Sexe ≠ genre

 

Pour comprendre la transidentité, il faut comprendre que, malgré tout ce qu’on nous a toujours appris en Occident, le genre n’est pas forcément lié à notre sexe, aka nos parties génitales. Le genre est une construction sociale, un concept, une idée, indépendante de la science et de l’anatomie. Un peu comme quand on dit que les femmes seraient moins douées en conduite : c’est un préjugé de genre, pas un fait scientifique avéré et basé sur les parties génitales de chacun·e (puisqu’elles n’entrent pas en compte dans la tenue du volant, obviously).

 

Back in 2007, l’ONU a demandé une définition précise de l’identité de genre à un collège d’experts en droit international de tous les continents. Là voici : « L’identité de genre fait référence à l’expérience intime et personnelle de son genre profondément vécue par chacun, qu’elle corresponde ou non au sexe assigné à la naissance, y compris la conscience personnelle du corps (qui peut impliquer, si consentie librement, une modification de l’apparence ou des fonctions corporelles par des moyens médicaux, chirurgicaux ou autre) et d’autres expressions du genre, y compris l’habillement, le discours et les manières de se conduire ».

La transidentité, c’est quand on expérimente une dysphorie de genre, c’est à dire quand notre identité de genre (homme, femme, non-binaire, etc) ne correspond pas à celle qui nous a été attribuée à la naissance en fonction de nos organes génitaux (vagin, pénis, etc), et qu’on décide de corriger cette erreur, d’affirmer notre véritable identité.

 

 

Sexe ≠ genre ≠ sexualité

 

La transidentité n’est pas non plus une sexualité : l’identité de genre n’a pas d’impact sur qui on kiffe et avec qui on a envie de faire du sexe. Une femme transgenre (assignée homme à la naissance), ne sera pas forcément attirée par les hommes. Il existe des femmes transgenres lesbiennes, bi, hétéro, assexuelles, etc, de la même façon qu’il existe des hommes transgenres gay, bi, hétéro, assexuels, etc.

 

 

La transidentité = une mode ?

 

Avec une parole qui se libère sur le sujet et de plus en plus de personnes qui font leur coming out trans, on peut avoir l’impression que tout ça n’est qu’une grande mode alimentée par la jeune génération… Sauf que la transidentité est aussi vieille que l’humanité, et parfaitement acceptée dans de nombreuses sociétés.

En Indonésie, on recense 7 millions de personnes transgenres, appelées waria, et le peuple des Bugis (originaire d’Indonésie) a toujours considéré qu’il y avait 5 genres, et non deux. À Hawaï et Tahiti, les Mahu sont des personnes « du troisième sexe », à qui l’on confiait souvent des rôles spirituels. En Inde, on parle de hijra, en Thaïlande de kathoeys. Le reste du monde ne voit pas le genre de manière aussi binaire (homme/femme) que l’Occident.

 

Dans l’idée de mode, il y a aussi l’envie de se conformer à une tendance pour être mieux accepté·e et reconnu·e par ses pairs et la société. Or les personnes trans sont victimes de violences à un niveau bien plus élevé que le reste de la population. On recense également un taux significativement élevé de suicides chez les personnes trans par rapport aux moyennes générales, des chiffres tragiques qui témoignent bien d’un mal-être et non d’un hobby. La transidentité n’est pas un choix : le genre est une vérité innée, de la même façon qu’on ne choisit pas d’être homo ou hétéro.

Si vous êtes une femme cisgenre (c’est à dire assignée femme à la naissance et en phase avec ça), imaginez qu’on vous appelle tous les jours Monsieur, mon fils, frère, cousin, qu’on vous impose d’utiliser les toilettes des hommes, qu’on vous interdise de porter des robes ou du make-up, qu’on vous reproche de ne pas être très musclé pour un mec, qu’on parle de vous en disant « il », « Il est intelligent mais il se donne un genre », qu’on vous envoie dans une prison qu’avec des hommes. Vous allez trouver que quelque chose cloche franchement, et tout faire pour réparer cette injustice et imposer votre vérité, non ? C’est ce que ressentent les personnes trans. Mégenrer une personne, c'est-à-dire ne pas la genrer comme elle le souhaite, est une injustice très douloureuse.

 

 

Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, on vous conseille de fouiller parmi les ressources recensées ici par Lexie, qui tient le compte @agressivley_trans