobriété, Stéphanie Braquehais se met à bouffer des articles et bouquins de neurosciences comme si elle préparait un Doctorat. Pour elle, la désintoxication passe aussi par cette quête d’infos et de compréhension d’elle-même, qui l’occupe et la stimule (et correspondent aussi à ses passions, puisqu’elle est journaliste). Bref : elle se défait de l’alcool en décryptant aussi bien les mécanismes de l’addiction… qu’en analysant son histoire personnelle.

 

 

Pratiquer l’auto-bienveillance (encore et toujours)

 

Mettre le doigt sur une problématique de dépendance n’est pas évident. Il y a de quoi partir dans une quête introspective d’envergure, pour comprendre quels sont les mécanismes à l'œuvre dans le rapport qu’on a avec l’alcool, par exemple. De quoi se faire du mal, aussi.

 

Pour France Inter, Claire Touzard, l’autrice du livre Sans Alcool explique : "C'est vraiment un effet boule de neige, l'alcool : plus on boit et plus on a envie de boire pour effacer les souffrances que crée l'alcool. Et moi, c'était vraiment ça : à la base, j'avais pas mal de problèmes quand j'étais adolescente et j'ai commencé à boire en pensant que ça irait mieux. Et puis, je me suis construite comme ça, avec l'idée que l'alcool allait être mon pilier pour m'aider. Je ne me rendais pas compte que ça m'enfermait dans une sorte de cycle où plus je buvais, plus ça allait mal et c'était entre autres lié à l'alcool. C'était une sorte de procrastination du bien-être".

Idem pour Stéphanie Braquehais qui explique qu’elle a dû remonter jusqu’à ses premières cuites pour comprendre à quel point sa consommation d’alcool était liée à son malaise en société, son anxiété, voire même ses Troubles du Comportement Alimentaire.

 

À la fois douloureux ET nécessaire, ce premier pas peut aider à enrayer les dynamiques qui nous font du mal et qui impactent notre quotidien. Plus encore pour les personnes qui se sont construites socialement en tant que femmes, puisque, comme on va le voir, alcool, corps et sexualité forment souvent un trio explosif.

 

 

Alcool, corps, et sexualité : c’est quoi le lien (et le problème) ?

 

Posons le décor : les discours qui entourent la question de la dépendance et de l’alcoolisme au “féminin” sont pires que contradictoires. Il y a, d’abord, la tentation de faire l’autruche, en pensant que les femmes souffrent moins de ces problématiques que les hommes (historiquement et culturellement, c’est vrai, puisque les femmes n’avaient pas forcément accès à ces produits... mais depuis, c’est surtout qu’elles le “cachent” mieux, comme on vous l’expliquait déjà dans cet article).

 

Ensuite, on tombe nez à nez avec la question du glamour de l’alcool. Claire Touzard cite par exemple le personnage d’Alicia Florrick dans The Good Wife qui “s’envoie l’équivalent d’un cubi de rouge tout en élevant seule deux enfants, et sans jamais foirer ni brushing ni plaidoirie ni orgasme.

Quoi d’autre ? Le lien entre alcool et performance de la féminité et de la sexualité. À l’image de Stéphanie Braquehais, Claire Touzard, ou Virginie Despentes, toutes anciennes alcooliques, et qui expliquent à quel point l’alcool leur a permis de faire tomber des barrières et de se sentir “plus séduisantes”. Ou comment le piège de l’alcool peut aussi se refermer sur les femmes, pour les enjoindre à être “plus libérées sexuellement”... aka ouvrir la porte aux abus et violences sexuelles dans ce monde patriarcal et violent.

 

Enfin, et on commence tout juste à en parler : il y a un fort lien entre alcoolisme et Troubles du Comportement Alimentaire, comme l’explique Claire Touzard : "En fait, c'est très fréquent qu'on soit anorexique et ensuite alcoolique. Déjà, c'est se faire du mal, c'est un rapport à l'estime de soi. C'est aussi un rapport à une sorte de maîtrise : on maîtrise beaucoup son corps quand on est anorexique, et quand on boit à l'extrême, c'est souvent pour enlever cette maîtrise-là - c'est le chemin inverse".

 

Que faire de tout ça ? Peut-être questionner la manière dont “la pop-culture fait trinquer les femmes” comme le dit Claire Touzard. Et comprendre, de manière plus globale, que les corps qui sont les nôtres sont pris au milieu d’un gigantesque système politique et violent. Ce qui nous permet d’expliquer. De questionner. De se pardonner. Et de mettre un bon coup de pied dans les clichés et les violences, chaque fois que c’est nécessaire.

 

 

Comprendre l’impact de la substance sur sa vie : l’art du déclic ?

