What do you mean, crisis ?

 

L’un des problèmes majeurs de la crise de la vingtaine, c’est qu’elle se manifeste dans les plus petits recoins de l’existence. L’idée même de prendre une décision devient absolument insurmontable. On croirait jouer sa vie sur le choix de son burger. Pourquoi ? Parce que le sentiment d’insatisfaction, de ne pas être au bon endroit - là où l’on serait épanoui-e - est constant, et palpable. Résultat ? On en vient à gérer notre vie comme on gèrerait nos relations sur Tinder : pourquoi pas, pourquoi pas, faut voir, MAIS C’EST QUAND QUE C’EST VRAIMENT SATISFAISANT ? Bonne question.


Pétage de câble et autres fantaisies

 

Autre point crucial : la frustration. À mettre en parallèle avec le manque de sens qu’on peut trouver à sa vie (pas du genre, vais-je mourir, mais plutôt du genre : qu’est-ce que je fais à passer 50 heures par semaine sur Excel ?). Ce manque de sens touche férocement notre génération du fait de la perte des valeurs sociétales majeures : la religion, la famille, la patrie, le...travail. Tous ces trucs qui faisaient qu’on économisait toute sa vie pour acheter une grande maison ont littéralement disparu. Seul espoir possible ? Kiffer, tout de suite.


Je n’ai aucune idée de ce que je fais

 

Si le plaisir est une vraie stratégie d’épanouissement dans le principe, elle n’en reste pas moins inadéquate pour répondre aux (nombreuses) pressions sociales liées à la carrière (réussis ta vie, STP) ou encore à la vie de couple (sois heureux-se, STP). Coeur de la crise donc : la fondamentale question du “qu’est-ce que je fais là ?” qui relate plus profondément d’un “qu’est-ce que je veux vraiment?”. Seule problématique à terme : ce qui semblerait particulièrement compatible à notre idée du bonheur ne semble pas vraiment s’emboîter avec les idéaux de société actuels. Too bad.


Pressions sociales et autres bagatelles

 

Pourtant, le fameux “millennial” a une incroyable capacité au plaisir : à un tel point que plus de 30% d’entre nous vivraient au-dessus de leur moyens tous les mois, que 40% d’entre nous estimeraient n’avoir vraiment pas assez voyagé, et on vous en passe… Tout est frustrant donc. Tellement qu’on finit souvent par entreprendre une reconversion professionnelle improbable, ou mettre un bon coup de pied dans tous les paramètres de notre existence sociale (quitter notre partenaire, notre taf, notre ville, notre appart…)


L’heure des tips

 

Un bon docteur émérite, Oliver Robinson, s’est fait le spécialiste de la crise de la vingtaine à l’Université de Greenwich. Et il a deux-trois conseils pour vous :

 

Si la crise de la vingtaine est si existentielle c’est parce qu’elle nous oblige à remettre en questions un certain nombre de présupposés et d’acquis bien établis sur lequel tout notre système de pensée avait l’habitude de reposer. C’est donc la bonne occas’ pour re-définir qui vous êtes, sans vous torturer le cerveau H24 en vous demandant pourquoi tout a changé. C’est normal : vous n’avez plus 12 ans.

 

Soyez sympa avec vous-même : ne commencez pas à nous faire le coup de l’auto-détestation en repensant à cette personne que vous aviez largué il y a 2 ans et depuis laquelle vous n’avez jamais réussi à vous recaser. Perte de temps totale.

 

Prenez un peu de recul : maintenant que vous avez compris que vous êtes stressée comme une tortue perdue au beau milieu de l’autoroute, faites un petit coup de dézoom pour déterminer ce dont vous avez besoin. Vous vous direz merci après.