Se définir de façon précise = s’enfermer dans une case

 

Si on détermine un périmètre pour sa personne, sa personnalité, son âme, on laisse peu de place à l’évolution, aux changements d’avis. Or, c’est ce qui forge notre ouverture d’esprit, notre tolérance, notre curiosité, notre empathie.

Affirmer son appartenance forte à un parti politique par exemple, c’est un peu s’enfermer dans une idéologie quand bien même on n’accroche pas avec la totalité. Se définir fermement comme hétérosexuel·le, c’est peut-être zapper une partie du spectre des sexualités qu’on aurait peut-être eu envie d’explorer si on ne s’était pas persuadé·e du contraire. Ou ne serait-ce que périmétrer son style vestimentaire alors qu’on kifferait tester d’autres looks.

 

 

Ne pas se connaître = se connaître mieux que personne

 

Si ne pas vous connaître vous fait peur, posez-vous la-dessus : accepter que nos idées, notre regard, nos priorités, nos envies, nos connaissances changent et nous changent en permanence, et donc accepter cette part d'insaisissable et d’indéfini en nous, c’est au contraire être en accord en permanence avec qui on est, au moment où on est. Tout en laissant la porte ouverte à devenir quelqu’un d’autre, et c’est ok.

Surtout que ne pas savoir qui vous êtes/étiez/serez précisément, ça ne veut pas dire ne pas connaître vos goûts ou les valeurs qui vous tiennent à cœur. Sans définir toute la complexité de votre personne, vous pouvez chérir votre gentillesse, votre humour, votre bienveillance, votre engagement féministe, l’amour que vous portez à vos proches. Voilà déjà une part importante de qui vous êtes. Pas besoin de tout connaître sur le bout des doigts.

 

 

slt sav = un besoin qui vient des autres

 

Souvent, on sait très bien ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. On sait ce qui nous fait rire, rougir, souffrir, disjoncter. On sait au fond ce qui est le plus important pour nous. Mais toute cette complexité peut mettre l’être humain mal à l’aise. On aime mettre les gens dans des cases pour avoir des repères, les appréhender de façon simplifiée pour se rassurer. Un réflexe instinctif hérité de la préhistoire où on classait nos paires en allié·es, ennemi·es, partenaire potentiel·le… Sauf que, la préhistoire wsh. Évoluons non ?

Ce n’est pas votre job de vous limiter, de vous circonscrire pour rassurer les autres. Vous avez le droit d’évoluer justement, de vous complexifier au fur et à mesure de vos expériences, de vos découvertes, de ce à quoi vous vous frottez (en tout bien tout honneur, ou pas d’ailleurs). Et ça semble assez logique en fait. La vie est faite pour nous traverser, nous faire grandir, changer. Qu’importe si vous n’avez pas une idée précise d’où vous vous situez par rapport à tout ça. Réhabilitons le droit et l’humilité de répondre sans honte “Je ne sais pas”. Ça ne vous fera pas disparaître, c’est promis.