#1 Votre salaire, votre boulot, ou la place que vous y occupez

Bon, soyons claires : ce que vous gagnez en exerçant “votre” métier / tout autre métier qui vous permet de gagner votre vie ne permet en aucun cas de définir qui vous êtes ou ce que vous valez. N’en déplaise au monde capitaliste dans lequel nous vivons, tmtc.

 

Encore heureux quand on sait que les femmes étaient toujours payées en moyenne 18,5% de moins que les hommes en 2019. Ce qui est bien LA preuve (si on ne devait en garder qu’une) que ce que nous gagnons aujourd’hui n’a pas de franche corrélation avec nos compétences / ce que nous sommes capables d’apporter au monde (coucou le personnel nettoyant et le personnel soignant, btw).

 

Donc : se battre pour avoir un salaire décent et équitable = OUI ; mais se laisser juger ou exclure sur le simple motif de son salaire = NON. Vous n’êtes pas ce que vous gagnez. Vous êtes beaucoup plus que ça.


#2 La taille de votre appart’

Vous avez 30 ans ou presque et vous vivez dans 25m2 ? ET ALORS ?(??) Personne ne vous oblige à vivre dans le faste et l’abondance, encore plus si 1/ vous n’en avez pas envie ; 2/ vous n’en avez pas les moyens (bah ouais, hein).

 

C’est clair qu’il fut un temps où avoir une baraque / un appart / un projet était clairement l’objectif à atteindre pour “réussir sa vie” (#cetteexpressionfoggy). Mais aujourd’hui, les choses sont bien différentes (n’en déplaise à vos parents, héhé).

 

Ce qui veut dire que c’est OK d’avoir un tout petit appart (et de ne pas savoir quand vous pourrez le quitter). C’est OK de toujours vivre avec vos parents si vous n’avez pas les moyens de partir de la maison familiale. C’est OK aussi de préférer mettre toutes ses tunes dans des projets de voyage plutôt que dans un 40m2 en banlieue (et vice-versa !). Chacun·e fait ce qui lui plaît, et SURTOUT ce qui lui est possible dans la mesure de ses possibilités et / ou de sa précarité.


#3 Votre niveau d’études

Category is : complexer à fond sur son niveau d’études / ses 36 réorientations post-bac / le fait que vous n’ayez jamais réussi à finir votre Licence / Master / Formation en horticulture. Compliqué et bien plus encore quand on a grandi dans un contexte où le sacro-saint diplôme était le seul objectif à atteindre & où le marché du travail est si saturé qu’il faut se battre trois fois plus pour tirer son épingle du jeu (#megastress).

 

À ce sujet, plusieurs choses : 1/ c’est pas grave d’avoir planté vos études car vous sentiez que votre vie vous appelait ailleurs ; 2/ c’est OK de reprendre vos études à 27 ans si vous en avez envie (par ex, les cours par correspondance, ça existe) ; 3/ le fait d’avoir ou fait ou non de grandes études, n’a aucun lien de corrélation avec vos capacités et votre talent.

 

Il y a mille parcours différents pour mener sa vie et ses projets avec passion, SURTOUT quand on sait que les circuits normaux de réussite ne sont pas si accessibles que ça à tous·tes dans le fond (#whereislégalitédeschances). Vous pourriez, de la même manière, avoir un Bac +5 en Droit des Affaires et réaliser que votre passion dans la vie c’est plutôt la couture et les vêtements. Et l’assumer pleinement. ;)


#4 Votre projet pour "la suite"

Tous·tes vos potes ont l’air de savoir exactement où ielles vont / ce qu’ielles font / ce qu’ielles feront pour les 5 prochaines années… quand vous n’arrivez pas à savoir ce que vous ferez de votre temps à la fin du mois d’août ? Ça arrive. Même souvent, en fait.

 

Donc, gentle reminder : que vous sachiez ou non ce que vous avez “envie de faire de votre vie”, que ce projet change ou non toutes les deux semaines ou tous les deux ans, il y a ZÉRO problème. Parce qu’on n’avance pas toujours dans la vie en sachant où on va, et que parfois, c’est précisément le fait de rester ouvert·e à toutes les possibilités qui permet de créer l’imprévu ou la surprise qui pourra tout changer.

 

Et si à l’inverse, vous êtes cette personne qui n’aime pas prendre des risques et qui a besoin de son confort quotidien pour survivre, sachez que personne n’est en droit de vous juger. On n’a pas tous·tes le courage / les moyens / l’envie de partir s’installer dans une ferme dans les Vosges ou de lancer un projet artistique d’ampleur. Et ça ne définit pas notre valeur.


#5 Le nombre de vos followers sur Insta

Ah non mais là, non. Vraiment.

 

(Même si on est aussi convaincues que vous que vos selfies n’ont pas autant de likes qu’ils le mériteraient ;)).


#6 Le nombre de choses que vous faites en une journée

Ce serait pas mal de démonter l’idée reçue selon laquelle les personnes productives pourraient et devraient bosser a minima 7 heures par jour. Tout le monde ne fonctionne pas comme ça. Et si on vous le dit, c’est parce qu’on sait à quel point ça peut-être culpabilisant d’avoir l’impression de ne pas assez en faire (dans une journée / dans un mois / dans la vie). Et que pourtant : chacun·e son rythme.

 

Pour mieux vous en souvenir, jetez un oeil du côté de cet article qui répertorie les pratiques et journées de travail de différentes personnalités (écrivain·es, politiques, artistes…). Ou comment réaliser qu’il y a mille manières de vivre sa meilleure vie et de donner le meilleur de soi-même (#ondéculpabilise).


#7 Votre situation amoureuse

Parce qu’on est convaincues que pas mal de personnes ont (malheureusement) encore besoin de l’entendre en 2020 : NON, votre situation amoureuse ne définit pas votre valeur et personne n’a le droit de sous-entendre que vous n’êtes pas “accompli·e” parce que vous n’êtes pas en couple, par exemple.

 

Les personnes célibataires ont des vies tout aussi enrichissantes et épanouissantes que les autres. De la même manière que les personnes qui choisissent d’avoir des enfants (ou de ne PAS en avoir, justement) ont des vies tout aussi enrichissantes et épanouissantes que les autres (pour ne citer “que” ces exemples). Stop la machine à jugements, SVP. :)


#8 L’opinion des autres

C’est peut-être le plus dur et le plus important : assumer qui vous êtes et ce dont vous avez envie pour vous, sans vous soucier des 366 conseils de vos parents / grands-parents / boss / BFF / inconnu·e random croisé·e à la boulangerie.

 

Obviously, cela ne veut pas dire que vous n’avez pas besoin des autres et que ces personnes ne peuvent pas vous éclairer / vous aider à prendre des décisions pour avancer. Ce qu’on veut dire par là, c’est que tout ce qui prend la forme d’une injonction, d’un jugement, ou d’une norme trop pesante qu’on vous rappelle sans cesse ne devrait pas impacter l’estime que vous avez de vous-même.

 

Et en écrivant ces mots, on sait aussi combien c’est compliqué et à quel point ça implique souvent de lutter pour être respecté·e / reconnu·e / estimé·e pour qui nous sommes. Et même si on ne sait pas exactement comment faire pour que “ça” arrive, ce qu’on sait en tous les cas, c’est que ce que les gens pensent de vous, c’est leur réalité, pas la vôtre. <3