Vous vous souvenez des phrases qu’on nous a rabâché en permanence du genre “Le temps c’est de l’argent” ou cette bonne vieille citation de Confucius : “Choisis un travail que tu aimes, et tu n'auras pas à travailler un seul jour de ta vie” ? Ça nous inculque que n’importe quelle minute de notre vie doit être rentable, et aussi qu’on doit vite développer une passion si on veut trouver notre voie professionnelle, voire simplement s’éviter de souffrir dans notre travail.

Du coup, dès qu’on se prend de passion pour un truc et qu’on se pose par exemple une heure pour faire trois points de croix, on culpabilise de “perdre” notre temps et on cherche donc une solution = comment rentabiliser ce temps. Si vous vous mettez la pression par rapport à ça (ou vos proches, ou n’importe quelle personne dans un small talk #ahbontastufaisdelabroderiefiletonetsy), on a les arguments pour vous faire du bien.

 

 

Le self-care n’a pas de prix

 

Le monde pro peut être une grande source de stress et garder un terrain de détente et de créativité sans se sentir jugé·e ni par les collègues ni par les commandes, c’est nécessaire pour notre sérénité. Transformer son unique moment de relaxation en grosse pression, not a very good idea. Vous n’avez pas à culpabiliser de prendre du temps pour vous, de ne pas être dans une efficacité permanente, financière ou non. Une passion qui vous rend heureux·se vaut bien plus qu’une rallonge à la fin du mois.

Et d’ailleurs, si besoin de se rassurer, on est bien plus performant·e (beurk) au taff quand on a reposé son esprit et qu’on l’a rincé avec des activités différentes et kiffantes.

 

 

La critique peut faire mal

 

Toujours par soucis de self-care, il faut aussi penser au fait que monter sa petite entreprise de création c’est prendre le risque de s’exposer aux critiques négatives. Surtout si on se lance sur internet… Être critiqué·e dans son travail peut être un peu plus facile, parce que c’est clairement moins personnel qu’un truc qu’on a passé des heures à faire en y mettant tout notre goût et notre cœur. Vous préférez qu’on vous dise que vous pourriez accélérer la cadence ou que votre tableau ne procure aucune émotion ? Aoutch.

En gardant votre passe temps pour vous, vous ne donnez pas d’importance à ce que pensent les autres. Ce qui compte, c’est comment vous vous sentez quand vous installez votre chevalet pour 3 heures de chill, pas le rendu.

 

 

On peut préférer l’utile à l’agréable

 

Pourquoi on serait obligé·e de trouver un “métier-passion” ? Pourquoi pas une passion ET un métier ? On nous demande souvent ce que notre taff nous apporte, mais pour certaines personnes c’est plus important de savoir ce qu’il apporte aux autres. Elles ne choisissent pas un travail pour le plaisir que ça leur procure (déso pas déso Confucius) mais pour son utilité auprès de la société, et c’est ce qui les drive.

Et donc même si on kiffe la peinture textile ou la poterie, c’est ok de préférer conserver son job d’infirmier·e, de cantinier·e scolaire, de journaliste ou de garagiste parce qu’on se sent plus utile de cette façon, tout en se mettant des weekends de côté pour custo des sneakers ou fabriquer des mugs en forme de boobs.

 

Le but de cet article n’est pas de vous empêcher de monétiser votre passe-temps favori. Si c’est votre rêve, go for it, vraiment ! On avait juste envie de vous dire que ce n’est pas une obligation, que ça ne veut pas dire que vous aurez raté votre vie ou que vous manquez de courage. C’est ok de perdre du temps, parce que vous n’en perdez jamais vraiment, ok de garder des choses pour vous parce que ça fait du bien, ok de ne pas avoir envie de se lancer dans une grande aventure entrepreneuriale, parce que la flemme, juste.