Pour parler du syndrome de l’imposteur, il faut commencer par parler de Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, les deux professeures de psychologie états-uniennes qui l’ont identifié dans les 70’s. Avant qu’un abus de langage n’en fasse un “syndrome”, elles l’avaient en fait nommé “phénomène de l’imposteur”.

Et c’est important, parce que, comme le rappelle Slate dans cet article, ce n’est pas une condition qui se diagnostic et se soigne comme une maladie psychiatrique ou une grippe, c’est une expérience psychologique. Lors d’une entrevue avec l’autrice Amy Cuddy pour son livre Presence, Pauline Rose Clance a d’ailleurs confié “Si c’était à refaire, je l’appellerais l’expérience de l’imposteur, parce que (...) c’est quelque chose dont presque tout le monde fait l’expérience”.

 

On raye donc tout de suite l’idée du handicap à vie, et on accepte qu’on est en fait juste humaine, avec des phases normales de doutes et de flips, like everybody else. Ceci étant dit, passons aux choses positives qu’on peut tirer de ces phases complexes.

 

 

Pouvoir se remettre en question

 

L’expérience de l’imposteur c’est notamment mettre en doute ses capacités. Pas assez d’assurance pour être commerciale, pas assez drôle pour être humoriste, pas assez cool pour porter un pantalon à sequins. A l’extrême, se remettre en question peut engendrer des blocages et des angoisses. Mais à petite dose, ça permet d’évoluer.

Et si vous êtes capables de remettre en question vos compétences, vous pouvez aussi remettre en question... vos remises en question. Héhéhé. Parfois, c’est cool de se reposer sur les autres, entourage ou collègues, pour voir des qualités qu’on a du mal à accepter. Ce qui nous amène à notre deuxième super-pouvoir.

 

 

Développer sa confiance dans les autres

 

La confiance pendant une phase d’imposteur, c’est une cercle vertueux qui a la tête d’une bouée de sauvetage. Poursuivie par ce sentiment pendant toutes ses études et jusqu’au début de sa carrière, Nasria, ingénieure, raconte dans le podcast Emotions que ce qui lui a redonné confiance en elle et en ses capacités, c’est la confiance que sa manageuse a placé en elle, la phrase clé “J’ai confiance en toi”.

 

Grâce à l’expérience de l’imposteur, on a certes besoin des autres, mais on apprend en même temps à leur faire confiance, à avoir confiance en leur jugement. On les considère capables de déceler notre potentiel et de nous pointer dans la bonne direction.

Sans tomber dans la peur du regard des autres, prendre du recul pour se voir à travers les yeux de personnes plus objectives peut nous permettre alors d’accepter qu’on a des qualités et de la valeur dans ce qu’on fait.

 

 

Constituer sa zone de confort

 

Enfin, on voulait vous parler zone de confort. On nous répète trop souvent qu’il faut parvenir à en sortir, mais nuançons un peu ce propos. Avoir une zone de confort, c’est avoir un lieu psy dans lequel on se sent bien et safe, dans lequel on peut reprendre des forces, s’apaiser, et s’épanouir (et oui). C’est donc positif et même très conseillé.

 

Quand on expérience le phénomène de l’imposteur, on est très attaché·e à sa zone de confort. Cette phase désagréable peut donc nous permettre de faire quelque chose d’utile : la délimiter. Et rien n’empêche de l’agrandir et/ou la moduler ensuite, comme on le sent. Pour mieux comprendre l’idée, on vous laisse sur cette très chouette mini-BD de Théo Grosjean. Vous méritez le monde les meufs, gardez juste ça en tête 😉.