Premier constat : être une femme n’aide pas à zapper le regard d’autrui. Traditionnellement considérées et traitées comme des objets, les femmes subissent une appréciation physique constante : trop grosses, trop minces, pas assez bien sapées, pas assez de boobs, trop de boobs, trop de cernes, pas assez de sourcils (really?). Et quand il ne s’attaque pas au physique, le sexisme dissèque et discrédite le moindre de nos comportements.

Dans un passage du film Long Shot, le personnage de Charlize Theron, candidate à la présidence états-unienne, fait remarquer : “Si je suis en colère je suis hystérique, si je suis émotive je suis faible, si je lève à peine la voix je suis une connasse”. Ça résume assez bien l’idée. Dans ce contexte tout pété, azy pour se sentir libres de faire, dire et ressembler à ce qu’on veut sans se sentir jugées en permanence.

 

Cette réflexion peut foutre le seum, mais elle peut aussi nous donner un bon coup de motiv parce que : se détacher du regard des autres, c’est d’abord mettre un gros kick au sexisme.

 

Ça en tête, voilà quelques conseils pour faire fi du regard des autres.

 

 

Faire des choses qui nous font flipper

 

On commence fort, mais c’est la base de la confiance en soi. En sortant de notre zone de confort, on repousse chaque fois notre peur du jugement de plus en plus loin. Exemple : si on saute du plus haut plongeoir de la piscine municipale, à côté, nager un crawl un peu bancal devient une promenade de santé (dans tous les sens du terme).

Et plus on fait des trucs que l’on redoute, plus ça devient chill #cerclevertueux. Au passage : c’est aussi un bon moyen d’être fière de soi, de ce qu’on a accompli, et donc d’engranger du bagage confiance.

 

 

Accepter que la critique est inévitable

 

Dans un TEDx donné en décembre dernier, le coach et conférencier David Laroche mentionne une petite expérience qu’il a mené pour relativiser sur les mauvais commentaires sous ses vidéos Youtube. Il est allé sur la page de son film préféré sur Allociné, Gladiator.

 

12 prix dont 2 Golden Globes et 5 Oscars (Meilleur Film et Meilleur acteur, entres autres), 2ème meilleur film du box office mondial en 2000, et pourtant… Voilà un échantillon des commentaires qu’on peut lire sous la fiche du film : “Lourd, pesant, surjoué”, “Une torture de près de 2h30”, “Le film est tellement nul qu'il en devient une parodie, les acteurs jouent mal et n'ont aucun charisme”.

Morale de l’histoire : il y aura toujours des gens pour critiquer ce que vous faites, ça ne veut pas pour autant dire que c’est nul, la preuve. Donc on relativise bien comme il faut.

 

 

Tafer son humilité

 

Autre moyen de relativiser : l’humilité. À ne pas confondre avec faible estime de soi ! Être humble c’est accepter de ne pas être parfaite, accepter qu’on ne réussira pas tout ce qu’on entreprend. Parce que c’est NOR-MAL, et que les choses deviendraient vite barbantes sinon. Il faut avoir connu des échecs, avoir trimé, être tombée et s’être relevée pour full apprécier ses victoires.

 

Deuxième qualité de l’humilité : en étant capable de se remettre en question, de s’auto-critiquer constructivement, on est forcément moins impactée par les critiques négatives, on s’y est formée.

 

Et enfin : l’humilité nous aide à nous rendre compte que le monde entier n’a pas les yeux braqués sur nous. Dans le podcast #YouGoGirl - Comment être plus sociable de Madmoizelle, la psychothérapeute Audrey Akoun raconte qu’elle propose parfois à ses patient·es de se promener dans la rue avec un nez rouge. Paniqué·es au début, ils/elles se rendent vite compte que les personnes croisées n’en ont vraiment rien à carrer. Au pire, on leur sourit avec bienveillance. Voilà voilà…

 

 

Redéfinir son identité

 

En se focalisant sur le regard et l’avis des autres, on oublie son propre regard, son propre avis sur soi, alors que c’est quand même le plus important, obviously. Si on se connaît, si on comprend et affirme la personne qu’on est, les gens auront beaucoup moins de latitude pour nous faire croire qu’on est mauvaise, pas assez ceci, trop cela. Nos qualités comme piliers, vas-y pour nous ébranler.

 

Ne pas être dans le jugement

 

Enfin, pour terminer en beauté cette liste de conseils, on voulait vous rappeler la Règle d’Or : “Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils ou elles te fassent”.

 

Si vous ne voulez pas vous sentir jugée par les autres, ne les jugez pas. Ne scannez pas en permanence les fringues des nanas que vous croisez dans la rue avec un air dubitatif à peine dissimulé, ne vous moquez pas des goûts musicaux de vos collègues - chacun·e aime ce qu’il ou elle aime, ce n’est pas sujet à débat -, ne critiquez pas en permanence l’orthographe de vos potes. Vous les comprenez ? C’est tout ce qui compte.

 

Si on ne vous demande pas conseils, laissez-les gens tranquilles. C’est l’effet miroir : moins vous jugez vous-même, moins vous aurez l’impression d’être jugée. Et vous participerez à créer un monde meilleur, accessoirement. Ready?