Pourquoi les femmes se déprécient autant ?

 

Avant de résoudre ce mini tiny problème, il s’agirait de comprendre d’où il vient. Et si on a écrit “pourquoi les femmes se déprécient autant”, ce n’est pas pour rien... En diggant dans la psychologie sociale, on a découvert un cercle vicieux bien balèze qui zappe la confiance en soi des filles dès l’adolescence, et n'arrange rien à l'âge adulte.

Photo : Yuris Alhumaydy on Unsplash

 

 

Une étude de The Atlantic a montré que le niveau de confiance en soi chez les enfants avant 12 ans est égal quel que soit le genre : 8/10 en moyenne. Mais à partir de 14 ans, cette moyenne chute à 6,5/10 chez les filles alors qu’elle reste sensiblement stable chez les garçons. D’où sort cet écart ? On vous le donne en mille… Du sexisme systémique.

 

Depuis qu’elles sont toutes petites, les filles sont encouragées à être gentilles, douces et soignées, ce qui inhibe leur prise de risque (grimper dans un arbre = risque de déchirer sa robe ou de mettre le dawa dans ses beaux cheveux, cadeau d’anniversaire = un poupon et un kit de véto pour apprendre dès le plus jeune âge à prendre soin des autres avant de penser à soi). Sans oublier le fantasme de la petite fille parfaite #princesse qui développe chez les femmes un complexe perfectionniste nocif (pour elles-mêmes).

 

D’autres études montrent aussi qu’à l’âge adulte, même si certaines femmes ont autant confiance en elles que la moyenne masculine, elles le cachent. Chelou non ? Pas vraiment, quand on sait que la confiance en soi est récompensée chez les hommes, notamment dans le milieu professionnel, mais condamnée chez les femmes, qui peuvent subir des sanctions sociales ou professionnelles pour ne pas se conformer aux normes de genre (humilité, douceur, sollicitude). Meaning : se faire recaler au premier date (hétéro) ou être moins bien perçue lors d’un entretien d’embauche. Fun.

Photo : Gemma Chua-Tran on Unsplash

 

 

Du coup, on apprend inconsciemment à masquer notre confiance quitte à se déprécier publiquement pour plus de crédibilité, sauf qu’à force ça devient une habitude et on se retrouve à le faire tous les jours solo devant notre miroir. Not cool.

 

Ajoutez à ça les exigences qui pèsent sur les femmes via le fonctionnement productiviste de notre société et via les stéréotypes de genre (femme, mère, maîtresse, infirmière, employée, intendante…), et vous aurez votre troisième problème. Le psychologue Michel Sabourin le résume en ces termes : « Notre société exige un tel niveau de rendement qu’il serait presque malvenu de se contenter de nos capacités : cela nous amène à nous auto-déprécier ».

 

Ça fait beaucoup tout ça non ? Yep, mais ça vous aide à comprendre que ce n’est pas de votre faute, que vous n’avez pas à culpabiliser de ne pas vous sentir au top de la confiance every day, et que, maintenant que vous connaissez les mécanismes en place, vous pouvez vous lever pour les faire changer ;). Et pour ne pas vous laisser sur cette petite indigestion pré-révolution féministe, on vous file quand même des tips à appliquer tout de suite #pasfolles.

 

 

Tips #1 : Faire le ménage dans son Insta

 

Soyons honnêtes, Instagram n’est pas le meilleur booster de confiance sur le marché (pour le dire gentiment). Surtout quand on suit des personnes qui sont à la fois mannequin, prof de yoga et blogueuse voyage (you know who I’m talking about).

Photo : Anomaly on Unsplash

 

 

Pour éviter de se comparer/déprécier continuellement, on commence donc par faire un bon gros ménage de printemps à la Marie Kondo dans son feed : est-ce que ce compte m’apporte de la joie ? Est-ce que je me sens bien quand je regarde ces photos ? Nop : on supprime.

 

Ça ne vous sert à rien de savoir qu’Emrata est devenue blonde ou que @3615matchagirl “miss so much ses vacances de 2019 à Bali”, croyez-nous. À suivre à la place : @rianne.meijer et ses expectations vs reality, @boldiemagazine et son inclusivité complexes free, ou encore @tejpartexto pour vous rendre compte que vous n’avez pas le monopole de la loose.

 

 

Tips #2 : Se délester des relations toxiques

 

Un peu comme on fait le ménage dans son insta, on fait le ménage IRL autour de soi. Pour ça, on peut faire un exercice de psychologie comportementale rapide : on écrit son prénom au centre d’une feuille, puis on écrit les prénoms des personnes qui nous viennent en tête autour (partenaire·s, parents, potes, collègues…). Plus la personne est présente dans nos pensées, plus on la relie proche de nous.

 

Ensuite, on prend 2 couleurs, une positive (vert par exemple) pour entourer les personnes qui nous font du bien, et une négative (rouge) pour barrer les personnes nocives (qui critiquent en permanence votre physique ou vos choix de vie par exemple).

Photo : Billie on Unsplash

 

 

En prenant ce recul et en répétant l’exercice une fois par semaine sur plusieurs semaines, on se rend compte des schémas d’influence et des personnes à éloigner de notre vie.

 

 

Tips #3 : Commencer un carnet de compliments

 

Offrez-vous un joli carnet, un beau stylo (ou un feutre à paillettes TMTC) et écrivez-y chaque jour une chose que vous aimez chez vous. Ça peut être vos grains de beauté, comme les ami·e·s que vous avez choisi·e·s de faire rentrer dans votre vie, vos moves de danse, votre humour, vos tatouages… Et les jours où vous ne trouvez rien à écrire (ça arrive), relisez votre carnet.

 

 

Tips #4 : Taffer votre répartie (pour vous-même et pour les autres)

 

Si en général on n’est pas trop pour les phrases toutes faites, parfois, elles peuvent aider. Démonstration. Si votre mec/meuf/pote/mère/petite voix intérieure vous dit “T’as vu ? T’as de la cellulite”, vous pouvez lui répondre “Ouep, et tu sais ce que j’ai aussi ? Un cerveau, un cœur, des potes géniaux·les, un taff que je kiff, un humour pas problématique, et la masse de projets pour l’avenir”. Qu’iel se relève après ça.

Photo : João Paulo de Souza Oliveira on Unsplash

 

 

Autres phrases toutes faites :

 

J’aime pas mon ventre” > Mmmmh les soirées pizzas avec les potes, les découvertes culinaires à l’autre bout du monde… Merci ventre de me permettre de manger à ma faim et avec tant de plaisir

J’aime pas mon nez” > Mmmmh l’odeur du jasmin au printemps, du jus d’oranges fraîchement pressées, de la personne que j’aime… Merci nez de me faire sentir tout ça

J’aime pas mes cuisses” > Mmmmh les promenades en bord de mer, les balade à vélo en forêt, les courses poursuites avec des toutous… Merci jambes de me permettre de faire tout ça.

 

On vous laisse écrire la suite ?