À quel moment c’est ok d’embrasser quelqu’un qui dort, donc sans son consentement (poke La Belle au Bois Dormant) ? Pourquoi on aurait absolument besoin des hommes pour reprendre le pouvoir (cc Le Roi Lion) ? Et qui a mis quoi dans le verre d’Alice pour qu’elle rejoigne le “pays des merveilles” ?

Sans rejeter en bloc nos amours d’enfance, on s’est dit qu’à l’occas’ de la sortie de Disney+ en France, on pouvait peut-être trouver des équivalents moins cas de conscience dans les nouveau Disney. On vous file notre liste.

 

 

Si vous avez aimé La Petite Sirène, Blanche Neige et La Belle au Bois Dormant, matez La Reine des Neiges

 

On les adore, c’était les plus belles, on voulait leur ressembler, mais nos princesses avaient quelques petits soucis. Déjà… C’était des princesses, représentées comme des petites choses fragiles, pas très malignes, sans aucun pouvoir, tout juste bonnes à être protégées et à marier. Dans La Reine des Neiges, l’histoire porte bien son nom : l’héroïne est une reine. Et avec des pouvoirs magiques en prime. Enfin, on donne les pleins pouvoirs à une femme (vous l’avez ?).

Ensuite, sans rien spoiler, il y a une réflexion hyper intéressante dans cette histoire. La petite sœur de la Reine Elsa, Anna, a un coup de foudre pour un jeune homme, et demande dans la foulée à sa grande sœur sa bénédiction pour l’épouser. Gros stop d’Elsa : on n’épouse pas un mec qu’on vient à peine de rencontrer. Vous entendez ça Ariel et Aurore ?

 

Et enfin, les deux personnages principaux (qui sont féminins), ont de plus gros problèmes que les relations amoureuses, et l’amour le plus important dans l’histoire est celui des deux sœurs #sororité.

 

 

Si vous kiffez le Roi Lion ou Cendrillon, essayez Vaiana

 

Aïe aïe aïe la corde sensible… Sachez que notre amour pour Mufasa et Pumba reste indéfectible, malgré nos petits reproches à cette histoire. Ce qui nous pose problème dans Le Roi Lion et Cendrillon, c’est le fait que les personnages féminins aient absolument besoin des perso masculins pour s’en sortir. Cendrillon ne sort de sa condition misérable qu’on épousant le prince, et la bande de lionnes ne se rebelle contre Scar qu’une fois derrière Simba.

Et d’ailleurs, les hyènes ne font pas grand choses non plus sans Scar, alors qu’en réalité dans la nature, les meutes de hyènes tachetées sont dominées par les femelles : les mâles sont tout en bas de l’échelle.

 

Ce qui nous plaît dans Vaiana (en plus des chansons et de la dimension écologique et culturelle), c’est qu’une ado remette un demi-dieu vantard à sa place. En effet, c’est par sa faute que Vaiana doit sauver son peuple des ravages écologiques. Et elle ne se gêne pour l’embarquer dans la bataille.

L’idée derrière ça ? Que les hommes arrêtent de se prendre pour des rois ou des dieux, et prennent plutôt leurs responsabilités, et que les femmes sachent qu’elles n’ont pas besoin d’eux comme sauveurs, qu’elles peuvent sauver la planète ou s’en sortir par elles-mêmes. Coucou Greta.

 

 

Si vous avez adoré Aladdin, mettez-vous Rebelle

 

Dans Aladdin, on retrouve notre problème de la princesse un peu empotée et en danger (Jasmine ne sait pas qu’il faut payer le pain du marché et se retrouve en galère, ou menottée comme une esclave sexuelle par Jafar) qu’il faut séduire et secourir.

 

Truc un peu triste aussi : des chercheuses états-uniennes ont calculé la répartition du temps de parole entre les perso féminins et masculins dans les Disney, et dans Aladdin, 80% de la parole est monopolisée par les perso masculins. Bonjour la parité.

Ce qu’on vous conseille plutôt, c’est de regarder Rebelle. L’histoire de Merida, une princesse écossaise téméraire qui bat ses prétendants dans les épreuves d’adresse organisées pour trouver son futur mari (notre genre de meuf ça). Pas besoin d’un mari pour s’épanouir donc, et oui, les filles et femmes peuvent être plus fortes que les garçons et les hommes, ce qui rend l’égalité bénéfique pour tout le monde.

 

Ce qui est intéressant aussi dans ce dessin animé, c’est que l’intrigue se focalise sur les relations mère-fille, un sujet bien plus adapté au quotidien des petites filles que le mariage, normalement.

 

 

Si votre truc c’est Alice aux pays des merveilles, vous allez adorer Coco

 

Toute l’histoire d’Alice au pays des merveilles est une métaphore qui condamne la curiosité. Dès qu’Alice fait quelque chose “d’interdit” ou suit un nouveau personnage par curiosité, elle est punie : en devenant minuscule, puis géante, puis inondée par ses propres larmes, puis traitée comme une mauvaise herbe par les fleurs, puis condamnée à mourir par décapitation par la Reine... Bref, c’pas la joie.

Ce qu’on vous conseille plutôt, c’est notre chouchou : Coco. Un merveilleux dessin animé initiatique, garanti sans bad trip. C’est l’histoire d’un petit garçon qui va devoir dénouer les quiproquos familiaux pour s’exprimer avec ce qu’il a de plus cher : la musique.

 

C’est le parfait opposé d’Alice aux pays des merveilles puisqu’ici on nous raconte que les adultes peuvent se tromper, et que la curiosité des enfants n’est pas un vilain défaut, bien au contraire. Souvent, les questions réparent la vérité. Ajoutez à ça que c’est une véritable plongée dans la culture mexicaine avec des images magnifiques, et vous aurez votre programme de visionnage pour la journée ;).

 

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