« Votre colère est une partie de vous qui vous aime et qui vous protège »

 

Ce que ça veut dire : avoir le seum ? La plupart du temps, on préférerait éviter : c’est tout de même plus agréable d’être joviale ou golri, vous en conviendrez (coucou et pas merci la perte de contrôle et l’irritabilité). On était donc plutôt d’accord avec l’adage qui dit que “la colère est mauvaise conseillère”... Jusqu’à ce qu’un psy vienne nous dire le contraire et nous offrir un bon gros mindfuck - à base de “votre colère, vous devriez l’écouter, parce que c’est une émotion aussi valide que les autres”. Mieux que ça encore : notre colère en dit en fait beaucoup sur ce que nous avons vécu et sur ce que nous ne voulons plus vivre. Sur ce qui nous blesse, nous éprouve, sur ce que sont nos limites.

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : vous avez pété un câble et engueulé votre partenaire ? Vous vous êtes pris la tête avec un·e ami·e ou un·e collègue ? Ok, vous pouvez vous excuser de vous être emportée, surtout si vous avez été blessante. Mais si vos émotions se manifestent de cette manière, c’est qu’il y a sans doute quelque chose à comprendre/creuser. Alors pourquoi pas vous demander : Et si ma colère était une partie de moi qui cherche à me protéger ? Une partie de moi qui sait que je mérite d’être mieux traitée, qui a envie de crier je ne suis pas d’accord?. Faites-vous confiance, et écoutez-vous. Cherry on the cake : on parie que vous vous énerverez moins.

« Oui, cette question est pertinente, mais est-ce le bon moment pour vous la poser ? »

 

Ce que ça veut dire : vous êtes au bout de votre vie et vous sentez d’humeur à remettre en question l’intégralité de votre existence, à base de et si je quittais mon taf et mon/ma partenaire demain, parce que j’ai rien à perdre et que j’en ai ras le bol de toute façon” ? Tout doux sur la kamikazerie, chaque chose en son temps. Parce que oui, ok, il est probable que vous ayez de bonnes raisons de penser que vous êtes épuisée et que votre boulot et/ou votre vie amoureuse n’y est pas pour rien. Oui, vous devriez peut-être avoir une conversation avec vous-même / votre manager / votre partenaire sur votre état d’épuisement et sur ce que cela signifie pour vous. Mais let’s be honest, though : fatigue, crise de larmes et big-bang émotionnel = peut-être pas le meilleur timing pour affronter la situation et vous mettre bien.

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : vous répéter chaque fois que nécessaire : “c’est une bonne question, mais est-ce que le timing est le bon ? Est-ce que je suis en état d’y répondre ?”. En d’autres mots : commencez par “accuser réception” de votre état, mettez vos questions existentielles au frais, et dormez dessus pour commencer. Rien ne presse, si ce n’est précisément de prendre soin de vous quand tous les signaux sont au rouge.

 

 

« Réussir à “vivre avec” ce qui vous pèse ne veut pas dire que ça n’est pas lourd à porter »

 

Ce que ça veut dire : vous êtes arrivée jusqu’ici. Et ça a l’air d’aller, n’est-ce pas ? Vous gérez même carrément, le plus souvent. Un mot sympa pour tout le monde, des bouffes ou des apéros avec des ami·es, des projets dans le tiroir ou sur la table... vous donnez tout ce que vous pouvez. Mais vous ne pouvez pas vous empêcher de penser que vous donnez beaucoup le change, que vous êtes sacrément accro à votre taff ou hyperactive sur les bords, et qu’il y a quelque chose qui cloche. Vous vous reconnaissez dans cette description ? Welcome dans la team des anxieux·ses - abîmé·es qui sur-fonctionnent au quotidien pour faire taire la petite voix bien relou qui répète en boucle des “je ne suis pas assez fort·e, je ne vais pas y arriver”. Résultat ? Les autres n’y voient que du feu et vous prennent pour une infatigable boxeuse de l’existence, à base de “nan mais Gisèle elle est trop forte, y a rien qui peut l’arrêter”.

Comment l’appliquer pour aller mieux : ce que raconte ce conseil en filigrane, c’est que c’est ok d’avoir l’air d’une killeuse au quotidien et de pleurer comme une madeleine le soir dans son oreiller. Memento mori pour la la prochaine fois que vous craquerez : ce n’est pas parce que vous vous effondrez de temps en temps que vous n’êtes pas solide. Ce n’est pas parce que vous vivez bien avec ce qui vous pèse que ce n’est pas lourd à porter.

 

 

« La perception que nous avons de nos relations, c’est un peu comme aller au cinéma entre ami·es : tout le monde a vu le même film, mais en sortant de la salle, personne n’a retenu la même chose. »

 

Ce que ça veut dire : une rupture, amicale ou amoureuse, une embrouille au taff, une pression familiale, ne seront jamais vécues de la même manière par tout le monde, y compris par les personnes impliquées dans une même rupture, embrouille ou pression. Chacun·e a sa version de l’histoire, ses raisons d’être saoulé·e, de ne pas comprendre, d’être blessé·e… Bref : à chacun·e son expérience, son narratif et ses souvenirs. Si ça rend les émotions de l’un·e ou de l’autre moins légitimes ? Of course not.

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : se dire que même s’il est sain de douter / de se remettre en question / de rester à l’écoute des sentiments des autres… Personne mieux que vous ne saurait dire la manière dont vous vivez les choses et ce que vous ressentez.

« D’accord, ça vous touche, mais est-ce que c’est votre responsabilité ? »

 

Ce que ça veut dire : coucou la team des éponges émotionnelles, bien ou bien ? Ce conseil là est précisément calibré pour celles capables de se taper une insomnie parce qu’un·e de leur pote vient de rompre ou se tape une galère au boulot. Le problème ? Si être empathique est merveilleux et peut faire de vous une amie précieuse, vous passer la rate au court bouillon pour les problèmes des autres (aka pour des choses que vous ne pouvez ni gérer, ni solutionner) peut vite devenir hyper énergivore et particulièrement stressant. Ça vous touche, vous émeut, vous bouleverse ? Évidemment. Mais est-ce que ça doit pour autant vous empêcher de dormir ? Idéalement… non.

 

Comment l’appliquer pour aller mieux : prendre les choses à coeur, ok. Mais il s’agit ici d’apprendre à lâcher prise sur ce que vous ne pouvez ni contrôler ni maîtriser. Le cœur du sujet ? Ne pas surinvestir émotionnellement et intellectuellement les problèmes des autres (parce que vous avez déjà bien assez à faire avec les vôtres, vous-même vous savez). La clé ? Savoir prendre du recul, faire un pas de côté. Et surtout (surtout) accepter que non, on ne peut pas sauver les autres, mais que ça ne nous empêche pas de pouvoir les aider et les aimer.