Petit rappel : les inégalités femmes-hommes dans le taf

 

Dans un rapport de l’INSEE sur l’égalité femmes-hommes datant du 27 février 2020, on peut lire que “Les filles réussissent mieux que les garçons à l’école quels que soient le niveau d’enseignement, la filière ou la discipline considérée. (...) Elles sont, en particulier, de plus en plus souvent diplômées du supérieur : en 2018, 51,2 % des femmes de 30 à 34 ans sont dans ce cas contre seulement 41,0 % des hommes de cette classe d’âge”.

Pourtant, les femmes occupent plus souvent que les hommes des emplois moins qualifiés. En 2018, 25,9 % des femmes en emploi sont des employées ou ouvrières non qualifiées, contre 15% des hommes ; et à l’inverse, 15% d’entre elles sont cadres contre 20,8% des hommes.

 

En 2016, le revenu salarial annuel moyen d’une femme salariée du secteur privé et de la fonction publique s’élève à 17 950 euros, soit 23,4 % de moins qu’un homme salarié. Si on oublie les temps partiels imposés par la charge de l’éducation des enfants ou de l’entretien du foyer, l’équivalent temps plein ramène l’écart de salaire net annuel moyen à 17,5 %.

 

En gros, quand un homme gagne 2 000 €, une femme gagne 1 650 €, soit 350 € de moins. Tous. Les. Mois. À la fin de l'année, ça fait 4 200 €, soit une longue semaine dans CE palace sur l’île Maurice.

Alors, motivée ?

 

 

Ne pas choper le syndrome de la bonne élève

 

On a souvent tendance à penser que si on fait du bon boulot, ça se verra, et qu’on sera automatiquement récompensée. Sauf que le temps des bonnes notes est révolu. Les seuls bons chiffres que vous obtiendrez seront ceux que vous aurez demandés. Donc si vous voulez vous dorer la pillule au Bahamas cet hiver (ou juste mettre autre chose que du pesto dans vos pâtes), on prend rendez-vous direct avec le/la boss.

Créer les bonnes conditions

 

Dans bonnes conditions, il y a :

• demande d’un rendez-vous carré (“Hé Michel, on peut parler de mon augment’ ?” entre deux portes n’a jamais marché dans toute l’histoire des Michel)

• et bon timing

Les meilleurs moments pour augmenter votre salaire, c’est lors d’un changement de boîte, ou lors d’un changement de poste ou de contrat (CDD -> CDI) au sein de votre entreprise. C’est le moment de réévaluer votre contrat, vos conditions de travail et donc (roulement de tambour) votre salaire.

 

Si aucune de ces situations ne vous concerne, c’est à vous de créer l’occasion. Beaucoup de personnes discutent augmentation pendant leur entretien annuel : mauvaise idée. Tout le monde fait la même chose et ne récolte du coup que des miettes (voire la soulance du/de la boss qui enchaîne les demandes).

Le mieux c’est de proposer un rendez-vous quelques mois/semaines avant l’entretien annuel, en rebondissant par exemple sur un succès pro. Votre boss sera amadoué·e par vos qualités (héhé), et vous devancerez le reste de la boîte. C’est pas très sport, mais ça marche (et ça sera mérité).

 

 

Avoir les bons arguments

 

Dans les bons arguments, il y a les bonnes raisons indiscutables :

 

• les contours de votre poste ont évolués (vous avez plus de responsabilités, vous manager plus de personnes...)

• votre salaire devrait suivre l’inflation (augmentation de loyer, salaire non réévalué depuis plusieurs années...)

• vous êtes moins payée que vos collègues à poste égal (cf. la première partie)

Il y a vos qualités (à consigner dans un dossier de performances, point par point) :

 

• vous avez apporté vla la thune ou les améliorations à votre boîte (là, on sort les chiffres)

• “Boss, il n’y a pas que les chiffres dans la vie, ma bonne humeur apporte une énergie et une cohésion dans l’équipe” (blague à part, c’est un argument qui a une vraie valeur lors d’un entretien)

Et puis enfin, il y a les bonnes raisons à défendre :

 

• “J’adore mon taff mais pour être au meilleur de moi-même j’ai besoin de me ressourcer en partant en voyage, et avec mon salaire actuel et mes charges, je n’en ai pas les moyens”.

• Même chose avec le stress de ne pas pouvoir assumer le coût de la vie (logement, famille, emprunts…). Si on est stressée par notre environnement perso à cause d’un manque d’argent, ça influe forcément sur notre productivité et notre longévité au taf. Réaction en chaîne patron (rend l’argent).