
Les Fashion Weeks moins connues où l'on rêverait d'aller
Partie II
DAKAR, SÉNÉGAL
© Instagram / dakarfashionweek
On commence très fort avec la capitale sénégalaise, berceau de la mode en Afrique et incubatrice de tendances à travers le monde. En plus d’être un puits créatif, la Fashion Week de Dakar porte un engagement fort pour faire rayonner la culture mode sénégalaise ainsi que son histoire. Créée par la styliste sénégalaise Adama Paris, la Fashion Week de Dakar réunit depuis 20 ans les créateurices sénégalais.e.s, avec la volonté de faire valoir un savoir-faire, un artisanat et une créativité, loin de la vision européocentrée de la mode. Pour les 20 ans de sa création, la dernière édition a eu lieu sur l’Île de Gorée, un lieu symbolique car elle a été le plus gros centre de commerce de personnes esclavagisées entre le XVème et le XIXème siècle. Un moyen de participer là aussi à la revalorisation de symboles longtemps dénigrés et rejetés.
© Instagram / tongorostudio
D’ailleurs, comment parler de la mode Sénégalaise, sans parler de Tongoro fondée par la jeune créatrice Sarah Diouf, un label mondialement connu notamment parce que queen Beyoncé a porté l’une de ses tenues lors de son Renaissance Tour. Une marque novatrice, qui met en avant le savoir-faire africain. Elle met en scène des motifs géométriques, et réinterprète les tenues traditionnelles sénégalaises avec un regard contemporain, à la pointe des tendances. Les volumes y sont travaillés avec justesse, et les créations donnent une nouvelle définition de l’allure, du chic et de l’élégance, comme cette magnifique combi chromée. Et si Queen B a validé, alors on ne peut que suivre la marque de très près.
© moyobybibi
En plus d’être une mine d’or créative, la Fashion week de Dakar regorge de créateurices avec un savoir-faire impressionnant. C’est notamment le cas de la marque Moyo by Bibi qui réalise un travail faramineux avec des perles (on ne préfère même pas imaginer le temps de travail). La créatrice met donc en avant un artisanat traditionnel tout en proposant des créations originales et particulièrement avant-gardistes. On a eu un beau coup de cœur pour ce haut, à la frontière du vêtement et de l’oeuvre d’art (et on pèse nos mots). Petit plus pour les perles pour cheveux, sold out plus vite que l’éclair, alors si vous voulez vous en procurer, vous avez intérêt à être vif.ve.s.
© Instagram / oumou_sy_styliste_officiel
Pour continuer notre route à la découverte des artistes mode sénégalais.e.s, notre attention s’est également portée sur la styliste Oumou Sy, grande prêtresse de la mode au Sénégal. Elle crée des tenues flamboyantes, avec de véritables skills pour mélanger les matières et les couleurs. Bref, elle raconte des histoires par les vêtements.
Durant la dernière édition de la Dakar Fashion Week, on a aussi eu un crush sur Orange Culture, une marque nigériane, lauréate du prix LVMH en 2015. Au menu, des créations poétiques et colorées, qui redéfinissent les codes de la masculinité. On a d’ailleurs vu Ncuti Baftas (Eric dans Sex Education) porter la marque, et on est plutôt fan du style. Un label toujours en avance sur les tendances et qui donne une image positive et joyeuse de la mode.
© Instagram / orangecultureng
Ce n’est pas pour rien que Chanel a décidé de poser ses valises pour son dernier défilé Métiers d’Art à Dakar (même si on aurait beaucoup à dire sur la marque…). On vous invite à suivre le compte Instagram officiel de la Dakar Fashion Week pour ne rien louper de la prochaine édition qui se tiendra du 7 au 10 décembre 2023.
SÉOUL, CORÉE DU SUD
Parce que Séoul n’est pas seulement la capitale de la chirurgie esthétique, de la skincare et de la K-Pop (bien que ce soit déjà pas mal), c’est aussi un point central de la mode asiatique et mondiale. Au programme ? Des défilés ultras-novateurs qui propulsent une vision encore nouvelle de la mode (décidément, on commence à en prendre plein la vue). De toute manière, la légitimité fashion de la Corée du Sud n’est clairement plus à prouver, lorsque l’on voit toutes les idoles de K-Pop devenir égéries des plus grandes marques de luxe. Mais vous nous connaissez, on a vraiment envie de découvrir ce qu’il se passe directement là-bas, et franchement, on n’a pas été déçues.
