Love don’t cost a thing

 

On pourrait penser que vivre à un, c’est deux fois moins cher que de vivre à deux. Pour citer un Youtuber problématique : FAUX !

 

Ce n’est pas parce qu’on est célibataire qu’on vit dans la moitié de la surface de l’appartement de ses ami·es en couple (quand bien même, dans les grandes villes, c’est parfois tout ce qu’on peut espérer s’offrir). Le loyer par tête a donc tendance à piquer un peu plus. Et si on y ajoute les factures d’électricité, internet, assurance et consorts, qui n’ont pas le bon goût de dépendre du nombre d’habitant·es d’un foyer : aouch.

 

Alors certes, on mange un peu moins, les tickets de caisse sont plus légers. Mais la vaisselle, elle, s’accumule aussi vite - et personne avec qui négocier pour la faire à votre place. Pour le coup, ça, c’est gratuit, mais le temps (de vaisselle), c’est aussi de l’argent.

 

Même combat pour les questions dites « de grandes personnes ». Convaincre une banque de vous prêter de l’argent pour un achat immobilier sur la base d’un seul salaire s’apparente à une course d’obstacles level Ninja Warrior. Déclarer ses impôts à deux offre souvent des avantages dont on pourrait rêver quand on coche la case célibataire - et qu’on a des rêves très terre à terre.

Et même sans aller jusqu’à acheter un appart’ : une voiture ou une machine à laver, ça fait aussi plutôt mal au budget. Plus qu’à écrire « cherche +1 pour splitter un aspi Dyson » dans sa bio Tinder.

 

Tout ce qui s’applique à la vie quotidienne vaut aussi pour le voyage : une chambre d’hôtel, un taxi, une excursion chiffrent vite quand on baroude en tête à tête avec son sac à dos. Le « supplément personne seule » existe, et sera parfois appliqué pour rentabiliser la chambre qui a le mauvais goût de n’être occupée que par une paire de fesses, là où on aurait pu en caser deux.

 

Et on ne parlera même pas des cadeaux communs, cagnottes, listes de mariage ou de naissance, pour lesquelles on se maquerait avec n’importe qui juste pour pouvoir écrire « Machin & Bidule » en continuant à mettre la même somme.

 

Résultat, l’addition se révèle salée : vivre seul·e coûterait environ 28% plus cher que de vivre en couple, selon cette étude américaine.

 

 

Et avec ceci, ce sera tout ?

 

Au-delà du coût financier, vivre seul·e comporte également un coût social : le monde étant conçu pour fonctionner par paires, pas toujours évident de trouver sa place quand on joue en solitaire.

 

Plus ou moins marquée, mais bien présente, la pression sociale attaque de tous côtés. Souvent frontale côté famille, qui s’inquiète de votre capacité à étoffer l’arbre généalogique ; plus smooth de la part des potes, qui attendent d’être diverti·es par vos dernières frasques.

 

La moindre envie de vacances peut vite se transformer en casse-tête chinois : bonne chance pour mettre la main sur un·e pote qui partage les mêmes envies, est dispo aux mêmes dates et accepte de voyager sans son époux·se. On pense peu à l’aspect pratique de toujours avoir un +1 sous la main pour partir en weekend, ou aller tester ce nouveau resto sans que ça parte en Doodle avec sa clique.

Et oui, il est possible de demander à un·e pote de venir vous chercher à l’aéroport ou à l’hôpital le jour où c’est nécessaire. Mais plutôt avec l’impression de déranger et/ou une vague culpabilité, sinon c’est pas marrant.

 

A la limite, il y a match sur un point : entre la Team Single qui a affronté les couvre-feux en menaçant de commencer à discuter avec ses plantes vertes, et le FC Couple qui a failli s’entretuer à chaque confinement, difficile de décider à qui on accorde le point.

 

 

100% gratuit

 

Ceci étant dit, selon Paul Dolan, professeur en sciences du comportement à la London School of Economics… les femmes sans enfant et célibataires forment le sous-groupe le plus heureux de la population. Et si on y réfléchit, on comprend.

 

Ça n’a pas de prix :

- Dormir en diagonale et au frais

- Ne jamais débattre sur le menu

- Avoir la main sur la télécommande et le thermostat

- Ne jamais avoir besoin de lâcher (ou d'interpréter) des « c’est comme tu veux » à triple sens

- Une vie sans belle famille et sans « potes de »

- Célébrer ses accomplissements pro et perso

- Vivre d’eau fraîche (ou de gin to’) et d’amitié

Si la question des finances rapportées au couple (hétéro) vous intéresse, et que vous avez envie d’aller plus loin, on vous conseille Le prix à payer de Lucile Quillet. Spoiler alert : en couple ou célibs, à la fin, c’est toujours les mêmes qui se font avoir !
 

Marion Dewitte