Safia Bahmed-Schwartz

Le générique de Faites Entrer l’accusé défile sous vos yeux. Vous pensez entamer une énième soirée à écouter le récit d’un crime atroce, histoire de vous rassurer sur l’état de votre santé mentale, en vous disant que vous ne faites que vous informer. Sauf que ce n’est pas la voix de Christophe Hondelatte qui résonne mais celle de Safia Bahmed-Schwartz qui vous conte sa sombre soirée dans le morceau « 200 ». Bardé de références fantasques, le rap de Safia n’est pour autant pas dénué de poésie. Il en déborde même. Susurré de façon sensuelle, sous l’influence de l’auto-tune et de prod' ensorcelantes, il envoûte et nous embarque dans ses errances nocturnes. Une chose est sûre, quoi qu’il advienne, on plaide coupable.

 

Photo © Manuel Obadia Wills


Aly Bass

Originaire de Bruxelles, la jeune femme de 25 ans vient de sortir sa premiere mixtape nommée Je 2 société. Ici pas de Monopoly ou de Cluedo avec mamie mais un rap tranchant, énervée et egotripé dans lequel la rappeuse nous explique, entre autres, qu’elle aurait pu être un membre des Migos. Si cette dernière n’a pas encore les chaînes en or et les costumes Gucci qui siéent si bien au trio d’Atlanta, Aly Bass navigue avec aisance sur des prods trap desquelles elle balaye les traitres et la concurrence. Si vous manquez de courage à l’idée d’affronter les relous du quotidien, du type de ceux qui marchent lentement sur la fil de gauche ou de votre collègue qui vous dit que vous avez encore l’air fatigué, montez le son et laissez Aly Bass vous guider.


Moesha 13

Le soleil se couche sur le Vieux Port lorsqu’un motard casqué débarque en trombe et en I (pas en Y) au volant de son Tmax. Non, il ne s’agit pas de l’iconique JuL, saint patron du rap local, mais de la rappeuse Moesha 13. Pur produit de la scène marseillaise, la jeune femme n’hésite pas à mélanger les genres pour nous offrir un cocktail des plus audacieux à base de rap, de gabber et de metal. Véritable machine à punchlines, Moesha 13 retranscrit dans ses paroles la lumière du sud, ses couleurs, son euphorie ainsi que sa passion pour les chichas et les belles cylindrées. Avec elle, il «y a de la chicha pour (l)es gadjis» mais surtout un rap à écouter sans modération.

 

Photo © Jean-Jacques Lemasson


Lala &ce

Lala comme le nom de sa grand mère et ce, comme l’ «ace», le nom du service gagnant au tennis. Lala &ce n’est pas la soeur cachée de Serena et Venus Williams mais une rappeuse originaire de Lyon. Seule fille du crew 667, un collectif composé d’une douzaine de rappeurs répartis entre la France, l’Angleterre et Dakar, la jeune femme produit un rap éthéré, nonchalant et brumeux. Tellement brumeux que certains expliquent ne pas comprendre les paroles que la rappeuse marmonne sur des prod sombres irriguées par des litres de lean. Peu importe, le rap de Lala& Ce est du genre qui s’apprécie tard le soir quand seuls les LED des écrans éclairent nos nuits d’insomnie où les rêves et la réalité se confondent.

 

Photo © i-D


Lean Chihiro

Avec ses cheveux couleur pastel et son look kawaii, on pourrait croire la jeune Lean Chihiro tout droit échappée d’un manga ou d’un film de Miyazaki. Il faut dire que la culture japonaise occupe une grande place dans la vie de la jeune femme. Ça et son amour pour le rap cloud et emo des Sad Boys et de son plus brillant ambassadeur, le suédois Yung Lean. En résulte, un rap pop un brin mélancolique qu’elle a choisit d’interpréter en anglais afin de parler au plus grand nombre. Un choix qui semble payer puisque Lean Chihiro, qui n’a même pas atteint la vingtaine, peut se targuer de trainer des meufs aussi badass que Princess Nokia ou encore Tommy Genesis.