4 conseils et idées pour “gérer” une rupture pendant le confinement
Le (presque) courrier du coeur confiné
La question est pesante, on ne s’en cache pas. Parce que si la rupture n’est pas très agréable, elle peut carrément devenir un bad-trip sans précédent pendant le confinement. Alors si : 1/ vous avez rompu avec votre partenaire à distance, 2/ votre ex·e est toujours en train de squatter votre canapé, 3/ vous avez un·e ami·e en pleine rupture à qui vous ne savez plus quoi dire (ou toute autre raison claire-obscure du même type) : welcome, détendez-vous et respirez un bon coup. Vous n’êtes pas seul·e <3
Cet article aborde le sujet de la rupture amoureuse pendant le confinement et tente d’apporter des pistes de réflexion ou idées pour vous soulager dans ce moment souvent difficile. Nous avons délibérément choisi de ne pas y aborder la question des violences dans le couple, qui est un sujet à part entière. Si vous êtes victime (ou témoin) de violences physiques et/ou verbales de la part de votre conjoint·e, la première solution : demander de l’aide. Au 3919, la ligne téléphonique pour les violences faites aux femmes. Ou par SMS au 114.
Gérer le temps de la "rumination" (aka le gros seum)
Habituellement, en temps de rupture, on a quelques solutions pansements ou self-care à dégainer quand ça ne va pas : appeler un·e ami·e, sortir au cinéma, noyer son chagrin dans un resto ou sur une piste de danse.
Et même si aucune de ces solutions ne permet jamais de soigner immédiatement la blessure de la rupture, elles ont un mérite indéniable : celui de nous aérer la tête et les idées. A contrario, qui dit confinement, dit repli sur soi, et coucou la solitude et les angoisses. Et il y a fort à parier qu’avoir 2 mois et demi devant soi pour (trop) penser chaque micro-détail d’une relation (mal) finie peut vite s’avérer méga-toxique.
Ce qui nous amène au conseil numéro 1 : trouver le courage (le mot est choisi) de bloquer “l’autre” sur les réseaux sociaux pour se/le mettre symboliquement et émotionnellement hors-de-portée. À l’abri, aussi, de la tentation de stalker / vérifier / hésiter / regarder (tmtc). En gros : gérer “l’étape de la rumination”, en limitant au maximum les irruptions de “l’autre” dans votre quotidien.
Et en cas de co-confinement (courage), même système. On réorganise dans un premier temps les choses du quotidien : chacun·e fait sa vaisselle, mange seul·e (par ex). Ce qui n’est pas une horreur, mais plutôt, si on se met d’accord, l’opportunité de respecter l’espace de l’autre (aussi bien psychique que physique). Plus de conseils à chiner pour cohabiter sainement pendant le confinement, par ici.
Se mettre à l’arrêt
Question gestion du chagrin et de la rupture, le confinement a un effet relativement paradoxal. Parce qu’il peut effectivement nous isoler à un moment où on a généralement besoin et envie des autres et de leur présence, MAIS aussi nous offrir un espace et un temps de respiration et de réparation à l’inverse de l’idée habituelle type “il faut vite que je m’en remette” (aka le fameux un·e de perdu·e, dix de retrouvé·es).
D’ailleurs, que vous soyez à l’origine de cette rupture ou pas change bien peu de choses : ce sont en général des moments de profond bouleversement et de changement pour tout le monde.
Dans sa géniale dernière BD, Liv Strömquist rappelle à quel point l’injonction à passer rapidement à autre chose et à se sortir de nos ruptures grandi·es, et comme si de rien n’était (parce que pas l’temps), s’oppose radicalement à la propension pourtant très humaine à se vautrer dans les larmes, l’introspection, et la comfort food. Alors bingo le confinement ?
Ce qui nous amène au conseil numéro 2 : (pourquoi pas) mettre à profit ce “ralentissement du monde” pour prendre le temps de la réflexion et du chagrin. Pour être à l’écoute de ses émotions et les accepter - aussi fou et puissant que ça puisse paraître. Car la rupture (on ne le dira jamais assez) est une forme de deuil : une perte, une blessure qui demande du soin, et donc du temps pour être transformée en “autre chose” (aka une nouvelle relation, une “nouvelle vous” ou de nouvelles envies).
Se dire que la rupture ‘idéale’ n’existe pas (de toute façon)
Et pour mettre l’idée en pratique, (et se sentir moins seul·e !), on vous conseille de vous abonner illico à l’excellent compte Insta @coeurconfine. Son autrice, qui a rompu avec son partenaire de longue date juste avant le confinement, y met de bonnes claques poétiques et métaphysiques au seum et à la dépression qui suit la rupture (dans son cas, après une relation toxique).
Ses posts, tous géniaux, se lisent comme un journal et oscillent entre des envolées enragées (de toute beauté), des sentiments à la mitraillette, et des anecdotes du quotidien qui forment un ensemble unique et cohérent. Un peu comme l’expérience de la rupture au fond : rien n’a l’air d’avoir de sens, certains jours c’est 100 fois pire que la veille et puis d’un coup, sans savoir pourquoi, ça va (un peu) mieux.
Ce qui nous amène au conseil numéro 3 : réaliser qu’il n’y a pas de rupture “idéale” ni “gérable” au sens commun du terme mais que cette expérience vous appartient . Vous êtes la seule personne à savoir ce que ce moment veut dire pour vous et comment (et avec qui !) vous pouvez le traverser.
Partager ses émotions avec d’autres
On le sait, on l’a vu : nos ami·es et nos proches comptent parmi les personnes les plus à même de nous soutenir pendant ce moment difficile. Mais parfois, ça ne suffit pas : parce que votre soeur en a ras-le-bol de relire vos “textos d’explications”, parce que votre meilleur·e pote ne trouve plus les mots pour vous calmer dans un moment de stress, bref, parce que ça fait trop ou pas assez pour tout le monde.
Ce qui nous amène au conseil numéro 4 : trouver des safe spaces pour partager vos émotions, et des soupapes de décompression extérieures, comme un rendez-vous hebdomadaire chez un·e psy (parfait pour rythmer vos semaines et discuter de l’évolution de vos pensées) ou tout autre moyen / défouloir créatif qu’il vous semblera bon d’explorer.
Et pour plus d’inspirations, d’idées et de témoignages autour de la rupture et du confinement, on vous recommande très chaleureusement cet épisode du podcast Émotions Confinées de Louie Media, à découvrir par ici.