#1 I’m not your negro, un documentaire de Raoul Peck

Année
: 2017 
Accès : Netflix 
Contexte : réalisé à partir du livre inachevé “I’m not your negro” de l’auteur noir américain James Baldwin 
Durée : 1h29
Langue : anglais, sous-titres français dispo 

Extrait : “Cela fait un choc de découvrir que votre pays de naissance, auquel vous devez votre vie et votre identité, n’a jamais, dans son système de fonctionnement, créé de place pour vous”

Nommé aux Oscars en 2017, I’m not your negro remporte le BAFTA du meilleur documentaire en 2018. Ce film parle du racisme aux Etats-Unis à travers la voix de James Baldwin (1924-1987), un auteur noir américain homosexuel qui a beaucoup parlé des rapports entre les blancs et les noirs dans ses livres et ses articles qui l'ont fait connaître dans les années 1950 et 1960. James Baldwin a grandi dans le ghetto d’Harlem, à New York, dans des conditions très difficiles. Excédé par “l’apathie morale”, la peur et l’injustice omniprésentes dans sa vie d’homme noir aux Etats-Unis, il quitte son pays en 1948 direction Paris, avec 40 $ en poche. I’m not your negro revient sur le destin de trois amis de James Baldwin, icônes de la lutte contre le racisme aux Etats-Unis : Medgar Evers, Malcom X et Martin Luther King, tous tués avant 40 ans. Les images d’archives sont bouleversantes. Elles montrent comme la ségrégation faisait partie du quotidien de toute une nation, il n'y a pas si longtemps… 
 

Pour aller plus loin
- À regarder : les photos de Gordon Parks sur la ségragation aux Etats-Unis
- À voir :  Si Beale Street pouvait parler, une adaptation du roman du même titre de James Baldwin


# 13th, un documentaire de Ava DuVernay 

Année : 2016 
Accès : Netflix, accès gratuit sur YouTube 
Contexte : Ava DuVernay n’apprivoise la caméra qu’à l’âge de 32 ans. Elle entre rapidement dans l’histoire comme la première femme noire américaine à réaliser un film nommé pour l’Oscar du meilleur film, récompensé au festival Sundance. 
Durée : 1h40 
Langue : anglais, sous-titres français dispo

Extrait : “Les Etats-Unis c’est 5% de la population mondiale et 25% des prisonniers de la planète.” (extrait d’un discours du Président Barack Obama)

Ce documentaire passionnant, intitulé 13th, tire son nom du 13ème amendement à la Constitution américaine qui date de 1865. Il interdit l’esclavage des êtres humains aux Etats-Unis, garantissant, en théorie, la liberté à tous les Américains, à l’exception des criminels. Le film démontre, interviews d’historiens et de spécialistes à l’appui, comment cette exception va servir à construire les bases d’un système carcéral américain raciste. A l’époque de l’esclavage aux Etats-Unis, l’exploitation de la force de travail gratuite de 4 millions d’esclaves faisait partie intégrante de la puissance économique des États du Sud. 

Après la guerre de Sécession entre le Nord et le Sud, le Sud esclavagiste est vaincu et ruiné car dépossédé de ses esclaves, libérés par le 13ème amendement. A ce moment là, on assiste à des vagues d’arrestation en masse de noirs américains, c’est le premier boom carcéral du pays. Ce 13ème amendement va être utilisé pour mettre à profit le travail, gratuit, des prisonniers et reconstruire l’économie des états du Sud dans une nouvelle forme d’esclavage, légale. 


Pour aller plus loin
- À voir : de la même réalisatrice, Selma (2015), qui raconte la lutte de Martin Luther King pour que le droit de vote soit accordé à tous. La série When They See Us, basée sur l'histoire vraie de 5 adolescents noirs accusés à tort de viol. La série a reçu 16 nominations aux Emmy Awards.


#3 Black Panthers, un film d'Agnès Varda
 

Année : 1968 
Accès : MK2 Curiosity 
Contexte : Agnès Varda est aux Etats-Unis, elle filme avec une caméra 16 mm prêtée par des activistes de l’Université de Berkeley en disant “French Television”. Et ça marche… 
Durée : 28 min 
Langue : Français 

Extrait : “Depuis tant et tant d’années, on nous a raconté que seuls les blancs étaient beaux, seuls les cheveux raides, les peaux claires, les yeux bleus étaient beaux.” (Kathleen Cleaver, chargée de la Communication et première femme membre des Black Panthers) 

Agnès Varda était surtout connue comme une cinéaste extrêmement talentueuse de la Nouvelle Vague. En 1968, elle a posé ses valises en Californie où elle rencontre différents responsables du parti des Black Panthers (les panthères noires), un mouvement révolutionnaire afro-américain d’inspiration d’extrême gauche qui fait beaucoup parler de lui à l’époque. “La panthère a été choisie parce que c’est un animal noir et magnifique, qui n’attaque pas mais se défend férocement” explique Agnès Varda au début de ce documentaire atypique. 

Pendant le procès de Huey P. Newton, un des fondateurs du mouvement des Black Panthers qu’elle réussit à interviewer, Agnès Varda est à Berkeley et capture des images incroyables pour un reportage pour la télévision française qui ne sera jamais diffusé. Elle aborde la question des violences policières dont sont victimes les Noirs aux Etats-Unis et donne la parole à plusieurs responsables du parti des Black Panthers, notamment Kathleen Cleaver qui s’exprime avec passion sur le retour aux cheveux naturels #blackisbeautiful

Pour aller plus loin
- À voir : Le discours d’Angela Davis en 1975
- À voir : L’hommage aux Black Panther de Beyoncé au Super Bowl 2016
- À lire : Afro, une célébration (préface d’Oxmo Pucino)
 

Kenza Aloui