Renouer avec son amour de jeunesse, ça donne quoi ?
Spoiler : Netflix va racheter les droits pour ces histoires
Après le grand retour de Benifer cet été, on n’a pas pu s’empêcher de cogiter : « Ça ressemble à quoi, de retrouver son amour de jeunesse ? » Il faut dire que le débat sur les exs est clivant : si c’est no way pour certain·es, d’autres attendent leur happy end, persuadé·es que leur histoire n’est pas terminée. Rancunes, complicité, retrouvailles… On a rencontré celleux qui ont voulu donner une deuxième chance à l’amour (et spoiler alert : ça pue le love).
Damien, 25 ans, et des retrouvailles à la Projet X
« Quand j’ai rencontré Lorie, j’étais en sixième et elle en cinquième, je suis tout de suite tombé amoureux d’elle. À la fin de l’année, je lui ai envoyé un petit mot pour lui demander de sortir avec moi. On est resté ensemble une semaine puis elle m’a quitté parce que c’était les grandes vacances. J’avoue, j’étais deg. On est redevenus potes mais j’étais amoureux d’elle pendant tout le collège. Je lui ai demandé qu’on se remette ensemble mais elle refusait. Après la troisième, elle a déménagé et on s’est perdu de vue.
Pour mes 21 ans, j’ai organisé une soirée à la Projet X dans mon ancienne maison où on allait faire de gros travaux. J’ai invité beaucoup de monde, dont des potes du collège... et Lorie, qui contre toute attente, a accepté. J’étais trop content de la retrouver. Après la soirée, on ne se lâchait plus. Un an après, on a emménagé ensemble. On avait retrouvé la complicité et le lien qui nous unissait quand on était plus jeunes.
Aujourd’hui, on est amoureux et meilleurs amis. On rigole beaucoup, on s’entend sur quasiment tout, on se parle énormément. C’est comme si on ne s'était jamais vraiment quittés. Le fait de se connaître depuis toujours nous a permis d’être encore plus complices. Si on m’avait dit à 11 ans que j’allais finir avec elle, je n’y aurais jamais cru. »
Léa, 22 ans, et l’histoire d’un coup de foudre
« Je l’ai rencontré à une fête familiale. J’avais 10 ans et lui 14. Son père venait de se mettre avec ma tante. Dès que je l’ai vu, ça a été le coup de foudre. On est tout de suite devenu inséparables : sur les photos on était toujours bras dessus, bras dessous. Mais je n’avais pas MSN, Facebook ni de téléphone donc c’était impossible de communiquer.
Pendant deux ans, rien. Puis il y a eu une fête. Il était là. On était hyper timides, on se regardait du coin de l'œil sans oser se parler. On a fini par se retrouver et on a échangé nos premiers bisous. Cette fois, il m’a donné son numéro. J’avais 12 ans, lui 16, et la différence d’âge se ressentait. J’étais au collège et lui en apprentissage donc il avait un travail et des obligations, il était bien plus mature.
Trois mois après nos retrouvailles, il m’a dit qu’il avait rencontré une fille de son âge. Ça m’a brisé le cœur. Dans les années qui ont suivi, j’ai vu qu’il était devenu papa.
Neuf ans après notre rupture, il m’a demandé comment j’allais, ce que je faisais dans la vie… Puis il a trouvé un prétexte pour qu’on se voie. J’étais ultra stressée mais dès que je l’ai vu, je me suis dit que j’étais toujours amoureuse de lui. Il m’a avoué avoir beaucoup pensé à moi pendant tout ce temps et depuis ce jour, on ne s’est plus quittés. Notre relation est fusionnelle. Depuis juin, on loue une maison ensemble et je suis devenue belle-mère… À 22 ans ! Depuis cette histoire, je crois très fort au destin et je me dis que deux personnes qui s’aiment se retrouveront toujours. »
Gaby et Stella, 60 ans, et des chemins toujours parallèles
Gaby : « On passait tous nos étés au même endroit et on aimait les mêmes choses : la plage, le surf, le vélo… On est sorti ensemble de nos 18 à 20 ans. Puis on a commencé nos études supérieures et on avait du mal à se voir. Je faisais de la natation pratiquement tous les soirs et le week-end j’avais des compétitions.
Stella : C’était aussi compliqué car mes parents ne voulaient pas que je sorte le soir. Il n’y avait pas de portable, pas de mail. Le minitel arrivait tout juste ! On s’écrivait des petits mots et je faisais un détour en allant à la fac pour le voir 10 minutes. On vivait dans l’attente.
Gaby : Après trois ans, on s’est séparés sans vraiment d’explications. Il y avait trop de pression, c’était trop compliqué.
Stella : La rupture a été très difficile pour moi. Puis on a pris chacun des horizons différents et je n’ai plus pensé à lui.
Gaby : On s’est mariés chacun de notre côté. J’ai travaillé pendant 10 ans à Brest puis je suis parti vivre dans les Landes et j’ai eu trois enfants.
Stella : Moi j’ai travaillé dans plusieurs régions de France. Je ne revenais dans les Landes que pour les vacances et on y avait acheté un appartement avec mon premier mari.
Gaby : Durant ces 25 ans de rupture, on ne s’est pas parlé mais on s’est croisé quelques fois.
Stella : On échangeait quelques mots ou des regards et c’était tout.
Stella : C’était mon premier amour. La séparation avait été très dure, j’avais eu l’impression d’avoir été trahie. Quand je le voyais, je ne voulais pas lui parler parce que ces sentiments revenaient.
Gaby : De mon côté, je n’ai pas aussi mal vécu cette rupture car j’avais 20 ans, ça me semblait compliqué… Bref, après 25 ans de mariage, je me suis séparé et je me suis installé dans les Landes.
Stella : De mon côté, après 15 ans de mariage, j’ai songé à divorcer mais je ne suis pas allée au bout de la démarche.
Gaby : J’ignorais que Stella occupait un appartement juste à côté de celui d’amis que je fréquentais. En 2008, elle y était en vacances et je suis tombé sur elle dans la résidence.
Stella : On a parlé pendant 30 minutes et on a échangé nos numéros de téléphone. J’avais les jambes qui tremblaient, comme si je l’avais quitté hier.
Gaby : Je savais qu’elle repartait le lendemain à Paris et je me suis dit qu’il ne fallait pas la laisser filer. Je lui ai donné un rendez-vous le soir même.
Stella : J’ai accepté de prendre un verre et on a passé un long moment à se raconter nos vies. Ça a été un moment fort en émotions. J’avais l’impression qu’une porte s’ouvrait et que j’allais renaître.
Gaby : Après, c’est allé très vite. On se voyait tous les week-ends. Un an plus tard, Stella a quitté son travail pour me rejoindre. On a décidé de régulariser nos situations personnelles pour pouvoir vivre ensemble et on s’est mariés en 2014. La probabilité qu’on se retrouve était extrêmement faible. On est des milliards sur la planète mais nos chemins se sont recroisés. C’était plus qu’improbable mais c’est arrivé. »
Agathe Renac