Ce qu'il se passe :

C’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

 

Rembobine Aline, depuis quand ?

Le 25 novembre 1960, 3 sœurs dominicaines, les Mirabal, sont assassinées sur ordre du dictateur de l’époque. Pour leur rendre hommage et à la demande de la République dominicaine en 1999, l’ONU a décrété que cette journée serait celle de la lutte contre les violences faites aux femmes. Concrètement, c’est le jour où, des ONG aux gouvernements, on fait le point.

 

Je te suis.

Déjà, les violences subies par les femmes représentent l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde. On peut en souffrir à la maison : coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide. Ou à l’extérieur : viol, avances sexuelles non désirées, harcèlement de rue, cyberharcèlement. Les violences contre les femmes incluent aussi les mariages précoces ou forcés, les mutilations génitales et le trafic d’être humains. Ça va de la plus aiguë des agressions au sexisme ordinaire.

 

Et en chiffres ?

En France, on déplore chaque année 220 000 femmes victimes de violences, 93 000 de viols ou tentatives de viol, et plus d’une centaine de féminicides. 9 fois sur 10, toujours en France, la victime connaît son violeur. Et, chiffre hallucinant, 99% disent avoir souffert de sexisme en 2019. En 2020, 102 femmes ont été tuées par la personne avec laquelle elles vivaient ou par leur ex, vs 23 hommes.

 

Et ça a augmenté avec le coco ?

Oui, les violences conjugales ont augmenté de 10% en 2020. Pour Ghada Hatem, gynécologue et fondatrice de la Maison des femmes, lieu d’accueil en Seine-Saint-Denis, "On ne peut pas dire que les hommes sont plus violents, mais on sait que la précarité et les difficultés sociales sont des co-facteurs de la violence."

 

J'entends, et donc il y a plus de plaintes ?

Non, et c’est un des problèmes. Entre 2011 et 2018, seulement 27% des victimes se sont déplacées au commissariat ou à la gendarmerie, 18% ont déposé plainte et 7% une main courante. On ne porte pas plainte parce qu’on a peur de son agresseur, de se faire entendre, parce qu’on minimise, qu’on se sent coupables, qu’on est mal reçues par la police, parce que la justice est lente, et qu’1% seulement des viols commis chaque année aboutissent à une condamnation aux Assises.

 

Terrible. Et on fait quoi ?

Le gouv a bossé sur 4 lois en 4 ans pour faire progresser les droits des femmes. Précisément : 1/ en 2018, la loi contre les violences contre les femmes qui durcit les peines pour viol sur une victime mineure. 2/ La même année, celle sur la liberté de choisir son avenir pro, qui oblige les boîtes à nommer un référent harcèlement. 3/ Celle de 2019 qui crée les bracelets anti-rapprochement, et celle de 2020 en faveur des femmes victimes de violences, qui assouplit le secret médical. Comprendre autorise les médecins à signaler des violences dont ils auraient connaissance en soignant une patiente.

 

Si on fait le bilan ?

C’est insuffisant pour les ONG, qui demandent 1 milliard € par an pour soutenir les femmes vs un budget de quelque 360 millions € en ce moment. C’est insuffisant aussi pour le Conseil de l’Europe, une institution internationale qui défend les droits humains, qui considère en 2019 que la France manque d’hébergements, de centres d’aide, ne soutient pas assez les proches des victimes et notamment leurs enfants.

 

Et ailleurs en Europe ?

Une Européenne sur 3 a subi au moins une forme de violence à 15 ans. Mais la lumière vient notamment d’Espagne. Ces 10 dernières années, le nombre de féminicides baisse : de 71 en 2003 à 47 en 2018. Notamment parce que les victimes sont soutenues tôt, et que les gouvs successifs ont alloué 1 milliard € au problème en 5 ans.


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