Commençons par un constat : la plupart d’entre nous a grandit et s’est construit dans une société de consommation, où les possessions font la richesse. Le goal ultime, celui qui va de paire avec le mot “réussite”, s’apprécie en nombre de Lamborghini, de it bags Hermes et de mètres carrés de marbre sur le sol de la salle de bain. Sauf que quand 1% de la population mondiale possède 99% des richesses, il ne reste aux 99% restant que l’espoir et la frustration. Et c’est là qu’intervient Pinterest.

Sur ce réseau, pas besoin d’argent pour “posséder” dans ses tableaux les plus belles robes d’été, les boots les plus canon et les apparts les plus fous. Sur Pinterest, on peut être blonde, posséder un 6 pièces avec terrasse à LA, mater toute la journée des photos de son chien et planifier son prochain trip à Zanzibar, sans dépenser un rond. Mais alors est-ce que c’est cool ou est-ce que c’est dangereux ? En vrai, un peu des deux.

 

 

Pinterest, ce soldat de l’anti-consommation

 

Notre cerveau a ça de cool que quand on imagine faire ou avoir un truc, pour lui c’est la même. Acheter un nouveau tél ou faire croire à votre cerveau que vous possédez un nouveau tél = mêmes hormones qui s’agitent et satisfont votre envie. En stockant sur Pinterest, on satisfait donc pour un temps nos désirs et de facto, on consomme moins IRL. D’ailleurs, qui n’a pas encore fait son tableau Minimalisme ici ? On n’est plus à un paradoxe près.

 

 

Le danger potentiel : la frustration

 

Malgré ce super mécanisme neuronal, on a bien écrit que les désirs étaient satisfaits “pour un temps”, parce que le cerveau n’est pas non plus dupe à vie #tropfacile. Et à force d’accumuler des belles choses sans les avoir at the end, on crée deux nouveaux sentiments pas jojo : la frustration et l’impression que notre vie n’est pas assez cool.

Y’a moyen de ne pas tomber dans ces travers ou..? OUI : en créant, pour éviter la frustration, un équilibre entre fantasmes et kiffs réalisables. C’est à dire qu’il vous faut aussi des tableaux avec des recettes trop bonnes à faire dans votre cuisine et des vraies inspis mode à concrétiser, à côté des tableaux de rêve remplis de piscines à débordement de l’autre bout du monde, à réserver pour des moments de vagabondage.

 

Pareil pour l’impression que notre vie n’est pas assez cool : il faut faire la part des choses, entre ce qui est réel ou non. Pour s’aider, on se rappelle les trucs qui nous ancrent dans notre vie, qui la rendent heureuse et la remplissent de sens - nos proches, nos engagements, nos projets, les sensations et émotions palpables… - ce que ne pourrait pas nous apporter de la thune ou des objets.

Comme sur Instagram, et comme pour la frustration, tout est question d’équilibre : on peut suivre des comptes (ou amasser des épingles) qui nous font rêver, mais aussi (et c’est conseillé) se servir du réseau pour consolider ses engagements, apprendre des choses, prendre soin de sa santé mentale #coucouletableaucitationsselflove.

 

 

La vraie bonne idée : s’entourer d’inspis

 

Pour nous, le meilleur avantage de Pinterest (maintenant qu’on a réglé nos souc’), c’est de pouvoir s’entourer de contenus inspirants, pour donner à manger à notre cerveau, stimuler notre créativité, ouvrir notre regard sur le champ des possibles et apprendre des trucs en continu (internet quoi).

 

Dans notre société, c’est devenu un drame de ne pas pouvoir tout faire, tout voir, sauf que quand on a fait trois fois le tour de la Terre, le monde commence à sembler très petit. En laissant une part d’inconnu, de choses qu’on ne fera peut-être jamais, on garde ce sentiment réconfortant d’infini, de portes encore ouvertes. C’est là que l’inspiration peut être bien plus bénéfique que l’expérience vécue. Le rêve, l’espoir, le désir sont des moteurs vitaux de l’être humain. Sans ça, on se traîne dans un monde sans saveur ni but. Alors entourez-vous d’inspis, et gardez-en pour jamais, c’est un très beau cadeau que vous vous ferez.