On s’était dit : “ce mois-ci, pas de folies, je n’achète que le strict nécessaire”... lol. La barrière entre nos besoins et nos envies est si mince qu’elle en devient souvent invisible. Et on ne sait plus vraiment, à terme, ce qui nous fait vraiment du bien : choper cette paire de sneakers en édition limitée ou la porter pour de vrai ? Bref, posséder ou porter ? Désirer ou acheter ? Être ou avoir (#Shakespeare) ?

 

Ohlala.

Le philosophe Christophe Bouton explique très bien à ARTE comment la question du plaisir-désir s’est modifiée à l’ère de la sur-consommation... En appuyant bien le doigt sur la plaie ouverte de toute une génération : ce bon gros FOMO (Fear Of Missing Out aka la peur de passer à côté de quelque chose... comme une robe sur-stylée à un prix imbattable). Notre cerveau-shopping (™) est complètement survolté, et clairement en roue-libre depuis 2007. Alors, comment faire ?

 

 

Niveau 1 : Si vous vivez au dessus de vos moyens

 

Le scénar : vous claquez 300 € dans les fringues alors que vous gagnez 524 € net en stage… et il y a très clairement un souci (oups).

 

Le problème : vous êtes coincée dans la spirale infernale du “j’ai plus de thunes / je me sens mal / yolo j’utilise mon découvert pour un sac à mains / aaaaah je me sens mieux / merde, j’ai plus d’argent pour manger / j’ai plus de thunes / je me sens mal…” (#bisrepetita).

La solution : pour commencer, vous pouvez faire une liste de tout ce que vous achetez. Genre : un tableau Excel. Le but ? Chaque pièce achetée (fringues, déco, whatever) prend une ligne. Vous y intégrez son prix, et tenez à jour ce tableau jusqu’à la fin du mois. Au 30, vous additionnez l’ensemble (respirez un grand coup) et vous voyez : ce que vous avez dépensé, et dans quoi.

 

Promis, juré, ça remet les idées en place. Ce qui permet d’économiser… et de s’épargner une asphyxie bancaire chronique.

 

 

Niveau 2 : Si vous achetez pour compenser

 

Le scénar : vous ne pouvez pas vous en empêcher. À chaque petit coup de mou : hop, un petit cadeau. Hop, un objet. Hop, une sape.

 

Le problème : vous n’arrivez pas à rationaliser. Ni à canaliser vos envies, désirs et dépenses tant tout ce qui existe en ce monde vous semble super désirable et super important pour votre survie (we got this).

La solution : questionner son intention au moment du “passage en caisse”. En se demandant par exemple : est-ce que j’en ai vraiment envie ou bien est-ce que j’essaye de compenser ? Si oui, quoi ? Comment pourrais-je me faire du bien autrement qu’en claquant mes derniers deniers dans cette lampe en forme d’ananas (oui, vraiment) ? Et si j’attendais 48 heures pour voir si je pense toujours autant à ce truc ?

 

En bref : travailler le sujet sur du long-terme, c’est aussi se sortir de ces mauvaises habitudes comportements qui nous font plus de mal que de bien. Ça nous permet de changer. En profondeur.

 

 

Niveau 3 : Si vous êtes une modeuse endurcie

 

Le scénar’ : vous n’en loupez pas une. Votre boîte mail est survoltée d’emails de ventes privées. Vous souffrez de FOMO(de) à un très haut degré.

 

Le problème : la mode a changé. On le sait bien. Les deux collections annuelles qu’on trouvait en magasin dans les années 90… c’est dépassé. Maintenant, tout va tellement vite et tout est tellement neuf, que c’est compliqué de ne pas avoir en permanence envie de craquer sur un truc.

La solution : si vous aimez la mode, vous devriez peut-être comprendre que le but serait donc de mieux aimer ses vêtements, mais aussi de les aimer plus longtemps. Si nos vêtements et autres objets/possessions pouvaient parler, c’est peut-être ce qu’ils nous diraient. L’idée en ce sens serait donc d’en prendre mieux soin.

 

De bien les choisir (!) et de les entretenir pour pouvoir les garder plus longtemps (toute la vie ?). De réparer, repriser, d’upcycler, de réinventer votre placard avec votre créativité. En gros : de devenir encore plus stylée, la conscience en plus (wah).

 

 

Niveau 4 : Si vous êtes la shoppeuse du turfu

 

Le scénar : il y a un problème, vous le savez bien. Vous avez bien compris que c’est le monde qui ne tourne pas rond (ah bon ?) et que pour autant il y a mille manières de mieux faire. Vous avez envie de mettre la main à la pâte.

 

Le problème : vous ne savez pas par où commencer. Certains disent que de toute façon on va tous mourir, et qu’on ne va pas sauver l’Amazonie en achetant moins sur Amazon. Et puis, si vous n’achetez rien, vous ferez quoi de toute cette oseille ?

La solution : choisir de manière plus consciente où vous engagez votre argent. Et ainsi regarder s’entasser vos économies sur votre livret A, dans une dynamique de type super-gratifiante.

 

Par exemple : à chaque sape/objet/etc que vous n’achetez pas, mettez la somme sur votre compte épargne. Et commencez à prévoir un voyage, l’achat d’un appareil photo, ou un abo à Interflora pour avoir des fleurs fraîches dans votre maison toute l’année. C’est ce qui s’appelle créer (roulements de tambours) : des mécaniques compensatoires.

 

Bon, et tant qu’on y est avec les questions existentielles, on vous refile cet article qui nous avait bien fait réfléchir : comment concilier sa conscience écolo et ses commandes ASOS ? De quoi se souvenir que tout ça peut commencer par vous, et qu’il n’y a pas de raison de culpabiliser (déprimer ?). Que la seule chose qui fonctionne vraiment, c’est de trouver votre propre manière de faire, de façon consciente et éclairée. Et qu’a priori, quand on (se) fait du bien, ça va tout de suite mieux. Du coup la dépression bah… non. <3