C’est quoi, au fait, une fausse couche ?

 

La fausse couche, c’est quand la grossesse s’interrompt toute seule au cours des 5 premiers mois. Elle se manifeste par des saignements vaginaux (légers ou abondants, irréguliers ou ininterrompus, de teinte brunâtre ou rouge vif), souvent accompagnés de douleurs dans le bas du dos ou le bas du ventre, ou encore par l’expulsion par le vagin de tissus brunâtres ou de caillots de sang.

 

Quand la fausse-couche est « isolée », c’est à dire qu’elle n’arrive qu’une fois, c’est souvent à cause d’une anomalie du développement du fœtus. La plupart du temps, cela veut dire que l’embryon présentait des anomalies chromosomiques, ces anomalies ont stoppé son développement normal et cela a abouti à son expulsion.


Ça arrive souvent ?

 

Personne dans votre entourage n’a jamais fait de fausse couche ? C’est peut-être qu’elles n’en ont juste pas parlé. Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a 23 millions de fausses couches chaque année dans le monde, soit environ 15% du total des grossesses, selon les données d’un rapport publié en avril dans la revue médicale The Lancet. Plus concrètement, cela équivaut à 44 grossesses perdues chaque minute.

 

 

Il y a du soutien ?

 

C’est ça le hic. Malgré ces chiffres, le silence règne. Et pourtant, selon les auteurs du rapport de The Lancet, ce phénomène « trop longtemps minimisé » nécessite « un suivi minimum », psychologique notamment, des personnes concernées et de leur conjoint·e. « L’ère où on se contentait de dire aux femmes "essayez encore" est terminée », précisent-ils. Car même si une fausse couche n’arrive, dans la plupart des cas, qu’une seule fois, les personnes concernées ont besoin de traitements et de soutien. En France par exemple, il n’existe pas de protocole pour l’accompagnement psychologique de l’arrêt précoce d’une grossesse. Mais les choses pourraient bien changer. En mars dernier, la Nouvelle-Zélande est sortie du lot en adoptant une loi qui permet aux personnes faisant une fausse couche ou donnant naissance à un enfant mort-né, et leur conjoint·e, d’avoir droit à un congé spécial de trois jours. Ce congé sera aussi accordé aux couples qui perdent le fœtus dans le cadre d’une procédure de gestation pour autrui (GPA).


Des personnes en parlent quand même ?

 

Certaines personnalités commencent à se confier au grand public. En novembre dernier, Meghan Markle révélait dans le New York Times qu’elle avait eu une fausse couche quelques mois avant. Dans sa tribune, la duchesse de Sussex expliquait l’importance d’en parler quand ça nous arrive et surtout de demander aux femmes comment elles vont. D’autres célébrités comme Michelle Obama, ou plus récemment la comédienne et vidéaste Emy Ltr ont aussi fait part de leur fausse couche et de la souffrance que cela peut engendrer. Preuve de plus que n’importe qui peut être concernée.

 

 

Et si ça m’arrive ?

 

On est toutes d’accord pour dire que sortir de la norme que la société nous impose est ultra-complicado. Mais en plus de cette habitude qu’on a prise de ne pas enfreindre cette « règle des 3 mois », c’est peut-être aussi que dans le cas d’une fausse couche, on n’a pas forcément envie d’en parler, parce qu’on est triste, parce qu’on a honte (même s’il n’y a pas de quoi) ou pour pleins d’autres raisons. Et pourtant, c’est très important d’être entouré·e quand on fait face à ça ! En tout cas, nous on aimerait que nos proches soient là pour nous, et nous, être là pour elleux. Alors si jamais vous vivez une fausse couche, n'hésitez pas à en parler à vos ami·es mais aussi à un·e psy qui saura vous aider à surmonter cette étape qui est loin d’être anodine pour vous et votre partenaire, si partenaire il y a.


 

Olivia Sorrel-Dejerine