Théorie de l’attachement : petit historique

 

C’est le psychologue british John Bowlby qui a inventé cette théorie dans les années 50 (oui, ça date déjà un peu). Son but ? Élaborer un modèle d’étude en psychologie et psychothérapie qui permette d’analyser les relations entre enfants et parents - de manière à mieux comprendre leurs liens et leurs problématiques… Et bon : autant vous dire qu’à l’époque, ce n’était pas glorieux puisqu’évidemment, tout était de la faute des daronnes (#toujourslamêmehistoire).

 

Même si l’on considère toujours aujourd’hui que les liens qui définissent nos modes d’attachement sont ceux que l’on a créés dans la petite enfance, les choses ont un peu changé (#heureusement).

 

Si cette partie de la théorie vous intéresse et que vous avez envie de vous questionner sur vos liens familiaux et la manière dont ils ont influencé votre vie à l’âge adulte, vous pouvez en causer avec un·e psy… Mais ce n’est pas ce que l’on a prévu de faire avec vous dans cet article (parce qu’on n’est pas thérapeutes, vous-même vous savez).

Notez bien dans tous les cas qu’il s’agit d’une “théorie” et pas d’une science exacte (et d’ailleurs, de nombreux·ses psys ou médecins pourraient vous dire qu’iels ne sont pas d’accord avec cette hypothèse et ses concepts).

 

 

Pourquoi cette théorie peut-elle nous aider à comprendre nos relations ?

 

Selon la Dre Lisa Firestone qui en discutait dans cet article du magazine Psychology Today : « Notre style d'attachement affecte tout, de la sélection de notre partenaire à la progression de nos relations jusqu'à, malheureusement, la manière dont elles se terminent ».

 

Which means, selon elle, que le fait de connaître notre modèle d'attachement peut nous aider à comprendre nos forces et nos vulnérabilités dans une relation. Tout simplement parce que ce modèle d'attachement influence non seulement la façon dont chacun·e de nous réagit face à ses propres besoins... Mais aussi la façon dont nous nous y prenons pour les satisfaire.

 

 

Les quatre types d’attachement possible

 

D’après cette théorie, il existe donc quatre types d’attachement différents :

 

Le style d’attachement dit “sécure” est celui dans lequel vous vous situez si vous avez une image de vous-même et des autres qui est positive. Les personnes qui ont un style d’attachement sécure sont celles qui sont le plus facilement à l’aise dans les relations amoureuses ou amicales. Bref : si vous faites partie de cette mif des "sécures", vous ne craignez pas (pour le dire grossièrement) d’être abandonné·es par les autres ou de construire des liens intimes. Tout roule.

 

Le style d’attachement dit “préoccupé” est celui dans lequel vous pouvez vous situer si vous avez une image de vous-même négative et une image des autres positive. Les personnes qui ont ce style d’attachement ont un niveau d’anxiété face à l'abandon bien vénère… et un niveau d'évitement faible. Bref : si vous faites partie de cette mif des “préoccupé·es”, vous cherchez la compagnie et l’approbation des autres mais flippez de ouf qu’iels vous abandonnent (ces deux paramètres étant liés à votre impression de ne pas mériter l’amour des autres).

Le style d’attachement dit “détaché ou évitant” est celui dans lequel vous pouvez vous situer si vous avez une image de vous-même positive et une image des autres négative. Les personnes qui ont ce style d’attachement ont une forte tendance à éviter de trop s’engager avec les autres et ne sont pas trop du genre à demander de l’aide à leurs proches ou à se confier. Bref : si vous faites partie de cette mif des “détaché·es”, vous préférez de loin vous considérer comme une personne autonome et l’on pourrait parfois vous taxer de phobique de l’engagement.

 

Le style d’attachement dit “craintif ou anxieux” est celui dans lequel vous pouvez vous situer si vous avez une image négative de vous-même ET des autres (outch). Les personnes qui ont ce style d’attachement sont très anxieuses face à l’abandon éventuel de leurs proches, ce qui active des mécaniques d’évitement. Bref : si vous faites partie de cette mif des “craintif·ves”, vous pouvez avoir tendance à vivre des relations complexes - où vous craignez de vous confier de peur d’être trahi·e par l’autre, où il est difficile pour vous de faire confiance.

 

Pour capter les choses plus en détail, vous pouvez jeter un œil à ce petit tableau très bien foutu qui explique comment chaque type de profil réagit face au stress, à la perte, à l’empathie, ou dans une relation de couple (et bien plus encore).

 

 

Ok mais on fait quoi de tout ça ? Ça veut dire quoi ?

 

Rappelons pour commencer (oui, on insiste) qu’il s’agit là d’une théorie et en aucun cas d’une maladie psy ou de quelque chose d’incurable.

La bonne chose à faire avec ces infos ? Un peu ce que vous voulez. Mais elles pourraient, par exemple, vous aider à appréhender le comportement d’un·e ami·e ou d’un·e partenaire sous un jour neuf - de façon à mieux comprendre les problématiques qui sont les vôtres individuellement.

 

Notons enfin que certaines combinaisons de personnes avec deux styles d’attachement assez “incompatibles” pourrait vite mener à l’embrouille ou à un cocktail éprouvant pour les nerfs. Ce serait le cas, par exemple, entre une personne au style d’attachement détaché (qui ne souhaite pas s’engager, grosso modo) et une personne au style d’attachement préoccupé (qui cherche constamment des preuves d’engagement chez l’autre).

 

Les chercheur·euses Dr Phillip Shaver et Dr Cindy Hazan estiment en tous les cas qu'environ 60 % des personnes ont un attachement sécure, tandis que 20 % ont un attachement évitant et 20 % ont un attachement préoccupé ou anxieux.

 

Et vous, vous vous reconnaissez où ?