Le Dérangeur - Petit LEXIQUE en voie de décolonisation

Collectif Piment

Le collectif Piment, de Celia Potiron, Binetou Sylla, Rhoda Tchokokam et Christiano Soglo est derrière l’émission du même nom sur Radio Nova (et le podcast) dédiée aux cultures noires. Le collectif signe, aux très cool éditions Hors d’atteinte, Le dérangeur - Petit lexique en voie de décolonisation.

 

Dans l’avant-propos, le parti pris est assumé et le ton posé de façon cash : le racisme n’est pas une question d’individu mais de système. Un système qui est dénoncé tout au long de 133 pages en 40 entrées et définitions qui vont de « Aya Nakamura » à « Diversité » en passant par « Émeute » et « Zouk » pour prendre le pouvoir par les mots. Les textes sont piquants, à la fois pédagogiques, humoristiques et totalement impertinents. L’entrée « Répartie » est un véritable petit guide pour contrer les commentaires de l’enfer du style « Il faut arrêter de voir le racisme partout. » ou « Les femmes noires aux cheveux lisses, c’est de l’appropriation culturelle aussi ! »

 

À commander en version papier (16 €) ou en version numérique (10,99 €) ici

Pour suivre le collectif Piment sur Insta c’est ici

 

Extrait

Exotique : Mot utilisé par des individus qui se pensent comme la norme, faisant de ceux qui n’y correspondent pas des expéditions vers l’inconnu, sans se douter une seconde qu’ils incarnent eux-mêmes la touche exotique de beaucoup d’autres personnes.



Un féminisme décolonial

Françoise Vergès

Françoise Vergès est une historienne et politologue qui a grandi à la Réunion et Algérie et a étudié en Californie. Cette militante féministe et antiraciste s’est spécialisée sur les questions coloniales et post-coloniales.

 

Dans son essai Un féminisme décolonial, publié aux éditions de La Fabrique en 2019, Françoise Vergès explique comment ce féminisme s’oppose à un féminisme occidental qui se dit universel en fermant les yeux sur le racisme dont sont victimes les femmes racisées. Pour elle, le féminisme occidental se base sur l'idée que partout les hommes oppriment les femmes et que donc les femmes seraient égales partout. L'autrice critique cette pensée qui nie l’impact du colonialisme, l'esclavagisme et l'impérialisme qui ont créé des privilèges pour les femmes blanches dans un système structurellement raciste et sexiste qu’elle décortique dans son livre. Une référence du féminisme intersectionnel à choper d’urgence

 

À commander par ici, 6,99 € pour le format ePub et 12 € pour le format papier

 

Extrait

Se dire féministe décoloniale (...) c’est reconnaître leurs sacrifices, honorer leurs vies dans toutes leurs complexités, les risques qu’elles ont pris, les hésitations et découragements qu’elles ont connus, c’est recevoir leurs héritages.



L’origine des autres

Toni Morrison

Toni Morrison est une autrice et professeure de littérature afro-américaine, Prix Nobel de Littérature, disparue l’année dernière. Pour lui rendre un dernier hommage, Barack Obama, Christiane Taubira ou encore Oprah… L’origine des autres, récemment traduit en français, regroupe 6 conférences que Toni Morrison a données à Harvard, sur les thèmes de la race, du racisme et de l’identité et s’interroge sur la fétichisation de la couleur de peau.

 

Toni Morrison fait un exercice d’auto-critique de ses propres livres (et ceux d’autres auteurs connus) en essayant de décoder ce que représente la notion de race et les différentes façons dont on construit et déshumanise « les autres », ceux qui sont différents de nous et dont on apprend à avoir peur. Elle aborde aussi la question de la représentation dans les médias et la culture populaire, bref : que des choses dont on parle beaucoup aujourd’hui.

 

À trouver en librairie par ici, pour13 € aux éditions Gallimard

 

Extrait

Mais je suis bien décidée à neutraliser le racisme mesquin, à anéantir et discréditer l’obsession ordinaire, facile et accessible de la couleur qui rappelle l’esclavage lui-même.