Par ici pour découvrir, offrir, et tomber love du livre Éloge poétique du lubrifiant de Lou Sarabadzic aux éditions le nouvel attila - sur lequel nous nous sommes appuyées pour l’écriture de cet article !

 

Et par ici pour remporter votre tube de lubrifiant naturel, vegan et made in France !

#1 Il existe plein de lubrifiants différents : VRAI

 

Et archi-vrai. Il y en a de plein de sortes, autant sur le format (en gel, en liquide, en tube, en bouteille à poussoir, en pot, en capsules, en sachet à usage unique, ou en boules brésiliennes qui fondent au contact de la peau…), que sur le type de produits (à base d’eau, de silicone, d’huile végétale, comestible ou pas, parfum cerise, poire, ananas, fraise, mûre et on vous en passe... sans oublier les fameux effet froid ou effet chaud, ou ceux qui aident à la fécondation ou à retarder l’éjaculation).

 

Bref, liste longue comme le bras à l’appui, on peut vous le dire : il y a sûrement un ou plusieurs lubrifiants qui vous conviendront mieux que les autres, et vous pourrez en essayer, en raffoler, et même changer d’avis 36 fois, tout au long de votre vie. En fonction de vos envies, et bien sûr de vos besoins (mais on y reviendra).

 

 

#2 Le lubrifiant, c’est que pour les relations anales : FAUX

 

Comme le rappelle Lou Sarabadzic dans son livre, nous avons grandi dans une société où le lubrifiant était associé à la pratique de la pénétration anale masculine. Et puisque les discours homophobes ont fédéré (et fédèrent encore) le débat, l’équation a été vite faite : “la pénétration anale masculine c’est mal” = le lubrifiant c’est mal aussi.

 

Okkkk les gars. Bon. En dehors du fait que ce type d’argument soit particulièrement oppressif et violent, il a aussi contribué à invisibiliser ce “petit cadeau magique” qui s’adresse à toustes : les vulves, les vagins, les penis, les anus, les doigts, les mains, les poings… tout le monde peut inviter le lubrifiant dans sa vie. Ou dans son lit.

Par ailleurs, il est tout à fait possible d’utiliser le lubrifiant pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le sexe : l’autrice nous explique très bien qu’il peut être utile pour “ces jours où on se sent moins à l’aise pour insérer ou retirer sa cup” ou encore “pour éviter cette horrible sensation de brûlure en haut des cuisses quand on met des jupes ou des robes sans collants, ou que le caleçon et/ou short est trop court et que les jambes frottent l’une contre l’autre.” (#pratique)

 

Bon, elle suggère aussi de s’en servir en gel capillaire, mais c’est peut-être une blague, et surtout c’est vous qui voyez.

 

 

#3 Il faut avoir besoin de lubrifiant pour s’en servir : POURQUOI PAS MAIS

 

Pas forcément.

 

Sachant que bien sûr, il y a tout un tas de raisons qui font qu’on peut avoir “besoin” de lubrifiant : la sécheresse vaginale chronique, par exemple, mais aussi tout ce qui peut provoquer une sécheresse vaginale tout court et des problèmes de lubrification : le post-partum, les antidépresseurs, le stress, le vaginisme, le moment du cycle menstruel, la chimio, la (pré)-ménopause… Bref, ça arrive, et ça peut arriver à tout le monde, à tous les moments de la vie.

 

Ce qu’il faut retenir en tous les cas, c’est que quelle que soit la raison qui fasse que vous en ayez besoin (ou envie), la petite voix dans votre tête qui vous dit que “ce n’est pas normal de ne pas lubrifier “assez”” s’appelle le patriarcat et elle est bien relou (#fermelà). Stop stigmatiser les personnes qui ne lubrifient pas, et stop aussi de faire un drame de celles qui ne bandent pas ou qui bandent mou.

 

D’ailleurs, dans son livre, Lou Sarabadzic mentionne qu’un sacré paquet d’hommes cis-hétéro se défendent d’utiliser du lubrifiant parce que “tu comprends, avec moi,ellesn’ont pas besoin de ça”. Besoin ? Pas forcément. Envie ? Bah, ça peut arriver oui.

Si on vous parle de ça, c’est parce que ce type de réaction cristallise les injonctions qui pèsent (tout particulièrement) sur les sexualités hétéro : une meuf qui ne mouille pas ne serait pas excitée (alors que non, comme on vient de le voir), et un mec qui ne bande pas ne serait pas à la hauteur (alors que non, est-ce utile de vous le dire ?).

