Nos conseils pour gérer un conflit

 

Prendre les devants et proposer un déj ou un café à la personne

 

Ça sera perçu comme un geste d’apaisement, et discuter en terrain neutre peut aussi permettre de s’extraire du stress de l’environnement de travail. Vous pouvez commencer par exposer clairement qu’il y a un souci, et que vous êtes là pour écouter l’autre avant de vous exprimer à votre tour, le but étant de trouver ensemble des solutions concrètes pour que ça aille mieux.

 

Ne pas passer par quatre chemins

 

Si vous trouvez que votre collègue est agressif·ve, dites-lui comme ça. Si son manque d’organisation vous pénalise, n’arrondissez pas les angles du genre « Peut-être que si tu mettais en place d’autres process ça te soulagerait et te permettrait d’avancer plus sereinement sur tes projets… ». Dites : « Ton manque d’organisation me pénalise, si tu veux on peut réfléchir à une solution ensemble ».

Ne pas occulter les points positifs

 

Parfois quand on est fort vénère contre quelqu’un, on zappe les aspects positifs de la collaboration et les points communs. Or, ils peuvent nous aider à retrouver un terrain d’entente. Vous pouvez préférer toustes les deux les mails aux appels, les discussions informelles aux réunions boring, les pauses matcha aux pauses café, bref, être d'accord sur certains points. Souvenez-vous qu’il n’y a pas que du mauvais (on espère).

 

Ne pas avoir peur de se remettre en question

 

C’est difficile mais nécessaire… Parfois, on ne se rend pas compte qu’on a aussi mis de soi dans le conflit, que la réaction de l’autre peut découler de nos actions ou attitudes (on parle ici de conflit professionnel, pas de harcèlement ou de propos sexistes dont la victime n’est JAMAIS responsable). En prenant en compte nos torts, ça peut aussi nous aider à mieux comprendre la réaction de notre collègue et donc à passer à l’étape pardon mutuel plus rapidement.

 

Créer des break in case of emergency

 

Parmi les solutions catégorie avant-que-ça-pète que vous pouvez mettre en place dans l’immédiat, on vous conseille les réunions hebdomadaires (ou mensuelles, ou comme vous préférez) pour faire le point sur le travail, les besoins, les problèmes de chacun·e. Ça permet de gérer les choses en amont pour éviter les crises.

Si la crise est très très proche, on aime bien l’idée du safe word (mot de sûreté pour exprimer simplement et rapidement qu’on a mal ou qu’on est mal à l’aise vis-à-vis d’une pratique lors d’un rapport sexuel, notamment dans les pratiques BDSM), appliqué au professionnel. L’idée c’est qu’au lieu de péter un câble parce qu’un truc vous énerve fort, ou de galérer à exprimer votre mal-être, vous envoyez un emoji choisi ensemble à un·e collègue pour lui signaler qu’il y a friction, et il ou elle peut faire de même. Comme ça tout le monde prend une grande respiration, se donne de l’espace ou se réunit pour discuter.

 

Ne pas hésiter à demander une médiation

 

Si vous sentez que la discussion n’est pas possible, vous pouvez solliciter l’aide de votre n+1, d’un·e responsable RH ou d’une partie neutre, et leur demander d’organiser une médiation, c’est-à-dire une réunion pour exposer les problèmes, avec des tours de parole pour que chacun·e puisse s’exprimer, et si besoin une feuille de route avec des questions pour faciliter les échanges et aboutir à de vraies solutions.

Nos conseils pour taffer avec des personnes qu’on ne supporte pas

 

Ne pas surcompenser en charge de travail pour éviter l’interaction

 

C’est le risque premier quand on se froisse avec un ou une collègue : couper complètement le dialogue et donc les échanges pro, quitte à faire le taff de l’autre, ou mal le sien. Ça peut être une solution d’urgence, mais sur la durée ça va causer plus de problèmes qu’au départ : vous allez être épuisée, et votre collègue va se sentir menacé·e et donc montrer encore plus les dents, et comme vous allez être épuisée, vous aussi. Oups l’escalade.

 

Maintenez plutôt les échanges pro de manière très efficace (Bonjour, j’ai besoin de ça pour telle date, merci), et si vous sentez un blocage en face, prévenez votre hiérarchie. Vous n’aurez rien à vous reprocher ;).

 

Mettez le moins d’affect personnel dans votre travail

 

Comme on est des êtres humains, on ne peut pas poser notre cœur et notre cerveau en passant la porte du bureau, donc on vient avec nos ressentis, notre histoire, notre façon personnelle de gérer la frustration et les mots des autres. Forcément, les autres aussi, et parfois, ça ne match pas (voire ça fait mal).

Ce qu’il faut essayer de faire au maximum, c’est de ne pas prendre les choses trop personnellement et trop à cœur. Si on vous fait des reproches, ne les appliquez pas à votre vie entière, restreignez-les dans le cadre pro. Si vous devez parler avec des personnes à problème, ne rajoutez pas 3 i à vos mercis, ne leur demandez pas « Salut, ça va ? ». Soyez polie mais efficace. Les mots doux c’est pour les proches, le pragmatisme c’est pour Martine.

 

 

Si la situation est grave

 

Si votre situation implique du harcèlement sexuel et/ou moral ou de la discrimination, vous n’avez pas à gérer la situation vous-même. Demandez une réaction rapide de votre hiérarchie en leur faisant un rapport de la situation par mail (pour avoir une trace écrite), ou en les interpellant à chaque incident. Vous pouvez y joindre des preuves comme des screenshots de messages par exemple. Si le problème vient de la hiérarchie, demandez une entrevue avec le ou la référent·e harcèlement au sein de votre entreprise, votre responsable RH, ou contactez une association comme En avant toute(s) pour recevoir du soutien et connaître les démarches à suivre.