© Instagram /ceeann_official
D’ailleurs, si on devait choisir une marque pour décrire le mood de la mode coréenne, on choisirait CEEANN. À la fois poétique, et caractérisée par des couleurs plutôt douces, le label nous surprend pas des détails subtils qui changent complètement l’allure et la coupe du vêtement. Ce cardigan en est un exemple flagrant : aux premiers abords il est plutôt basique, mais la découpe au niveau du col ajoute une petite subtilité à nos tenues que tous les fashion addicts sauront remarquer. Bref, la marque détourne avec finesse les classiques de nos vestiaires, et en général, on est plutôt fan du concept.
Au fait, vous aussi vous avez remarqué que le layering est l’une des principales tendances de fond de ces derniers temps ? Ah oui, c’est bien ce qu’on se disait. En tout cas, même si certaines personnes restent réticentes à l’art d’accumuler les couches, la marque coréenne Dé Moo en a fait son ADN. On apprécie leur mariage entre des matières techniques plutôt rigides et des textures plus fluides qui donnent beaucoup de profondeur aux vêtements. Pour ce qui est des coupes, on ne peut qu’être marqué·es par la réinterprétation ultra moderne des tenues traditionnelles coréennes (comme ce look qui nous ferait rêver la nuit).
© Instagram / demoo.official
En parlant de tendances de fond, si on vous dit balletcore, school girl, fairycore, ça vous dit quelque chose ? Mais oui bien sûr, on ne doute pas de votre goût pointu pour la mode. Et bien sachez qu’on a découvert une marque qui sait surfer sur toutes ces tendances, sans tomber dans le boring ou l’ultra commercial : Kwak Hyun Joo. Vous l’avez compris, le label sait manier plein d’influences avec beaucoup de justesse et beaucoup de créativité, et leur compte Instagram est sincèrement devenu l’un de nos moodboards d’inspis du moment. Gros coup de cœur pour cet ensemble papillon-lapin-whatever que l’on se verrait bien porter au boulot si l’on pouvait ou à notre prochaine soirée entre potes. Allez y faire un tour, ça vaut vraiment le coup.
© Instagram / kwakhyunjoo_collection
On vous recommande vivement d’aller faire un tour sur le compte Insta de la Fashion Week de Séoul, parce qu’iels réalisent des reels super bien faits pour en apprendre plus sur les créateurices qui y défilent, les looks et leurs inspis !
SAO PAULO, BRÉSIL
© Instagram / spfw
La Fashion Week de Sao Paulo est considérée comme la 5ème plus importante après le quatuor « officiel » (Paris - Londres - Milan - New York). C’est surtout la plus influente d’Amérique Latine, et un propulseur de talents. Chaque année, elle reçoit de nouvelleaux créateurices pour présenter leurs collections, ce qui en fait l’une des plus novatrices dans le monde. En tout cas, la sphère mode de Sao Paulo a un véritable penchant pour faire valoir la diversité culturelle brésilienne. On a aussi été frappées par l’engagement de certaines marques comme Ta Studios, qui mise beaucoup sur l’éco-responsabilité et sur la diversité des modèles de beauté dans leurs défilés, notamment par des t-shirts aux inscriptions « furia trans » (fureur trans). On aimerait beaucoup voir la même chose à Paris en tout cas.
© Instagram / tastudios_
Justement, on aime les styles disruptifs et c’est exactement ce que fait la marque Boldstrap qui défile depuis plusieurs années à la Fashion Week de Sao Paulo. Le label se revendique « queer » (comme en témoigne la bio de leur compte Instagram) et propose des looks ultra sexy, pour toustes et qui s’adaptent à tous les corps. On est plutôt contentes que ce genre de marque puisse s’exprimer durant un évènement aussi important que la Fashion Week. Pour les inspis look, c’est un peu comme si le vulgaire des années 2000 (qu’on adore) rencontrait la culture BDSM (cc ce mélange mi-tweed mi-cuir).
