Le concept psychologique naît au début du XXè siècle et est repris par de nombreux professionnels avant d’être finalement masterisé et popularisé par Lucia Capacchione, art-thérapeute spécialiste de la méthode Montessori. Son but ? Comprendre les liens entre créativité et dépassement des traumatismes. Son livre à succès, Recovery of your inner child (1991, Pocket Books USA) propose une méthode pour renouer avec son enfant intérieur et en prendre soin. Une forme de thérapie donc, pour se comprendre mieux et faire face à ses propres traumatismes.

 

Si on vous dit : frustration, anxiété, difficulté à comprendre ses émotions, stress permanent et sentiment de honte face aux autres… ça vous parle ? Bien sûr, toutes ces émotions et ressentis peuvent être liés à des périodes très agitées dans vos vies ou bien à des troubles de l’humeur plus conséquents - et nous ne sommes pas du tout qualifiées pour en juger.

 

Cependant, si l’on en croit la méthode de l’inner child, toutes ces émotions pourraient également être liées à une relation difficile avec votre enfant intérieur. Mais si, vous savez… Tous ces moments où vos parent·e·s se sont absenté·e·s un peu trop longtemps (voir pour toujours, parfois), où on vous a accusé de faire une bêtise alors que ce n’était pas vous, où on vous a demandé de vous taire parce que vous étiez trop bruyant·e·s ou même in-sup-por-ta-bles. Bref, tous ces moments où vous avez subi des formes de violences plus ou moins graves et qui ont créé de petites fissures qui n’attendent que d’être soignées.

 

Si tout cela résonne un peu en vous, voilà quelques tips trouvés ça et là sur les Internets. (Alors bien sûr, qui dit soin de l’esprit et du corps dit aussi opportunités business. Nombre de pseudo-influenceur·euse·s proposent des formations et autres trucs et astuces pour récupérer du flouz. On ne saurait que vous conseiller de faire attention à qui vous demande de payer quoi et pourquoi.) Vous allez voir, vous occuper de votre inner child, c’est beaucoup plus gratifiant et facile que toutes ces heures de baby-sitting sous-payées.

 

S’ouvrir à son passé

 

Ça paraît un peu bateau comme ça, mais la première étape pour pouvoir prendre soin de son mini soi, c’est d’accepter qu’on a pu souffrir et trouver ce qui nous a fait mal. Ça peut s’avérer difficile voire carrément désagréable. L’idée est simple mais vous demandera peut-être un peu de temps (genre, vous vous rappelez du 3 mars 2007 ?). Pour commencer, vous pouvez réfléchir à l’enfant que vous étiez et aux souvenirs que vous avez gardés de cette période. Vous pouvez trouver plein d’exemples d’exercices pour vous faciliter la tâche ici, là et là. Voici quelques suggestions. Et si c’est un peu trop dur, on vous conseille le podcast de Valérie Djoumessi (Vibe avec ton enfant intérieur). Peut-être qu’en écoutant les autres vous y arriverez plus facilement.

 

S’écrire une lettre

 

Ça y est, vous avez repensé à tous vos traumatismes d’enfant et vous avez juste envie de chialer au fond de votre lit ? Pas de panique, c’est là qu’on commence à s’en occuper. Pourquoi ne pas vous imaginer cet enfant et tenter de lui écrire un peu ? Que diriez-vous à votre mini moi de 8 ans ? De 5 ans ? De 12 ans ? Qu’est-ce qu’iel aurait aimé entendre ? Comment l'encourageriez-vous ? Soyez fièr·e·s de vous, vous avez parcouru un long chemin.

 

Jouer et être créatif

 

Une des approches de Lucia Capacchione, souvent reprise par nos influenceur·euse·s TikTok/Insta, c’est la plongée dans la créativité. Un très bon moyen d’aller chercher des souvenirs éloignés, surtout si vous avez un peu de mal à vous écrire. Peignez, faites du crochet, allez danser ou mettez vous tout simplement à gribouiller dans un coin de votre carnet. Bref, laissez un peu de place -et de temps- à votre créativité et à vos idées. Surtout, pas de pression, on se laisse juste la possibilité de s’exprimer un peu plus. Vous avez toujours rêvé de tester un Wreck This Journal (K. Smith, Ed. Penguin, 2013) ? It’s your time to shine.

 

Se faire du bien

 

Après avoir bien remué toutes vos émotions et vos souvenirs enfouis, place au soin. Là, c’est toujours vous qui décidez. Vous pouvez prendre des bains, relire votre livre préféré ou bien aller faire une longue balade sous le soleil en fin de journée… Mais pourquoi ne pas retomber également dans les petits plaisirs régressifs comme remater High School Musical (oui, les 3 d'un coup), s’enfiler des petites crêpes Waouh ou tout simplement faire une grosse sieste sous une couette lestée ? Des petites attentions qui vous feront du bien, à vous et à votre inner child.

 

Prendre rdv chez un·e psy

 

C’est LA partie essentielle du process. Même si toutes les activités citées précédemment font beaucoup de bien, les professionnel·le·s sont les plus qualifié·e·s pour prendre soin de votre santé mentale. Si vous sentez que les émotions et sentiments mentionnés plus haut prennent trop de place dans votre tête et dans votre vie, n’hésitez pas à consulter. Certain·e·s thérapeutes abordent directement la question de l’enfant intérieur dans leurs soins (par exemple possible dans les Thérapies Comportementales et Cognitives), d’autres non. Passer par un·e professionnel·le peut vous permettre une approche plus rassurante et un soutien médical si besoin.

 

Alors oui bien sûr, ça peut sonner un peu facile. Pire même, la petite vibe développement personnel version Wish peut effrayer (voire carrément agacer). Mais cette idée de reconnecter avec l’enfant qu’on était nous plaît bien. Ici, pas de hiérarchie des vécus, ni de pathos vitef criard. On préfère ne garder que les good vibes du concept d’inner child. L’important c’est de prendre soin de soi et se faire kiffer. Donc, tranquille, si jamais ça vous parle et que vous décidez de vous lancer dans un projet pâte à modeler ce week-end, promis, on ne dira rien.