Si les souvenirs sont bons vient de sortir chez Flammarion : c’est le premier livre papier de l’autrice Clara Lalix qui, déjà en 2017, disruptait le marché de la littérature en publiant son premier livre sur Instagram. Le titre ? Je bois des cafés, je me fais avorter. Pas rien déjà, et un sacré culot qui n’était pas pour déplaire aux meufs qui, comme nous, passent leur temps à naviguer entre la bibliographie de Simone de Beauvoir, leur feed d’Instagram, et des histoires d’amours plus ou moins décevantes.


Et si il y a une raison pour laquelle ce livre nous a plu, c’est parce qu’il nous a permis de nous souvenir : de ces promesses qu’on s’était faites à 17 ans, des doutes qui nous hantaient il y a encore 3 ans, de toutes ces fois où l’on s’est demandées très sincèrement qu’est-ce qu’on foutait là, au juste, et ce qu’on allait bien pouvoir faire de notre vie. Et puis, de relativiser, après coup : de se pardonner ces fois où l’on a pas eu le courage, cette année où on a planté nos études, ces gens a qui on n’a plus jamais répondu, ces blessures sur lesquelles on ne prend que trop peu souvent le temps de se pencher.


Si les souvenirs sont bons est un devoir de mémoire : une mémoire défaillante et vive de l’enfance à l’âge adulte, que l’autrice déploie tout au long du livre, et dont la structure chronologique est plus ou moins branlante. L’occasion de se rendre compte que la décision qu’on a prise de se séparer de qu’on croyait être l’amour de notre vie un été 2011 a toujours, encore aujourd’hui, un impact sur notre vie. Que parfois, on met bien 3, 4, 10 ans ou plus à comprendre qui on est, comment on fonctionne, et ce qui motive les décisions qu’on prend.

Alors, ce livre, au fond pourrait être le vôtre : celui que vous auriez pu écrire, à l’aube de vos 30 ans, pour vous rappeler que vous avez avancé. Que vous avez galéré. Que vous pouvez être fière de vous. Que votre vie, chaque jour, semble vous ressembler un peu plus, qu’il y a ces souvenirs auxquels on dit “plus jamais” et d’autres auxquels, on acquiesce en y repensant, avec l’envie de se dire, “franchement merci”. Genre : merci moi d’avoir mis un terme à cette relation toxique. D’avoir entretenu cette amitié avec cette meuf qui m’est devenue complètement vitale.

 

Et si il y a quelque chose de juste dans les mots de Clara Lalix, c’est peut-être ça aussi : c’est que la vie forme cet ensemble, un peu chelou, un peu beau, un peu paradoxal, et qu’il suffit parfois (souvent ?) de se souvenir pour avancer, de se souvenir pour que tout prenne son sens.

 

Alors haut les coeurs, et chopez ce livre : on est presque sûres que vous vous retrouverez un peu dedans.