© Instagram / boldstrap
Pour changer complètement de registre, on a aussi été interpellé par des projets plus underground, voire avant-gardistes comme Lucas Leão. La marque collabore régulièrement avec des artistes émergent.e.s brésilien.nes pour créer des collections uniques, et a souvent recours aux nouvelles technologies pour mettre au point des matières novatrices. On est interpellé par la précision des coupes et des volumes, comme ce blazer parfaitement ajusté, qu’on se verrait bien porter. La marque travaille également à rendre ses pièces les moins genrées possible pour les rendre confortables pour toustes. Ce n’est pas la seule, certes, mais on apprécie que ce genre de démarche ait autant de visibilité durant une Fashion week de cette envergure. Si vous voulez en savoir plus, le site de Lucas Leão est particulièrement stylé, et leurs dernières collections y sont plutôt bien présentées.
© Instagram / lucasleao.co
Et comme les brésilien·nes ont l’air d’avoir un attachement particulier pour l’inclusivité, on avait très envie de vous parler de AZ Marias, une marque trop stylée qui a en plus le mérite de faire défiler (vraaaaaaiment) tous les corps (prenez-en de la graine les grandes marques de luxe). Cette diversité ne se retrouve d’ailleurs pas que dans les corps, mais aussi dans le panel hyper large de matières utilisées (on se demande comment c’est aussi réussi). Et pour couronner le tout (parce que sinon ce ne serait pas drôle), la marque produit en toute petite quantité, et est adepte de l’upcycling, ce qui en fait l’un des labels de slow fashion les plus désirables du Brésil.
© Instagram /azmarias
On est donc très enthousiastes de voir ce que les prochaines éditions vont proposer, et on espère pouvoir encore étayer nos tableaux fashion sur Pinterest avec leurs collections avant-gardistes.
STOCKHOLM, SUÈDE
La Fashion Week suédoise n’a décidément rien à envier aux autres. Déjà parce qu’elle regorge de marques archi canons qui nous font souvent de l'œil (la sélection arrive juste après ne vous inquiétez pas). Et comme les pays du nord de l’Europe sont en général très attachés à l’éco-responsabilité et à l’innovation, la Fashion Week de Stockholm n’échappe pas à la règle. Il y a par exemple Placebo, une marque 100% digitale qui présente chaque année des vêtements en NFT, et franchement, on est assez hypé par sa créativité. C’est également la seule semaine de la mode durant laquelle les messages politiques sont prévus, sans qu’une association écologique ait besoin de faire le travail à la place des marques. D’ailleurs, en 2022, le député européen Raphaël Glucksmann y avait organisé des conférences et des cercles de travail avec des marques, pour aborder les questions de transition écologique dans le secteur textile mais aussi alerter et sensibiliser sur la cause des Ouïghours. Une Fashion Week sous le signe de l’engagement donc, mais qui n'altère pas son potentiel créatif (et ça, on kiffe).
© Instagram / imaskopi
À ce propos, on a trop kiffé la marque Imaskopi. Parce qu’en plus de satisfaire notre passion pour le crochet, elle apporte un vrai plus à cette discipline avec des créations ultra contemporaines (on est vraiment très loin du tricot de grand-mère). Le plus dur pour nous c’est de choisir les pièces que l’on préfère, tant on aimerait tout avoir dans notre garde-robe. C’est aussi une mine d’or d’inspis si on est un peu chaud en crochet. Nous, c’est vrai que notre coeur penche sur leurs looks avant-gardistes pendant leur dernier défilé, mais on aime aussi les cagoules et écharpes plus “simples” (entre gros guillemets), à porter au quotidien sans modération. Typiquement le genre de fringues qui nous font aimer l’hiver.

© Instagram / sthlm.misc
Et comme la Fashion Week de Stockholm ne serait pas ce qu’elle est sans une marque ultra engagée, on a spotté STHLM MISC. Le label brouille totalement les codes du genre et propose des outfits avant-gardistes. On apprécie la lingerie fièrement exhibée par un jeu de découpe plutôt inédit, les coupes un brin dramatiques et le jeu de transparence. C’est clairement l’un de nos coups de cœur de cette semaine de la mode, et on a vraiment hâte de voir comment la marque va continuer à évoluer.

© Instagram / stockholmfashionweekofficial
Of course, on ne pouvait pas passer à côté des street styles juste maxi inspirants, qui sont tout aussi intéressants et passionnants à apprécier que les défilés eux-mêmes.