Comment bien rompre avec un·e ami·e ?
Je te quitte, amicalement.
Que vous souhaitiez fuir une amitié toxique ou vous détacher de quelqu’un avec qui vous n’avez franchement plus rien en commun, force est de constater qu’on manque de codes en matière de rupture amicale. Comment gérer cette situation gênante et douloureuse, sans ghoster ou passer par la case dispute irréconciliable ? On vous file quelques pistes ici (et on vous envoie du courage et notre empathie).
Étape 1 : Déterminer quand ça ne va plus dans une amitié (et pourquoi)
Si vous sentez que quelque chose cloche sans réussir à mettre le doigt dessus - Est-ce que c’est moi ? Est-ce que c’est l’autre ? Est-ce que c’est la dynamique de notre relation ? Est-ce que c’est juste une phase ? - vous pouvez commencer par vous référer à cette liste de situations qui indique qu’en effet, il y a baleine sous gros caillou dans cette amitié, et qu’il vaut mieux vous éloigner.
La relation n’est pas équilibrée, aka vous donnez beaucoup et recevez trop peu
Vous vous sentez vidée de votre énergie quand vous passez du temps avec cette personne
Vous n’aimez pas la façon dont vous comportez en sa présence, vous faites des choses qui ne vous ressemblent pas (passer votre time à cracher sur les autres ou prendre de la drogue par exemple)
Cette personne vous fait vous sentir mal à propos de vous-même (en vous critiquant de manière systématique ou en vous faisant culpabiliser sur vos choix de vie)
Vous vous disputez tout le temps
Vous n’avez plus rien à vous dire et franchement, vos moments ensemble deviennent creux et gênants
Ça vous semble familier ? Sorry for that. Le positif, c’est que mieux vous cernerez les causes de votre désir de rupture, plus facile ce sera de formuler vos arguments le moment venu.
Étape 2 : Accepter que les ruptures amicales existent aussi
Et que c’est ok. De même que les relations amoureuses peuvent avoir une date d’expiration, les amitiés peuvent parfois être écourtées. C’est jamais le plan de départ, mais le bonheur et l’amour incluent parfois de la tristesse et des adieux, ça fait partie du deal. Et ne plus vouloir être amie avec quelqu’un ne signifie pas forcément devenir ennemi·e. Vous avez le droit de vous détacher émotionnellement de quelqu’un si c’est ce dont vous avez besoin, sans vous créer une nouvelle source de mal être. On vous donne des exemples de comment.
Étape 3 : La rupture, aka le moment fatidique
Il y a autant de ruptures possibles qu’il y a d’amitié. Si vous avez besoin d’une confrontation forte en décibels pour exprimer votre colère, votre frustration, vous êtes la meilleure juge de votre situation. Mais il faut bien peser le pour et le contre de la souffrance psychologique qui l’accompagne. Si vous préférez laisser faire le temps pour vous éloigner doucement, c’est votre décision. On vous dira simplement que même si la séparation en sera moins stressante, une séparation claire peut vous aider à établir des limites et des relations plus saines à l’avenir.
Notre conseil, c’est de proposer une rencontre ou un appel à la personne dans votre viseur en lui annonçant clairement que vous souhaitez discuter de votre ressenti vis-à-vis de votre amitié. Commencez par partager le positif, ce que cette relation vous a apporté, avant d’expliquer que malgré les bons moments, vous vous sentez blessée, stressée, ennuyée par telle ou telle chose dans votre relation et que ça a trop pris le pas sur le positif. Si votre passif commun s’y prête, vous pouvez aussi partager les torts dans l’échec de votre amitié.
N’oubliez pas de lui laisser le temps de s’exprimer, déjà parce que vous êtes une bonne personne, mais aussi parce que vous pourrez peut-être dégoter des excuses si c’est ce que vous attendez, ou au moins connaître son ressenti pour éviter de cogiter seule pendant des jours dessus, et tourner la page plus rapidement.
Étape 4 : La réaction de votre futur·e ex pote
Si la discussion part en pugilat, vous pourrez vous consoler en vous disant que vous avez fait ce qu’il fallait.
Si la personne n’accepte pas la rupture et vous demande une nouvelle chance, c’est à vous de voir si la discussion a été assez fertile pour vous permettre d’envisager une suite avec de nouvelles conditions, ou si votre décision est prise et dans ce cas-là, dites-le clairement, en mettant une fois encore en avant vos sentiments. C’est un argument irréfutable car vous ne parlez pas de faits mais de ressentis, c’est votre vérité.