 

Dans son livre Jour Zéro, Stéphanie Braquehais utilise la métaphore de krach boursier pour expliquer les effets de l’alcoolisme sur sa vie. Ou comment, en d’autres mots, expliquer qu’avoir une addiction revient à vivre à crédit avec son corps et ses réserves d’énergies physiques et mentales. Quitte à flinguer nos limites ou à nous les faire perdre de vue.

C’est d’ailleurs tout le cercle vicieux de la dépendance : on se dit souvent que la substance nous aide à “dépasser” des limites (fantasmées type “je n’arrive pas à être moi-même sans boire” ou physiques comme dans “je ne pourrais pas tenir toute la nuit sans cocaïne / je ne pourrais pas dormir sans cannabis...”). Revers de la médaille ? Les limites masquées par l’utilisation de la substance reviennent puissance 10 une fois ses effets retombés. Et c’est ainsi qu’on a besoin de consommer à nouveau, pour mettre au tapis ces limites qui reviennent de plus belle et ainsi de suite.

 

Dans ce contexte, ce que l’on appelle “l’art du déclic”, c’est le moment où l’on prend conscience du fait qu’une substance nous fait plus de mal que de bien. Que, par exemple, les bons moments à taper du pied ou à rigoler entre ami·es ne pèsent plus assez lourd face aux black-outs et aux horribles gueules de bois.

 

Dans une interview menée par Annick Cojean, Virginie Despentes raconte : “Je me rendais compte que j’étais incapable de confronter une situation sociale sans boire. Et comme il y a de l’alcool partout en France… Alors, aidée par mes agendas où je note tout, j’ai commencé à me demander si les beuveries de la dernière année avaient valu le coup. Deux ans avant, j’aurais répondu : oui, c’était génial. Mais là, j’étais bien obligée de répondre que non. Que la plupart du temps, j’avais fait ou dit des choses qui m’avaient mise mal à l’aise le lendemain. Et que le nombre de fois où je m’étais réveillée en me disant « pfffttt… » était considérable.

 

Pour elle, comme pour Stéphanie Braquehais, ce moment-là est douloureux mais salvateur. C’est le point de départ du ras-le-bol, de l’entreprise d’arrêter et de faire autrement.

 

 

Comment (ré)apprendre à avoir une vie sociale sans substances ?

 

Arrêter oui d’accord, mais comment faire quand vous êtes québlo chez vous depuis 1 an à cause d’une pandémie mondiale, avec pour seule distraction les tours à la supérette et les nouveautés Netflix ? Et puis surtout : comment arrêter quand la majeure partie de vos interactions sociales se font autour de l’apéro, le week-end ou à l’happy hour (#mondedavant) ?

Selon Claire Touzard, il y a des amitiés qui arrivent à se reconstruire sans l’alcool, et d’autres pour lesquelles c’est beaucoup plus difficile. Parce qu’il y a des relations qui tiennent debout grâce à ces moments où on picole ensemble.

 

Même son de cloche du côté de Virginie Despentes : “C’est pas « boire ou ne pas boire ». C’est un mode de vie qui est en jeu. Et un personnage, jusqu’alors défini par l’alcool, qu’il faut complètement réinventer. J’ai découvert à 30 ans que j’étais timide par exemple. Je ne le savais pas.

 

Bref : pour les personnes qui ont une relation de longue date avec l’alcool (ou une autre substance), la consommation fait partie intégrante du lien social. Sans compter que la culture très forte de l’alcool dans nos sociétés a contribué à en faire un truc “cool” .

 

Évidemment, le contexte pandémique rebat (encore plus) les cartes de ces situations déjà complexes. Que faire alors ? Chacun·e fait de son mieux, mais puisque les interactions sociales sont limitées en ce moment (aka moins de tentations), ce peut être l’occasion d’en profiter pour faire une démarche auprès d’un centre d’addictologie par exemple.

Et si, a contrario, le confinement/couvre-feu vous a donné envie (parfois ou souvent) de vous mettre à boire seul·e, on tient à vous dire ceci : on a souvent tendance à dire que “ne pas boire seul·e” est LA limite à observer pour ne pas partir en vrille (à part dans les séries où les personnages se descendent des ballons de Chardonnay solo devant Oprah). Ce qui est sans aucun doute un bon conseil, puisque c’est toujours bien de se fixer des limites. Ceci étant dit, ce n’est pas parce qu’on boit toujours en société qu’on ne souffre pas de sa relation à l’alcool. Et ce n’est pas parce qu’on boit seul·e qu’on a “touché le fond”.

