En septembre 2022, l’IFOP s'est intéressé aux liens entre le fait de manger ou non de la viande et les opinions politiques des hommes français. Brillant, non ? On savait déjà que le contenu de nos assiettes était genré, les hommes consommant en moyenne plus de viande que les femmes : 41% des Français consomment plus de 500 grammes de viande par semaine contre seulement 24% des Françaises. Ce qu’on sait peut-être moins, c’est que manger de la viande n’est pas un acte anodin : apparemment, ça serait le symbole d’une adhésion à certaines idées plutôt conservatrices.

 

 

Manger de la viande = être de droite ?

 

Le sondage porte sur l’étonnante corrélation entre le contenu des assiettes des hommes français et leurs opinions politiques. Pour résumer, si votre date se jette sur le burger de tofu, il y a quand même plus de chances qu’il ait voté Europe Ecologie les Verts que Reconquête aux dernières élections. Mais attention quand même aux nuances qui peuvent nous induire en erreur.

 

Et oui, si 32% des sympathisants de Reconquête et 26% des hommes adhérents aux idées du Front National sont des “viandards” (termes qu’ils utilisent volontiers eux-mêmes), il y a aussi 14% de partisans de La France Insoumise amoureux de la bonne bidoche.

Pas merci Fabien Roussel qui a brouillé les pistes en tweetant en janvier 2022 « un bon vin, une bonne viande, un bon fromage, pour moi, c’est la gastronomie française ». Nous qui pensions pouvoir pécho tranquille sans devoir passer par la case discussion politique gênante, nous voilà bien embêtées.

 

Mais bon, dans le doute, il y a quand même quelques précautions à prendre si l’homme qui partage votre dîner commande de la viande rouge lors du premier date.

 

 

Manger de la viande rouge = être un con sexiste ?

 

Personnellement, je n’ai pas franchement été surprise par le sondage, mais dans un souci de partage, here comes le warning : si votre date est un fan de côte de bœuf, vous risquez de devoir subir toute la soirée des blagues sexistes… Triste vie.

 

D’après le même sondage, on capte à quel point l’alimentation est un miroir grossissant des stéréotypes sexistes. Par exemple, 46% des hommes partagent l’idée selon laquelle ils s’occupent mieux du barbecue que les femmes, et seuls 32% des hommes se disant très féministes mangent de la viande « sans se soucier de la fréquence » contre 45% des hommes se disant pas du tout féministes. Et ça, c’était le sexisme soft.

Le sondage nous apprend que 36% des hommes consommant quotidiennement de la viande adhèrent à l’idée selon laquelle « Lorsqu’on veut avoir une relation sexuelle avec elles, beaucoup de femmes disent “non” mais ça veut dire “oui” », alors qu’ils ne sont que 12% de non consommateurs de viande à penser ça (vous me direz, ça fait quand même déjà 12% d’abrutis parmi les végétariens, on est pas sorties de l’auberge du patriarcat dites).

 

Et c’est pas tout… « Il serait gênant pour vous que votre femme prenne toujours le volant de la voiture familiale » : 41% des consommateurs quotidiens de viande répondent oui en toute détente, contre 16% de végés. Comme quoi, manger de la viande n’empêche pas d’être un fragile qui a peur pour sa masculinité.

 

 

Les chasseurs, le summum du sexisme

 

Bon, là c’est vraiment juste pour le plaisir, parce qu’on se doutait bien que les chasseurs n’étaient pas particulièrement des personnes progressistes : ils sont quand même 47% à adhérer à l’idée que « pour la séduire, un homme doit pouvoir être libre d’importuner une femme qui lui plaît ». Comprendre : si un homme vous sort son fusil, prenez vos jambes à votre cou.

 

Au final, il semblerait surtout que manger de la viande rouge rende plus con, puisque 54% des sympathisants du Front National contre seulement 19% des sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts ignorent les effets négatifs ou ne se soucient pas des potentiels effets négatifs d'une consommation carnée.

 

Autre test - quoique plus radical - filez la lecture de cet article à votre crush dès le premier verre.


Bettina Zourli