Comment être plus honnête sans perdre ses potes ?
Veritaserum
Un jour peur d’être un livre ouvert, le lendemain de passer pour la pire des biatch : c’est vrai que l’honnêteté peut vite prendre des airs de fil tendu catégorie funambule de l’extrême. Comment être plus honnête quand on a passé une vie à sourire pour faire plaisir, même quand on est mal à l’aise (ou que le pull gratte mais merci quand même Mamie) ? Comment ne pas blesser ses proches à coup de vérités pas toutes bonnes à dire ? Et quelles sont les vérités bonnes à dire d’ailleurs ? On a creusé la question par-delà les contrées du shallow pour vous filer ici quelques pistes de réflexion. Et si on doit être honnête avec nous-mêmes, on s’est aussi appris des trucs en chemin.
Commencer par être plus honnête avec soi-même avant de l’être avec les autres
L’honnêteté ne commence pas dans ce qu’on dit (aux autres), mais dans ce qu’on fait par rapport à ce qu’on pense et ressent #droitedansmesbottes. Agir en fonction de ses envies et valeurs, c’est la forme d’honnêteté fondatrice. Ça parait évident dit comme ça, mais on nous apprend dès le plus jeune âge en tant que femme à faire passer nos envies et besoins après ceux des autres, ce qui transforme la recherche de notre vérité en véritable excursion spéléo. Est-ce que c’est vraiment ce que je veux ou est-ce que je le fais pour le plaisir de l’autre ? Est-ce que ce métier me correspond ou est-ce que je l’ai choisi pour rendre fiers mes parents ? Est-ce que j’aime les sushis finalement ou est-ce que je me suis pliée à la mode ? Voyez l’étendue de la recherche.
Cette honnêteté, vous vous la devez pour votre équilibre psychologique, et surtout, plus vous serez honnête avec vous-même, plus vous pourrez puiser dans cette habitude pour la partager avec les autres de manière bienveillante et juste.
Garder en tête qu’être honnête ne veut pas dire être objectif·ve
Votre honnêteté, c’est votre vérité, présentez-là comme telle ;). Même quand vous êtes complètement honnête, vous êtes forcément biaisée par vos expériences, vos préjugés, vos propres désirs (puisque vous êtes aussi honnête envers vous-même, cf premier paragraphe). Si on vous demande vos conseils, soyez donc doublement honnête en précisant qu’il s’agit uniquement de votre point de vue, d’un avis tout personnel. Ça permet aussi à la personne en face de faire ses choix sans se sentir brusquée.
Quelqu’un qui réclame votre honnêteté ≠ un passe-droit pour lever tous les filtres
L’honnêteté c’est quand on vous pose une question, qu’on sollicite votre avis. Donner votre avis sans qu’il soit sollicité, ce n’est pas de l’honnêteté, c’est une façon de décharger votre conscience ou d’exercer une certaine domination sur quelqu’un. Pas ouf.
Au-delà de ça, il faut aussi faire la diff entre ce que la personne a besoin de savoir et ce que vous avez envie de dire. Si une amie vous demande en séance d’essayage “Comment tu me trouves dans ma robe de mariée ?” et que la-dite robe ne lui va pas DU TOUT, il est de votre devoir de pote de le lui dire. Comment ? “T’es très belle mais je pense que tu mérites clairement mieux”, tout simplement. Et certainement pas “Franchement ça te va pas du tout. D’ailleurs, je trouve que tu as grossi ces derniers temps…”. Est-ce qu’elle vous a demandé si elle avait grossi ? Et non. Donc plus rien à voir avec de l’honnêteté, ça devient du commentaire gratuit (et grossophobe en prime).
C’est d’ailleurs ce que vous pouvez dire aux personnes qui balancent beaucoup trop de com' sur votre physique ou autre sans y avoir été invitées, avant de se planquer derrière le famoso “J'essaie juste d'être honnête” : “Pour être honnête il faut qu’il y ait une question Gontran, et là je t’ai rien demandé”. Et bim, dans les incisives.
Capter les bienfaits de l’honnêteté
Enfin, dernier point capital : être honnête c’est la plupart du temps beaucoup plus agréable que de mytho. Pas parce que ça soulage la conscience (moment souvent compliqué à vivre), mais parce que mentir vous met en situation de risque, et que le cerveau déteste le danger. Il va donc vous envoyer à balle de cortisol, l’hormone du stress, pour maintenir votre vigilance en high alert, et vous allez donc vous sentir mal jusqu’à ce que le risque soit éloigné, aka que vous ayez confessé votre mytho ou que vous trouviez une issue à la situation.
On pense souvent que les demi-vérités nous protègent, mais si l’honnêteté est utilisée avec empathie et intelligence #nepastoutdeballernonplus, c’est une situation bien plus forte et protectrice : on ne risque pas d’être “démasquée”, ni gênée par une situation dans laquelle on se retrouve par manque d’honnêteté envers soi-même ; on évolue dans sa vérité, et donc dans sa zone de confort. On fait difficilement mieux pour se sentir en sécurité.
C’est aussi la meilleure façon de construire une relation de confiance, amoureuse, amicale, familiale, professionnelle… Sans confiance, pas de relation stable ni heureuse. Sans honnêteté donc, difficile de s’épanouir avec soi-même et avec les autres. Alors honnêtement, ça vaut le coup de se lancer, non ?
