Idée reçue n°1 : la jalousie fait partie intégrante du game de l’amour

 

La jalousie est un truc tellement commun dans les relations de couple qu’on en viendrait même à la considérer comme un indispensable de la vie à deux. ERREUR grossière. Normale ou pas, cette émotion (ou réaction) se fonde sur des présupposés à peine emmerdants pour la liberté individuelle : la relation de couple nous permettrait de posséder de l’autre, mais aussi (inconsciemment ou non) de le contrôler - en fouillant dans ses textos, par exemple.

On ne veut pas dire par là qu’on vous juge si vous êtes du genre jaloux. Mais plutôt que l’idée serait de réussir à déconstruire ce présupposé lien entre l’amour et la jalousie. Lien, qui en général, et que vous soyez dans une relation libre ou pas, sème plus le trouble que la bonne ambiance.

 

Le bon conseil : de toute façon, une relation monogame ou exclusive n’a jamais mis personne à l’abri de la jalousie, bien au contraire. La seule solution : communiquer. Et comprendre (seule et/ou avec votre partenaire), pourquoi au juste vous vous sentez insecure / trahie / en danger / flippée.

 

 

Idée reçue n°2 : la relation libre est un choix par défaut

 

Pas de fumée sans feu : parce que les relations libres exigent un haut niveau de communication et de confiance, il est possible qu’elles deviennent étouffantes pour l’une ou l’autre des parties. Par exemple : que les “règles” de fonctionnement soient fixées au détriment de l’un ou l’autre des membres du couple.

Il peut aussi arriver d’accepter d’être dans une relation libre par défaut. Ou en d’autres mots : parce que notre partenaire nous le demande, qu’on a peur de le/la perdre, et qu’on finit par accepter sans en avoir véritablement envie.

 

Le bon conseil : dans ce mode d’amour comme dans n’importe quel autre, accepter et compromettre ses envies et besoins pour satisfaire ceux de l’autre n’est jamais une bonne idée. Globalement : si vous êtes dans une relation libre alors que vous n’en avez pas envie, c’est que vous êtes dans une relation forcée. Et c’est pas parce qu’il y a écrit “libre” dedans que ça donne le droit à votre partenaire de vous faire forcer la main pour le faire !

 

 

Idée reçue n°3 : on ne peut pas être fidèle dans une relation libre

 

On pourrait (trop) facilement penser qu’une relation libre est l’opposé d’une relation où la fidélité à sa place. Bien souvent même dans l’imaginaire collectif, on se dit que relation libre = débauche totale. Et pourtant. L’un des premiers enjeux de la relation libre (ou du polyamour, par ex) c’est précisément de redéfinir la notion de fidélité.

Comprendre, en gros, que la fidélité peut aller bien au-delà du fait de ne coucher qu’avec une personne (ce qui fait un peu court vous en conviendrez) - mais qu’elle peut plutôt se définir comme le fait d’être fidèle (à deux ou à plus) à des valeurs communes.

 

Ce qui veut dire que si vous et votre partenaire considérez qu’être fidèle dans votre relation consiste à vous dire mutuellement avec quel·les autres partenaires vous couchez (et quand, et comment), eh bien c’est tout ce qui compte. Les seules parties intéressées par la définition de la fidélité dans une relation sont ses membres.

 

Le bon conseil : il n’y a pas de meilleur tip à vous donner que celui de communiquer. Pour qu’une relation libre fonctionne, la clé (et peut-être la seule et l’unique) est de parler. De ne jamais douter du fait qu’il y a de la place pour l’expression de vos émotions dans le cadre de cette relation. Et, de même, d’offrir cette place à nos partenaires pour qu’ils puissent partager leurs émotions avec nous.



Idée reçue n°4 : l’amour romantique, il n’y a que ça de vrai

 

Le plus important, c’est de comprendre que les relations libres ne sont pas faites pour tout le monde mais qu’elles peuvent être inspirantes pour n’importe qui. Parce qu’elles viennent rebattre les cartes et le game de l’amour, en proposer d’autres définitions - peut-être plus modernes.

 

De quoi en finir avec le mythe de la personne unique qui doive vous combler, vous aimer, vous faire rêver (trop de pression). De quoi questionner le présupposé selon lequel l’amour à deux et à long-terme il n’y a que ça de vrai (les faits prouvent le contraire). De quoi faire la nique à l’idée qui voudrait que le couple soit le “nombril” des modes de fonctionnement relationnels ET le seul objectif à atteindre.

En déconstruisant cette idée - à son rythme, no rush - peut-être aurions-nous enfin les moyens de redéfinir le célibat comme une situation chouette d’indépendance et d’ouverture et non comme un mode d’attente et de recherche de son autre moitié.

 

Le bon conseil : il n’y a pas de format relationnel qui soit, dans l’absolu, plus libre que l’autre, tant que chacune des personnes impliquées se sent libre d’y être elle-même. Qu’importe donc que vous soyez monogame exclusif, phobique de l’engagement, polyamoureux, libertin ou en relation libre. Ce qui compte, c’est l’espace safe que vous créez avec votre / vos partenaire·s et le fait que chacun s’y sente bien.