 

Et puisque ce genre de discours et de diktats file des migraines carabinées à tout le monde, autant passer direct et chaque fois que nécessaire à la case lubrifiant, et/ou à la case sexe sans pénétration, non ? Quelques idées très concrètes à ce sujet par ici (#déconstruction).

 

 

#4 L’huile de coco est un super lubrifiant naturel : VRAI

 

Bon plan B, bon plan débrouille, bon plan tout court : l’huile de coco, dont vous disposez peut-être déjà, est un excellent lubrifiant naturel (qui, au passage, prévient des mycoses répétitives et autres cystites de manière naturelle).

 

Et ce n’est pas la seule : on peut aussi utiliser l’huile de nigelle ou de l’huile d’argan en guise de lubrifiant. Ce sont celles qui sont recommandées par l'autrice, donc celles vers lesquelles on vous recommande de vous tourner. Il est possible que d'autres huiles conviennent, mais dans le doute, on préfère vous dire d'éviter de vous verser de l'huile de pépin de courge sur le sexe sans avis médical préalable ;).

Lou Sarabadzic propose également dans son livre une catégorie de “lubrifiants faits maison” comme le gel d’aloe vera, la glycérine végétale et les graines de lin. À vous de jouer pour trouver votre recette en ligne (#passionbio).

 

Quelques précautions à observer néanmoins : veiller à bien checker que vous ne faites pas de réaction dermato à ces produits, mais aussi à la compatibilité du produit choisi avec les capotes que vous pourriez utiliser (pour plus de précisions, rendez-vous au point 6 !).

Enfin, dernier point (et pas des moindres) : ces huiles peuvent tâcher les draps. Un peu relou, donc, mais ça fait des souvenirs (héhé).

 

 

#5 Le sujet du lubrifiant devrait être abordé en cours d’éducation sexuelle : VRAI

 

Oui, oui, et mille fois oui. Ce serait peut-être d’ailleurs l’opportunité parfaite d’expliquer à toustes que ce n’est pas normal que le sexe fasse mal. Ni la première fois, ni les fois d’après. On est sur ce point tout à fait d’accord avec l’autrice, qui souligne que si l’usage du lubrifiant était banalisé dans les cours d’éducation sexuelle, nos sexualités et premières expériences ne s’en porteraient que mieux. Elle explique d’ailleurs que dans la culture anglo-saxonne, lubrifiant et capote sont souvent fournis ensemble. Bref : ce n’est pas une fatalité.

 

Mais il faudrait bien préciser à ce sujet que le lubrifiant n’est pas “simplement” le truc qu’on utilise dans un rapport hétéro parce que la vulve et le vagin ne sont pas assez lubrifiés et qu’on “veut se sauter dessus, là, tout de suite”. Il n’y a bien sûr aucun mal à s’armer de lubrifiant pour un coup vite fait, mais le lubrifiant c’est bien plus que ça.

D’ailleurs, en y réfléchissant bien, on peut se dire que la manière dont ce produit est perçu (surtout dans les sexualités hétéro) est très liée à l’idée que l’on se fait des “préliminaires” - aka un travail de préparation de la vulve et du vagin à une potentielle pénétration... qui fait figure d’objectif et de fin dans le rapport.

 

Ce n’est pas parce que le lubrifiant existe qu’il doit remplacer les caresses, les bisous, les doigts, les langues qui stimulent l’excitation sexuelle et donc la lubrification naturelle. Le lubrifiant n’est pas (forcément) un raccourci à prendre pour “lubrifier plus vite”. Le lubrifiant, c’est un art : de la glisse, de la mouille, du plaisir.

 

 

#6 Capotes et lubrifiants ne font pas bon ménage : FAUX MAIS…

 

Déjà, et pour commencer : ces deux-là font très bon ménage (si, si). Tout particulièrement parce que le lubrifiant permet d’avoir des rapports plus lubrifiés, et réduit donc le risque que les capotes se déchirent (pratique, vous en conviendrez).

 

Il existe quand même quelques règles pour faire matcher les préservatifs et le lubrifiant ensemble : avec les préservatifs (internes ou externes), on choisit toujours des lubrifiants à base d’eau. Which means : ciao bye ceux qui sont à base d’huile dans un rapport avec capotes. Et donc ciao-bye l’huile de coco telle que mentionnée plus haut ;).

 

 

#7 Bien lubrifier c’est mieux jouir : POURQUOI PAS MAIS…

 

Inutile (une fois n’est pas coutume) de remplacer une injonction par une autre. On passe suffisamment de temps à vous dire que vous faites ce que vous voulez de votre vie / votre cul / votre sexualité pour vous épargner un couplet type “si vous n’avez jamais utilisé de lubrifiant, c’est que vous êtes passé·e à côté de votre vie (sexuelle)”.

