J’ai testé 3 applis de rencontres aux concepts très cool
Hey, I just met you, and this is crazy…
Entre les confinements à répétition, les couvre-feux et autres risques sanitaires, les chances de rencontrer l’amour de sa vie (ou d’une nuit) ont été relativement limitées ces derniers mois. Exit le eye contact dans les bars, les échanges inattendus et passionnés dans les musées et les débats à la machine à café entre deux dossiers. Les applis sont donc devenues nos meilleures alliées. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les chiffres : Happn a enregistré plus de 1,5 million de nouveaux utilisateurs en un an et Tinder a observé une augmentation de 23% de la durée des conversations entre usagers. Lassée des éternels « slt ça va ? » et disquettes en tout genre des applis traditionnelles, j’ai décidé d’en tester 3 petites nouvelles qui ont réussi à me faire kiffer.
We App, pour des matchs basés sur la personnalité
Cette appli, c’est pour celles et ceux qui ont toujours rêvé de participer à L’amour est aveugle (mais sans Nabilla). Sur We App, les profils se résument à une description et des questions/réponses. Pas de photo, tout est basé sur la personnalité. Mon nombre de likes est limité à 3 par jour. Forcément, ça pousse à être plus exigeante. À prendre son temps et vraiment lire chaque bio. Quand on like un profil, on découvre le visage de son crush 24h après le début de la discussion.
De mon côté, j’ai pu compléter ma bio en répondant à une série de questions. J’ai précisé que je cherchais une relation sérieuse, j’ai décrit ma personnalité, parlé de mon rapport au sport, résumé ma journée parfaite et même pu renseigner mon signe astro. Cette petite FAQ est ultra utile pour apprendre à connaître les personnes sur l'app et faire le tri. Mon petit cœur d’artichaut a été complètement charmé par les blagues et les réponses très cute de certains... mais quand je suis tombée sur « Féministe ? Non, pour moi on ne peut pas être égaux partout, nous ne sommes pas les mêmes » comment vous dire que j'ai vraiment été refroidie.
Sur les apps traditionnelles, on juge (souvent inconsciemment) les profils en se basant uniquement sur les photos. On se met donc à classer les gens dans des catégories : inaccessible, charo, pas fun, se prend trop au sérieux… Quand on nous prive de cet aspect physique (et d’images mal cadrées), on ne se base pas sur ces aprioris et on se laisse aller dans les conversations. C’est même assez fun d’essayer de deviner le visage de l’autre en se basant uniquement sur sa personnalité et sa façon d’écrire (un de mes matchs m’a confié qu’il avait un grain de beauté dans l’œil et j’ai adoré l’imaginer).
Étonnamment, le concept m’a aussi permis de me livrer plus facilement dans les messages. C’était un peu l’effet « confession sur l’oreiller à 3h du matin, dans le noir, quand on ne distingue que la silhouette de l’autre ». Les conversations sont moins superficielles que d'habitude, je me sentais plus impliquée. À l’issu de ces 24 heures de conversation, c’était la grande révélation : j’avais accès aux photos de mon match. J’avais alors le choix entre 3 options : « Nope, j’arrête la discussion », « Amis et on verra » ou « Crush ! Plus si affinités ».
J’avoue : j’ai coché la case « restons amis », non sans culpabilité. Finalement, le physique est peut-être important malgré tout.
Himoon, pour des matchs LGBTQIA+ safe et bienveillants
Si Grindr est la référence des apps de rencontre LGBTQIA+, une petite nouvelle pourrait lui faire de l’ombre par sa bienveillance. Himoon a été fondée autour de 3 valeurs fondamentales : la sécurité, le respect et la tolérance. Ses créateurs ont d’ailleurs collaboré avec des associations LGBTQIA+ pour créer un espace safe et attractif.
À l’inscription, je peux m’identifier en tant qu'homme, femme, non-binaire, homme cis, homme trans, femme cis, femme trans ou intersexe. Je peux aussi sélectionner les genres à qui je préfère parler. Ici aussi, c’est la personnalité qui prime. Quand je me balade sur les profils des utilisateurs, leur photo est floutée. Je peux seulement distinguer quelques détails, comme la couleur des cheveux. Je me concentre donc sur la description de la personne, ses centres d’intérêt et traits d’humour.
