Confier son corps et ses inquiétudes à une socio-esthéticienne

 

Le quotidien de Maud Leclercq, Socio-Esthéticienne et présidente de la Fédération Nationale des Socio-Esthéticiennes, consiste à accompagner les patientes à mieux vivre les traitements : « c’est notre domaine de voir des cicatrices, de voir des femmes sans cheveux, confie-t-elle. On est une écoute et un regard bienveillants ». Dans les hôpitaux, les cliniques et les associations de France, Maud et ses collègues apportent une expertise gratuite sur tous les aspects d’une vie qui est chamboulée en prodiguant des soins, comme des massages, mais aussi en livrant de précieux conseils, aux patientes et à leurs proches.

« Je conseille avant tout de se reposer parce que les traitements fatiguent, livre Maud. Puis de sortir, de voir ses ami·es et de faire une activité physique. Après avoir accepté la maladie, il faut profiter de ces temps-là pour faire des choses que l’on avait pas forcément l’occasion de faire avant et surtout bien s’entourer ! » À la porte les éteignoirs, les rabats-joies, et autres voleur·ses de vents (#Friends), on ne s’entoure que d'amour et de douceur pendant ces moments-là.

 

 

Quid du désir et de la féminité ?

 

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, on s’apporte le self care nécessaire aussi en ce qui concerne notre libido. Parler de l’impossibilité de (se) faire l’amour pendant et après un cancer est encore tabou, car pas considéré comme une priorité. À tort ! Selon une étude de l’Institut National du Cancer de 2018 cité dans un article de la revue Rose’Up, 3/4 des malades vivraient des troubles dans leur sexualité, une fois leur traitement terminé.

C’est le travail d’Eliane Marx, Psycho-Oncologue et Sexologue à Strasbourg, d’accompagner vers cet épanouissement. En couple, la spécialiste souligne notamment l’importance de faire la part des choses, soit de ne pas forcément mêler les rôles d’aimant·e et d’aidant·e. « Le regard de l’autre est un élément essentiel dans le maintien de sa perception et de son rapport à lui·elle-même, explique-t-elle. Si à un moment on doit choisir, il vaut mieux faire appel à des tiers pour les soins médicalisés. »

 

Selon Eliane Marx, la complicité permet de conserver l’intimité et entretient la communication avec son·sa partenaire. « C’est ce qui permet de retrouver une sexualité quand la personne se sent mieux avec elle-même et moins inconfortable avec la douleur » poursuit-elle. Caresses, baisers, mains entrelacées, à noter que la chaleur d’une relation se trouve dans les gestes et les regards les plus tendres, mais aussi et encore dans la communication. Enfin, si vous souhaitez potasser un peu plus le sujet, La Ligue contre le Cancer a sorti un petit livret consacré à la sexualité et au cancer, à retrouver juste ici.


 

Anne Lods