 

Donc, oui : on peut très bien jouir, orgasmer, kiffer toute sa vie sans tube de lubrifiant.

Maintenant qu’on a dit tout ça, rappelons néanmoins les quelques avantages pas négligeables de ce produit, tels qu’évoqués, entre autres, par Lou Sarabadzic dans son inventaire sobrement intitulé “Avantages du lubrifiant” :

 

Apporte une réelle sensation de confort

Prévient les irritations et les sensations de brûlure

Donne plus de plaisir…

Un plaisir seul ou accompagné

Permet de faire durer ce plaisir plus longtemps

Peut ajouter un parfum original aux rapports bucco-génitaux

 

Le reste ? On vous laissera le découvrir dans son livre. Vous verrez, la liste est longue ! ;)

 

 

#8 Le lubrifiant et les sex-toys ne sont pas compatibles : FAUX

 

Et archi-faux. En fait, c’est même ce que l’on appelle une association explosive, sponsorisée par les Déesses de l’Orgasmie.

 

D’ailleurs, et tant qu’on y est, petit point sex-toy et lubrifiant : si vous choisissez un sextoy conçu à base de silicone (et beaucoup le sont), may we remind you qu’il ne faut pas lui associer de lubrifiant au silicone, au risque de l’abîmer.

 

Le mieux : des lubrifiants à base d’eau ou à base d’huile. Et bien sûr, comme on vous le rappelait déjà dans cet article sur le microbiote vaginal : si on utilise son sex-toy pour de la pénétration vaginale et anale, on n’oublie pas de mettre une (nouvelle) capote ou de nettoyer son sex-toy quand on change d’orifice ;).

 

 

#9 Le lubrifiant, c’est bien mais seulement avec mon/ma/mes partenaire·s : FAUX

 

Dans son livre, Lou Sarabadzic désigne poétiquement le lubrifiant comme la “matière première d’une expérience érotique solitaire”. Et raconte, sous la forme de chapitres de fiction, la découverte du lubrifiant en solitaire d’un personnage, façon révélation et big-bang au pays de la jouissance.

Ce que ça veut dire ? Que le lubrifiant, c’est bien tout le temps. Et surtout c’est bien pour se masturber, si et quand on en a envie. C’est même un super truc pour découvrir en solo son plaisir et ses multiples possibilités de jouissance : de nouvelles sensations (coucou l’effet froid ou l’effet chaud), moins d’irritations… que demande le peuple ?

 

Toutefois, notez-bien que si vous utilisez du lubrifiant quasi-exclusivement avec votre/vos partenaire·s, l’idéal serait de partager “la charge mentale liée au lubrifiant”, comme l’explique Lou Sarabadzic. Sous-titre : si on est plusieurs à se servir d’un produit qui fait du bien à tout le monde, eh bien, on l’achète ensemble. Parce que déjà que les meufs se tapent la contraception, les règles, éventuellement l’épilation, le stress de la grossesse et tout le toutim… on va pas non plus devoir s’occuper solo de faire les courses pour se donner du plaisir quand même ?

 

 

#10 Le lubrifiant, ça coûte cher : POURQUOI PAS MAIS…

 

Pas forcément en fait. Déjà parce que la salive est un lubrifiant naturel de type gratuit.

 

L’avenir appartient à ceux qui salivent trop”, comme le dit Lou Sarabadzic (#punchline). Ensuite, parce que comme on l’a vu, il y a d’autres produits comme les huiles végétales qui peuvent être utilisés comme lubrifiants (et que vous avez donc peut-être déjà chez vous).

 

Enfin, dites-vous qu’à raison d’une à deux gouttes ou noisettes de produit par rapport / séance de masturbation, vous avez largement le temps de rentabiliser cet achat. Après, effectivement, ça peut faire une petite somme à sortir, et pas de bol : votre famille ne pourra pas vous l’offrir pour Noël ou votre anniversaire (hihi).

 

En attendant, et si vous voulez vous faire kiffer, on vous laisse avec une petite sélection de produits qu’on aime bien :

 

Le lubrifiant naturel, vegan et français de My Lubie, à base d’eau (à gagner plus haut)

Le lubrifiant mixte naturel de Yes for Lov, à l’aloe vera bio (mais vous pouvez aussi essayer leurs formules effet froid ou effet chaud, ou celles dédiées au plaisir anal)

Le lubrifiant FUN de Green Condom Club, à base d’eau (leurs capotes sont très bien aussi)