Dans le dur de la rupture

 

Le premier amour de C. l’a quitté après 8 mois de relation. Ca fait déjà plusieurs mois mais elle n’arrive pas à s’en remettre. Les photos sont toujours dans le téléphone, le surnom dans les contacts et le tee-shirt sous l’oreiller. Sa question : Comment se remettre d’une rupture amoureuse ?

 

Déjà, sache qu’on est nombreuses à comprendre ce que tu vis. La phase rupture est un grand classique de la vie amoureuse, et même si elle nous construit, elle est toujours bien shitty à vivre. Pour être déjà passée par là (et pas qu’une fois), on peut te filer les conseils qui nous ont pas mal aidées.

Premier conseil : fais les choses à ton rythme. Supprimer radicalement quelqu’un de sa vie peut carrément accentuer le manque, alors procède étape par étape : commence par enlever sa photo de ton fond d’écran par exemple. Peu importe le temps que ça te prendra, ne culpabilises pas. C’est ok de se sentir mal, il n’y a pas de deadline pour s’en remettre. Moins tu feras une fixette sur le fait que “tu n’y arrives pas”, moins tu feras une fixette sur lui tout court.

 

Deuxième conseil : fais des choses pour toi, sors avec tes potes, prends des cours de dessin ou de photo si c’est ce que tu as toujours voulu faire. Développer de nouvelles compétences va développer ta confiance en toi, ton indépendance et te lancer à fond sur l’autoroute du self-love.

Pour moins souffrir d’une rupture, il faut apprendre à s’aimer à travers ses propres yeux et pas seulement ceux des autres. Tu vas vite te rendre compte que tu n’as pas à te remettre en question de fond en comble, et que si tu t’aimes, bah logiquement d’autres personnes t’aimeront aussi. La rupture c’est pas la fin du love game, c’est juste un mauvais moment à passer, avant plein d’autres encore plus jolis (promis).

 

Bonus : On te conseille vivement la lecture du post Vivre libre de Garance Doré sur le célibat. Entre nous, ça fait un bien fou.

 

 

Aimer son prochain (et sa prochaine)

 

L. est en couple avec sa meilleure amie depuis 2 mois, sans se considérer comme lesbienne. Elle ne sait pas si elle a vraiment envie de s’engager amoureusement avec une femme et a peur de ne pas assumer cette relation par rapport à sa religion. Comment faire ?

 

Première précision importante : tu n’es absolument pas obligée de te définir ou de définir ta sexualité. Tu peux parfaitement aimer une femme sans te considérer comme lesbienne, on est en 2019, ça va bien 5 min les étiquettes. En revanche, on pense que ça serait dommage de se priver d’explorer une vie romantique et sexuelle homosexuelle à cause de la religion. Elle a ses défauts, notamment en matière d’ouverture d’esprit, mais les choses changent.

A Hong Kong, un pasteur transgenre se bat contre la justice pour pouvoir célébrer des mariages gays. En France, Ludovic-Mohammed Zahed est imam et ouvertement homosexuel. Certains mythes sont aussi à bannir. Dans la Bible, le passage sur Sodome et Gomorrhe ne condamne pas l’homosexualité mais le viol.

 

Dans le Coran, un verset raconte que le Prophète marchait avec un homme dans la rue quand ce dernier croisa un autre homme et dit au Prophète “J’aime cet homme”. Le Prophète lui demanda s’il lui avait fait part de ses sentiments. “Non” répondit-il. Le Prophète lui intima alors de le faire. La religion n’est pas contre toi L., au contraire.

Malgré ça, on sait que c’est encore difficile en France d’assumer pleinement une sexualité non-hétéronormée (et ça nous fait bien ch\**). Donc si on te conseillera toujours d’écouter ton cœur, d’accepter tes sentiments et de kiffer ton histoire d’amour, on comprend aussi tes peurs et tes hésitations.

 

Fais les choses à ton rythme, sans pression, dans un sens ou dans l’autre. Pour trouver de l’aide dans ton cheminement, tu peux aussi te tourner vers des associations comme David & Jonathan ou Beit Haverim. De notre côté, on t’envoie tout notre amour et notre soutien.

 

Bonus : Parce que tu n’es vraiment (mais alors vraiment) pas seule dans ta situation, on te conseille le podcast d'Héloïse pour l'émission Quouir qui partage le micro avec sa mère pour parler homosexualité, catholicisme et acceptation. Et on ajoute à ça le livre On ne choisit pas qui on aime de Marie-Clémence Bordet-Nicaise sur sa vie de femme catholique et bourgeoise mariée à une femme (tu peux déjà lire son interview ici.)