Pourquoi il faut arrêter d’attendre le coup de foudre en amour
Love at first sight, end at first light
Aaah le coup de foudre… Un regard, un éclair, la passion qui consume le corps et l’âme, l’orgasme ultime du cœur, bref, le Saint Graal du love game, non ? Bah… Pas vraiment (voire pas du tout) en fait. Même si ça peut être un très beau moment à vivre, c’est carrément devenu un passage obligé sinon-t’as-jamais-connu-le-grand-amour-bb, alors que le coup de foudre, en vrai de vrai, ce n’est pas vraiment de l’amour (sorry). On déboulonne le mythe ensemble ici pour se sentir mieux dans ses relations ? Zéééparti.
#rediff
C’est quoi le coup de foudre, le vrai, déjà ?
Pour le Larousse, le coup de foudre est “l’apparition subite d'un violent sentiment d'amour pour quelqu'un”. Il nous accompagne depuis toujours, dans les livres, les dessins animés, les histoires qu’on se raconte à l’adolescence, les films qui nous font chialer tellement c’est beau, et every freaking time, il se transforme en “iels vécurent heureux·ses et eurent tout ce qu’iels voulaient dans la vie”. L’unique et grande histoire scelée en un regard. Certes, ça peut arriver dans la vraie vie, et tant mieux pour les rares chanceux·ses. Mais souvent, ça ne dure pas, et parfois même, ça ne mène à rien. Parce que la vérité c’est qu’avoir un coup de foudre ne signifie pas tomber amoureux·se très vite, mais simplement et durement se prendre un cocktail ultra dense d’hormones dans la face, sans préavis aucun.
En ingrédient principal de ce cocktail : la noradrénaline. Celle-là même que notre corps produit aussi après la consommation de drogues comme l’héroïne, et qui crée une dépendance, ici non pas à la substance, mais à la personne. Vous avez dit toxique..?
Cette production hors norme d’hormones n’est en effet déclenchée ni par le bagout de la personne en face, ni par sa position avant-gardiste sur le féminisme, ni même par le fait qu’elle ressemble étrangement à Ezra Miller de profil (bref, en aucun cas par ses qualités morales ou physiques), mais par ses phéromones qui matchent hyper bien avec les vôtres. Pour simplifier : le coup de foudre est bien plus une affaire d’odeur que de cœur.
Pas le choix = pas le meilleur choix
Partant de ce constat hormonal, certes le coup de foudre peut se transformer en amour durable ensuite, mais seulement si on tombe réellement amoureux·se de la personne une fois l’état d’euphorie passé. Et souvent, c’est plutôt la douche froide... Soit on découvre que la personne ne nous plaît pas DU TOUT, soit la relation qui débute passionnelle devient toxique, souvent à cause du fort sentiment de dépendance, mais aussi du haut niveau de stress généré par le coup de foudre.
Et oui : les papillons dans le ventre ? C’est le cortisol, aka l’hormone du stress, qui frémit dans les neurones de vos intestins (yep, on a des neurones dans les intestins). Sauf qu’à trop haute dose, le stress déclenche des émotions risquées comme la peur ou la colère, qu’on projette sur la relation (“Trop peur de te perdre, ça me rend malade”), ou sur la personne, parfois physiquement.
Certes ce shoot d’hormones peut être ultra jouissif sur le moment. On se sent vivant·e, vibrer, euphorique, mais comme avec la drogue, la descente peut s’avérer violente. Dans ce contexte, pourquoi tej d’entrée l’amour qui grandit au fur et à mesure, pas forcément passionnel, mais fait de confiance et de tendresse, de dosettes déjà prêtes dans la machine à café le matin et de massages de pieds le soir ? Parce que le quotidien est tout de suite moins hollywoodien. Sauf qu’un film ça dure 2h30 max, et votre vie… Ben toute une vie.
Les plus belles histoires d’amour ne sont pas des histoires d’hormones
Il n’y a pas de mal à construire une relation petit à petit, à apprendre à connaître la personne pour en tomber amoureux·se pour les bonnes raisons (meaning : qui iel est vraiment). Et qu’importe ce que pensent les gens quand vous leur raconterez que vous vous êtes fréquenté·e·s pendant 2 ans en tant que collègues avant d’envisager votre premier date, que vous n’êtes pas tombé·e·s amoureux·se·s au premier regard, que vous n’y aviez même pas pensé, mais que les choses sont venues en douceur, et que vous ne vous êtes jamais senti·e aussi aimé·e que maintenant. Ce n’est pas moins romantique ni enviable. C’est peut-être même mieux dans ce sens : aimer un peu plus chaque jour jusqu’au bout, plutôt qu’aimer tout d’un coup puis plus du tout. Et puis d’ailleurs, c’est surfait le “Avec Jean-Marc, ça a été le coup de foudre”, non ? Un peu.
Ne vous laissez pas avoir par le FOMO, ne vous dites pas qu’en prenant le temps de construire une histoire, vous passez peut-être à côté d’un coup de cœur puissant (mais sans doute éphémère). Jouissez de ce qui vous rend heureux·se et amoureux·se. Le coup de foudre n’est pas l’herbe plus verte ailleurs, c’est l’étincelle qui crame le pré en mode politique de la terre brûlée. On vous souhaite plutôt un cœur tendrement réchauffé par quelqu’un qui prendra le temps de vous comprendre et de vous aimer ;).