 

 

Des tips et idées pour les concerné·es et leurs allié·es

 

#1 Se renseigner sur ce qu’on consomme. Un point important et tout particulièrement pour celleux qui consomment (occasionnellement ou régulièrement) des drogues chimiques/psychotropes (cannabis, MDMA, ecstasy, LSD, champignons…). Ces substances, contrairement à l’alcool, ne sont pas légales (#scoop). Résultat : les consommateur·ices se les procurent par leurs propres moyens, quitte à prendre des risques. Et si le cool du psychédélisme des Pink Floyd peut sembler attrayant sur le papier, il ne faut surtout pas perdre de vue qu’il s’agit de substances puissantes (#droguesdures), dont les effets sur la psyché ne sont pas (du tout du tout) à minimiser. Comprenons-nous bien : objectivement, il vaudrait donc mieux éviter d’en consommer. Mais si vous le faites, un conseil : renseignez-vous avant, sur des forums comme celui de Psychoactif par exemple.

 

#2 Nommer la voix de l’addiction pour apprendre à mieux lui parler (et à mieux la faire taire, héhé). C’est un véritable outil que l’on appelle addictive voice recognition technique (aka technique d’identification de la voix de l’addiction) et qui a été développé par Jack Trimpey. Le concept : identifier la “voix” qui dit “allez, juste un petit verre”, en gros et la nommer. Par exemple, Stéphanie Braquehais choisit d’appeler la sienne La Hyène. D’autres l’appellent Voldemort, ou lui donnent le nom de leur ex·e (héhé). Le principe, c’est qu’en identifiant cette voix, on peut mieux lui parler, et surtout la faire taire. Ce n’est pas une technique magique, mais ça aide.

Que puis-je faire en tant qu’allié·e ?

 

Déjà, ne pas juger, et écouter sans proposer un discours réac’ (cf le point un :)). Comprenez bien que si une personne se sent suffisamment à l’aise pour vous faire part de sa conso/de ses inquiétudes ou pour consommer devant vous, ce n’est pas pour autant que c’est la porte ouverte à faire dans le jugement. Un bon truc à tenter de type concret : proposer (si la personne concernée est intéressée) un pacte solidaire. On s’explique : si vous n’avez aucun problème avec le fait de ne pas boire en soirée, vous pouvez proposer à un·e pote d’arrêter de boire avec lui/elle. À deux, on est plus fort·es, et la limonade cul-sec à meilleur goût. Enfin, n’hésitez pas à forwarder cet article ainsi que les ressources que l’on vous file juste en-dessous ! Et rappelez-vous : amour, bienveillance, et écoute sont de mise, car c’est un processus <3.

 

 

Pour trouver de l’aide et/ou aller plus loin :

 

Jour Zéro, de Stéphanie Braquehais : un journal de sobriété d’une ancienne alcoolique, qui décrypte son parcours de désintoxication en oscillant entre réflexions sur sa vie quotidienne, son parcours de femme cisgenre, sa sexualité, son anxiété, et des études scientifiques.

 

Sans Alcool, être sobre est bien plus subversif qu’on ne le pense, de Claire Touzard : pour comprendre et appréhender (entre autres) la représentation de l’alcool “au féminin” dans la pop-culture. Ou comment cette culture très forte de la boisson (entre vin et cocktail) tend à glamouriser nos problématiques d’addiction à cette substance, sans jamais les questionner.

 

Le thread / story à la une “Polytox”’ de Nanténé aka @feministangst : où vous trouverez questions / réflexions / parcours d’expériences de l’auteur - ancien polytoxico aux conseils aussi bienveillants que nécessaires.

 

Le site de Psychoactif recense de nombreuses informations sur les substances et propose sous la forme d’un forum des partages d’expériences : une mine d’infos précieuses pour se renseigner avant de consommer un produit. Vous y trouverez également des quiz pour mieux vous positionner sur le spectre des consommateur·ices.

 

Côté groupes de soutien, vous pouvez vous tourner bien sûr vers les Alcooliques Anonymes (des groupes existent un peu partout en France, et même en visio pendant la pandémie) ou vers les Narcotiques Anonymes (idem).

 

Côté accompagnement thérapeuthique, vous pouvez vous tourner vers le CSAPA de votre ville / région (= Centre de Soins, Accompagnement et Prévention en Addictologie). On vous y proposera un parcours avec psys et addictologues pour discuter de vos problématiques d’addiction et vous accompagner, dans le care et la bienveillance ET intégralement remboursé (!). Bon à savoir : vous pouvez aussi bien être accompagné·e sur votre consommation d’alcool/de substances que de cigarettes.

 

Enfin, vous pouvez lire le rapport sur les addictions en France au temps du confinement, réalisé par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies.