En manque de gros son pour cet automne ? On fonce tout droit avec Charli baby.
 

Faire de votre seum une teuf permanente

Repérée sur MySpace pour se produire dans des soirées londoniennes, Charli cultive une affinité avec le monde de la teuf qui scintille comme un néon dans le monde (parfois un peu terne) de la pop. Il n’est pas qu’affaires ici de grosse caisses, de drague ratée et de descente trop brutale : ce qu'on kiffe, c’est cette vibe happy-sad qui donne l’impression de pouvoir transcender ses émotions et de les transformer en une énergie tout feu tout flamme.

 

C’est d’ailleurs le coeur de l’imparable et délicieusement dramatique « Gone » en duo avec notre Chris internationale : “I feel so unstable/fucking hate these people” aka notre mood en soirée, oscillant très souvent entre vulnérabilité et effronterie. Comme Charli, on est prêtes à tout brûler sur notre passage.

 

La track-clé : « Gone »



Big I-don’t-give-a-fuck énergie

Toutes les pop stars en devenir le savent : il est dangereux de laisser l'une de leurs tracks devenir plus populaires qu’elles-mêmes (big up Larusso) et Charli en est parfaitement consciente. La plupart des gens la connaissent pour « Fancy », « I Love It » et « Boom Clap » ? Pas l’time pour les ouin-ouin - Charlotte Aitchison taffe sur ses talents de hit makeuse depuis qu’elle a 14 ans.

 

Les rouages du monde de la pop, ça la connait et c’est avec plaisir qu’elle file ses bangers aux copines les plus offrantes (Selena Gomez, Iggy Azalea, Riri, Gwen Stefani, Blondie et bien d’autres). La liberté financière qu’ils lui procurent lui permettent de se concentrer sur sa mission principale : renouveler l’univers de la pop music.

 

La track-clé : « Out of My Head »



Collaborer pour mieux régner

Fusionner sa sensibilité pop à des univers (à première vue) éloignés du sien est un art qu’elle parfait depuis un bail : les fans de la première heure se souviendront peut-être de ses mixtapes SoundCloud (Heartbreaks & Earthquakes et Super Ultra Mixtape), moodboards musicaux sur lesquels elle s’amusait à reprendre les tubes de ses groupes préf (Blood O, Brooke Candy, Drake ou encore Jai Paul). En 2017, c’est la version level up qui prend forme avec Number One Angel sur lequel apparaissent Uffie, Abra, MØ et CupcakKe.

 

Entre-temps le clip de « Boys » sort et on repère Flume, Diplo, Mac DeMarco, Joe Jonas et Mark Ronson qui roule des mécaniques juste parce qu’elle l’a décidé. OK. La même année, elle enfonce le clou avec POP 2, bijou de pop ambitieuse à la guestlist aussi fournie qu’une soirée Boiler Room. Ces alliances savamment construites, c’est ce qui permet à sa musique de se propulser en 2099, quand certaines tracks entendues sur les ondes nous donnent parfois l’impression, hum, d’être resté québlo en 1999.

 

La track-clé : « February 2017 »



Garder un oeil sur le turfu

« I go fast, I go hard and I never look back » déclaration vrombissante tirée de la track d’ouverture de ce 3ème opus (et juste assez évocateur pour servir d’intro aguicheuse sur Insta), résume à elle seule la philosophie épicurienne de cette artiste en perpétuelle évolution. Mais par contre, comment est-on passé de « Break the Rules » à « Track 10 » ? *émoji sceptique* Le gros revirement, on le doit à sa rencontre avec la clique PC Music : au contact des expérimentations soniques des géniaux A.G. Cook et SOPHIE, la pop de Charli s’est affirmée et ses ambitions se sont démultipliées.

 

Avec le surprenant Vroom Vroom EP, sa liberté artistique est passée à la vitesse sup', juste à temps pour exploser sur POP 2 et nous en mettre plein la vue avec ses clips, lives, looks et visuels shiny AF. Aussi aguicheuse que du Ariana Grande et presque aussi perchée que du Grimes, la discographie de Charli XCX est parvenue à s’extraire des sphères pop standards pour se créer une place toute particulière dans nos coeurs. Mais surtout dans nos tympans, nos playlists et peut-être sur les ondes. Appel lancé aux chanteurs.euses pop d’ici et d’ailleurs : svp, make it POP too.

 

La track-clé : « Track 10 »


Charli sera de passage le 2 Novembre au Pitchfork Music Festival (Paris) et le 17 Novembre au Transbordeur (Lyon).
 


par Jean-François Adjabahoué