Comprendre les enjeux

 

Not a scoop : en 2020, de nombreuses personnes (et particulièrement parmi notre génération) se renseignent en ligne. Les partages d’articles sur Facebook donnent le rythme de l’info, les memes créés chaque jour prennent le pouls de l’actu, et les infos gossipées en 2 secondes à la machine à café sont légion.

 

Conséquence : notre époque connaît plus que jamais une forme de “guerre” des données et de l’information. À l’heure ou une dick-pick peut forcer un Maire à la démission (#benjamingriveaux), ou une campagne d’Ad Facebook mettre un taré à la tête d’un gouvernement (#cambridgeanalytica)... une fake news sur le Coronavirus peut aussi créer des situations de panique. Clairement pas nécessaire au vu du taux d’anxiété général.

D’où l’intérêt de ne jamais partager ni relayer une information avant de l’avoir vérifiée. Ça veut dire : exit les infos dont vous tenez compte en vous fiant au titre de l’article, à une story Insta, ou à une capture d’écran sur Messenger par exemple.

 

 

Comment reconnaître une info d’une infox ?

 

1/ Pour vérifier une info la première solution est de la comparer aux déclarations officielles dispo sur les sites gouvernementaux.

 

2/ Vous pouvez ensuite compléter avec des sites et outils de référence. Nos recos : le site Factuel de l'Agence France Presse, sur lequel vous trouverez un récap' mis à jour de toutes les infos qui traînent sur le COVID-19 (les vraies infos bien dissociées des infox); et le Decodex du Monde, un plugin pour Firefox ou Chrome à activer dès que vous consultez des sites d'actu et qui fait automatiquement le tri.

 

3/ Les bons réflexes à avoir au quotidien : se poser les questions (qui fâchent). Qui propose cet article ? Quel média, quelle marque ? L’article est-il sourcé ? Présente-t-il des opinions ou des faits ? Si vous ne savez pas répondre à ces questions, le mieux est d'éviter de partager. Parce qu'en ligne comme ailleurs, tout le monde a des responsabilités. Partager un contenu pour informer : oui. Partager un contenu pas vérifié : non.

4/ Et si on voit un·e pote qui partage un truc chelou, on n'hésite pas :

 

• à commenter sous le post pour informer tout le monde si on est sûre de soi, et à partager une source fiable.

Exemple : “Attention fake news, je te conseille plutôt de lire cet article :)

 

• à questionner par message, pour vérifier auprès dudit ou de ladite pote si iel sait bien ce qu’iel fait.

Exemple : “Euh chelou ton article, t’as vu que ce soi-disant média existe depuis 2 jours ?

 

Avoir une liste de médias en qui on a "confiance"

 

L’idée : pouvoir vous fier à ces médias pour vous renseigner sur les gros sujets d’actu. Parce que l’info va tellement vite (on en découvre tous les jours), qu’il est difficile autrement de se faire une idée entre ce qui est vrai et ce qui est faux ou ce qui est supposé. Et que votre pote qui a retapé deux fois sa L2 de médecine n’est clairement pas en capacité de vous donner un avis éclairé.

 

1/ Pour affronter la période bien informé·e, on n’hésite pas à se rendre sur le site du journal Le Monde et tout particulièrement sur la rubrique Les Décodeurs qui propose un guide quotidien pour bien distinguer les infos et des infox. Le journal proposera également pendant toute cette période l’intégralité de sa rubrique dédiée au COVID-19 gratuitement (zéro excuses).

2/ Pour un point de vue plus politique à la situation, on peut se tourner vers des journaux indépendants : Mediapart, par exemple, dont l’abonnement est accessible à 5€ pour les étudiant·es et chômeur·euses.

 

3/ Enfin pour un point quotidien, du politique au sociétal en passant par le plus comique : on ne mentionnera jamais assez Slate - et sa news quotidienne qui permet de se tenir à peu près à jour de l’actu tout en augmentant sa pensée de sujets de société du moment.

 

En augmentant votre "pressothèque" de différentes références, vous pouvez ensuite aller chiner l'info où bon vous semble en fonction du sujet ! Surtout, n’hésitez pas à varier vos lectures pour vous faire votre propre opinion (#LIBREARBITRE).

 

 

Ne pas céder à la tentation de se faire des films

 

Quand la situation est à la panique, les évènements et informations sont encore plus susceptibles de vous faire réagir : c’est normal, puisque vous vous inquiétez. Mais il faut savoir qu’en général les infos douteuses qui circulent à ce moment-là sont conçues et calibrées pour faire réagir l'audience.

Pourquoi ça marche ? Parce que les théories les plus trash peuvent être flatteuses pour l’imaginaire humain : suffit de regarder les blockbusters les plus plébiscités ou encore l’excitation mondiale face à la so-called apocalypse du 21/12/2012 pour s’en rendre compte.

 

Suffit de repenser à la part de vous qui vous pousse à arpenter Doctissimo pour vous chercher les symptômes d’une maladie auto-immune.

 

Et ce qu’on a envie de vous dire pour conclure, c’est qu’il n’est pas question d’éradiquer la partie de vous qui a peur, ou qui a parfois envie de croire au pire. C’est parfaitement normal, plus encore quand les temps sont durs, et le confinement pesant.

 

Non, ce qu’on vous dit, c’est de trouver les bonnes manières d’aller à la réalité, pour trouver les bonnes manières d’agir ensemble. Parce que non, boire de l’eau chaude toutes les 45 minutes ne vous mettre pas à l’abri du COVID-19. Mais de bonnes informations, si. <3

 

 

Pour aller plus loin : Petit point par le docu avec le génial documentaire The Great Hack sur Netflix, qui fait l’état des lieux de la dangerosité des fake news en ligne. Rien à voir avec le COVID (on y parle de l’élection de Trump ou encore du Brexit) mais vraiment très très pertinent.