Les attitudes caractérisées

 

« Le trouble passif-agressif est défini par une résistance aux demandes tant professionnelles que sociales. Cette résistance s’exprime toujours indirectement, à travers des manœuvres d’évitement, de procrastination, d’insubordination, d’inefficacité et d’oubli intentionnel ». Telle est la définition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Si les conflits directs sont évités, les ressentiments eux, ne le sont pas. Le mode de communication passif-agressif se cristallise donc autour d'affrontements tacites. Exemple : « Je ferai le power point demain matin » annonce votre collègue, grand sourire et manteau à la main, alors qu’il y a urgence totale.

 

 

Les emojis

 

Si dans la sphère privée, les emojis permettent d’exprimer une multitude d’émotions positives, ils peuvent également créer un fossé. Avec notre BFF, le clin d'œil sous-entend une complicité à base de « Devine ce que j’ai fait hier soir 😉 », traduction : « Appelle moi ! ». Mais utilisés après une remarque pas tout à fait sympathique ou une injonction carrément désagréable, les emojis n’ont plus la même symbolique. Ils sont là pour tenter de faire passer la pilule, sans pour autant vous faire rire. Au contraire.


La victimisation

 

« Tellement la flemme de traiter ce dossier. En plus, on y comprend rien tellement c’est bourré de fautes » s’esclaffe votre collègue, regard en coin. Vous l’avez rédigée la veille, et elle le sait. Vous êtes 100% dévalorisée sans être directement visée. Le but ? Rendre impossible la communication, vous faire perdre le sang-froid, et se positionner en tant que victime. L'inversion des rôles est une technique classique de la personne passive-agressive, qui vous empêche de verbaliser votre mal-être et devient alors « à plaindre ». Ça tend. Très fort.

 

 

Les sarcasmes

 

Si vous tentez d’avoir une conversation construite avec une personne passive-agressive, il y a fort à parier que la fuite ou la négation seront au rendez-vous. La communication passe souvent par des tournures de phrases alambiquées, à décrypter avec minutie, tout comme la gestuelle, faite de sourires en coin, et de pics, censés faire germer le chaos. Exemple : « Vraiment navrée d’avoir oublié de t'inviter samedi soir, mais on en a parlé dans la conversation groupée pourtant ». Oops, vous n’en faites pas partie...


Les micro-humiliations répétées

 

Assez pervers, le mode passif-agressif recèle d’agressions masquées comme des mensonges, des insinuations ou même de la manipulation. Tout ça peut être destructeur pour la victime qui se voit faire face à ces violences quotidiennes. Plus sournois qu’une dispute claire, le mode passif-agressif s’opère dans le temps, avec une montée en puissance de l’incompréhension des protagonistes. Si tous les jours, votre boss vous regarde arriver le sourire en coin et répète « 5 min trop tard », au bout d’une semaine, ça va commencer à vous peser sérieusement.

 

 

Et alors, on fait quoi ?

 

Le mode passif-agressif nécessite beaucoup de patience et de dialogue. Si vous avez l'impression de faire face à une personne passive-agressive, proposez-lui un café et expliquez point par point votre ressenti. Une communication non-violente peut éventuellement déboucher sur un accord. En effet, l’échange reste l'outil majeur pour vous libérer de ce poids mais surtout comprendre votre interlocuteur : vous reproche-t-il quelque chose ? A-t-elle une rancœur ? Autour d’un café, en dehors du bureau, la discussion peut être plus constructive qu’au sein de vos locaux. Autrement, en parler à vos collègues vous permettra sans doute de vous décharger avant d’en référer à vos supérieurs si le problème persiste.

 

Et pour aller plus loin, on vous rencarde sur notre article Comment gérer un conflit au travail (ou bosser avec des gens qu'on ne supporte pas) ?




Camille Laurens