Arvida Byström : poils, règles et pink power
L'activisme et le genre
Tapez Arvida Byström sur votre barre de recherche et regardez un peu : mannequin, photographe, activiste féministe et queer, son univers artistique balance du bon rose sans filtre. Ses idées, qu'elle déploie à travers divers projets, performances artistiques, interviews et coups d'état instagrammesques en tous genres, tirent par le haut une époque et une génération qui casse la gueule aux stéréotypes H24. Sold.
She's a nerd
Arvida Byström a grandi, sans doute comme vous et nous, à l’heure des Internets en folie, des selfies thérapies, des mondes en ligne à surfer solo. Comme beaucoup des figures majeures de l’activisme digital, elle fait ses armes en ligne, y découvre une partie de sa conscience politique, y développe aussi ses idées. Son esthétique est bardée de rose millennial, du halo d’innocence et de mystère qui entourent l’adolescence quand on essaye de la saisir au détour d’un selfie ou d’un portrait d’un-e autre.
Montrer le cache
Son compte Insta est un vrai musée en ligne : son univers, scandé au rythme des images, frappe, séduit, dérange le statu quo, les codes, et les clichés. Et on imagine que c’est comme ça, que son compte Insta est devenu un des outils de body-positivisme les plus puissants de sa génération. Peu de temps après qu’elle se soit mise à la photographie, elle est contactée par Vice avec qui elle monte le controversé projet photo There Will be Blood. Bien avant la dernière vague de 2018, elle met les règles, le sang, la pilosité féminine au coeur du débat politique. La meuf a 17 ans et vraiment peur de rien.
Think Queer
Arvida se décrit elle-même comme “féministe queer”, et représentante d’une féminité non-binaire repensée à travers les Internets. Ça veut dire, en gros, qu’elle participe activement à rebattre les cartes des normes de la féminité, en faisant accepter - petit à petit - la possibilité pour une femme de ne pas s’épiler ou se raser, d’exposer son acné comme faisant partie intégrante d’un corps assumé - pas d’un corps à cacher. Et ses idées, qu’elle brandit comme un étendard à coups de performances artistiques et de post instagram, sont définitivement nécessaires dans un monde où une femme qui ne s’épile pas peut encore être taclée pour son “manque de professionnalisme”.
Digital activism
Parce qu’Instagram est définitivement son fief et son médium de prédilection quand il s’agit de faire bouger les lignes, elle publie l’année dernière
Pics or it didn’t happen, avec son amie Molly Soda. Elles y recensent et exposent toutes les images retirées d’Instagram par l’application elle-même, et qui représentent quasi-exclusivement des parties de corps nus de femmes qui en faisaient le manifeste d’une contre-objectisation des corps féminins tels qu’on les voit dans la publicité ou la presse. Y répondent présentes des artistes qu'on adore telles que Petra Collins ou encore Rupi Kaur. Beaucoup trop nécessaire et cool.
Pour suivre Arvida Byström sur Instagram c'est par ici.