Alice au pays de la nostalgie

 

On va pas se mytho, le but premier de mater du Disney (entre autres), c’est de retomber en enfance. Là où ça devient intéressant, c’est que la nostalgie est bénéfique pour notre santé mentale.

Avec le temps, tous les souvenirs ne sont-ils pas toujours bons ?” Si. Parce que si notre cerveau a tendance a spotter le négatif dans le moment présent (mécanisme de défense qui date de Cro-Magnon), il oublie aussi facilement la douleur et la peine avec le temps (mécanisme de survie qui date aussi de Cro-Magnon). Donc : en plus d’apaiser notre cerveau en le replongeant dans des souvenirs heureux et sereins, la nostalgie nous redonne aussi confiance en l’avenir.

 

D’autant plus que le fait de retomber en enfance est aussi une manière saine de poser nos responsabilités sur le pas de la porte pendant 1h30, pour relâcher la pression, apaiser stress, anxiété, déprime. En d’autres termes : Le Roi Lion devrait être remboursé par la sécu. Ben tiens.

 

 

Blanche Neige et les 7 consentements

 

Revoir les dessins animés qui ont fait notre enfance une fois adulte, c’est aussi s’offrir la possibilité de prendre du recul sur ce qu’on y a “appris”. Maintenant qu’on a un peu musclé notre féminisme, anti-racisme, queer awareness et autres soutiens aux personnes discriminées, on remet les choses en perspective.

Exemples : un mec qui embrasse une femme qui dort (donc sans son consentement) n’a rien d’un Prince Charmant. Si on est obligée de renier sa nature profonde et de se transformer physiquement pour un homme, c’est que c’est pas le bon Ariel. Et arrêtons de dire aux enfants que si une personne leur tire les cheveux dans la cour de récré c’est parce qu’elle est amoureuse d’elles/eux, Helga dans Hé Arnold n’est pas un exemple à suivre, en fait.

 

 

Merlin l’engagement

 

Pour terminer, on avait envie de parler de la plus grande force des dessins animés : leur pouvoir d’aborder des sujets (parfois très) difficiles ou engagés l’air de rien, grâce à un format qui n’est pas ancré dans le réel.

 

On pense à Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud dans lequel une petite fille iranienne affronte la guerre, la répression morale, l’exil… Mais aussi au Voyage de Chihiro qui parle du déracinement et des ravages du capitalisme, à How to train your dragon qui aborde la discrimination meurtrière et le handicap, à ce court-métrage sur les cheveux naturels et la maladie, ou encore aux Barbapapa, engagés pour l’écologie depuis belle lurette.

Pour s’éloigner un mini peu du sujet, on pourrait même citer le clip du titre Rentrez chez vous de Bigflo & Oli sur la migration et la violence du racisme. En résumé : les dessins animés peuvent parfois être thérapeutiques et/ou politiques. En résumé n°2 : qui c’est qui va pouvoir mater en paix tous les Miyazaki sortis hier sur Netflix maintenant ? Bingo dingo.