Sur mon compte, je peux afficher un paquet d'infos, comme ce que je cherche (juste discuter, une relation sérieuse, on verra, rien de très sérieux), mes passions, mes loisirs, etc. J’ai bien aimé répondre à des questions du type « Je n’ai jamais », « Deux vérités et un mensonge », « Une anecdote inavouable », « Mon talent caché », « La qualité que je préfère chez quelqu’un »… L’appli propose aussi de préciser sa taille, sa corpulence et son âge.
L’algorithme est relativement bien fait (ou j’ai peut-être eu beaucoup de chance) mais je ne suis tombée que sur des personnes qui partageaient les mêmes centres d’intérêt que moi. Forcément, les conversations étaient fluides et intéressantes.
Le truc cool : plus on parle avec son match, plus sa photo se précise. À chaque message envoyé, un petit carré se dévoile. J'ai beaucoup aimé l'idée de devoir essayer de deviner le visage de l’autre au fur et à mesure de la discussion. Toutes les personnes à qui j’ai parlé étaient bienveillantes et je n’ai eu droit à aucun message déplacé ou lourd, ce qui est un vrai bon point. Le côté mystérieux des profils est vraiment stimulant, donc je ne peux qu’approuver Himoon !
Turn Up, pour des matchs musicaux et des battles de playlist
Celle-ci est dédiée à tous les mélomanes qui stalkent le Spotify de leur crush avant leur compte Insta. L’appli propose deux modes : « dates » ou « friends » (ce qui vous donne deux fois plus d'opportunités de trouver un·e partenaire de festival avant l'été). De prime abord, c’est une plateforme assez classique : des profils avec une photo, une bio, un âge et la distance qui nous sépare.
Ce qui change, c’est la possibilité de se décrire en musique en répondant à plusieurs questions : « Quels sont mes styles musicaux ? », « Si je ne devais choisir qu’un artiste », « Les meilleurs artistes sur scène », « Mes chansons préférées »… et d’analyser ses compatibilités musicales. Prévoyez une bonne dizaine de minutes pour peaufiner votre présentation parce que clairement, j’ai vraiment galéré à répondre à « Un son pour un premier date », « Un son pour taper du pied » et « Un son pour manger un sandwich ».
Une fonctionnalité très cool de Turn Up, ce sont les blind tests. Vous pouvez en créer plusieurs, visibles sur votre profil, pour tester vos potentiels futurs matchs sur vos goûts musicaux. Ma playlist est tellement peu cohérente que j’étais curieuse de voir les résultats. Mes prétendants avaient cinq artistes à deviner : The Cure, Elton John, Nekfeu, Francis Cabrel et Serge Gainsbourg. Niveau note, c’était pas grandiose : en moyenne, ils en ont trouvé 2/5. Mais j’étais trop contente de voir apparaître des 4/5 et 5/5 et ce genre de petit jeu permet de lancer des discussions plus rythmées et des débats. Niveau approche, on est donc loin du « Salut ça va ? ».
Que ce soit en soirée, dans un bar ou sur une appli, parler de musique permet de se rapprocher plus facilement. Pas de pression non plus sur les potentiels blancs lors du premier date. Si on parle de concerts, albums et artistes en tout genre, ça marchera dans tous les cas.
Par contre, l’appli étant encore assez peu connue, il y a moins de profils que sur les applis comme Tinder ou Bumble. L’autre petit bémol, ce sont les conversations. J’adore la musique et j’adore en parler mais je dois avouer que très rapidement, toutes mes discussions se ressemblaient et j’avais l’impression de tourner en rond.
Conclusion : le concept est très cool, les fonctionnalités sont fun, les premières approches sont fluides et légères, mais il faut aimer parler (beaucoup) de musique et ne pas s’en lasser. Petit bonus : même si vous ne trouvez pas l’amour, vous pourrez toujours découvrir de nouveaux sons et compléter votre playlist. Et ça, on adore !
Agathe Renac