Avant tout, premier réflexe, à tej celui-ci : penser qu’être un·e allié·e des personnes autistes c’est les aider (voire les soigner, de quoi please). Halte là syndrome du white savior. Être un·e bon·ne allié·e c’est avant tout lutter contre les préjugés, et surtout les nôtres, en écoutant les personnes concernées et en se renseignant sur le spectre autistique, ses clichés, son vocabulaire et ses réalités ;). C’est pour ça que dans cet article, on citera beaucoup les comptes Insta @taspaslairautiste, @autistequeerledocu, @aspergerillustrations et @theautisticats.

 

 

Se renseigner sur l’autisme

 

C’est la première étape vers la déconstruction de l’autismophobie (= la discrimination envers les personnes autistes) : faire le travail de comprendre ce qu’est l’autisme pour sortir des clichés et savoir vraiment de quoi on parle.

First, c’est quoi l’autisme ? Un système de fonctionnement perceptif et sensoriel particulier, qui agit principalement sur la communication et les interactions sociales, les modes de comportement, le fonctionnement neuro-sensoriel et le mode de pensée. Ce n’est pas une maladie, et c’est uniquement un handicap parce que la société n’est pas adaptée à la neurodiversité, ce qui est dommage puisque c’est largement plus une richesse qu’un problème (non cimer l’uniformité).

 

Les personnes autistes se placent sur un spectre, c'est-à-dire dans une sphère de diversité autistique aussi variée qu’il y a des personnes à l’intérieur. Ce n’est pas une échelle ni un outil de comparaison entre les différentes personnes sur le spectre, comme la médecine le fait parfois en classant les autistes de “haut-niveau” (avec des hautes capacités intellectuelles) et de “bas-niveau” (souvent non-oralisant·e·s, c’est-à-dire qui ne parlent pas). Chaque personne autiste ou neuroatypique (qui ne correspond pas à la norme neurologique de la société) a des capacités et des besoins différents.

Pour découvrir les réalités personnelles de l’autisme, on vous conseille notamment le témoignage de la personne derrière le compte Insta @autistequeerledocu, et les illustrations expliquées du compte @aspergerillustrations.

 

 

Utiliser les bons termes

 

C’est important parce que les mots peuvent aussi bien perpétuer des clichés qu’aider à déstigmatiser des personnes. A cet effet, le compte insta @taspaslairautiste a compilé un petit lexique qu’on vous partage ici.

Ne pas stigmatiser le stimming et les crises

 

Le stimming, comme définit dans le lexique plus haut, est une auto-stimulation qui permet aux personnes autistes de réguler leurs émotions et/ou sensations. Les neurotypiques le font aussi (jouer avec ses cheveux, frotter ses doigts, tapoter du pied…) comme l’explique ce post de @aspergerillustrations, mais c’est plus fréquent et spécifique sur le spectre autistique.

 

Parfois, ces gestes peuvent sembler violents, mais c’est au contraire une démarche d’apaisement. Dans ce post Instagram, Eden du compte @theautisticats s’est filmé·e pour montrer ses stims et expliquer que malgré les apparences, ce n’est absolument pas douloureux. Pas de raison de s’alarmer, et encore moins de chercher à “calmer” la personne, puisqu’elle s’en sort déjà très bien toute seule ;).

Concernant les crises autistiques, @taspaslairautiste donne de précieux conseils ici pour savoir comment y réagir. Parmi les plus simples à retenir : laisser du temps à la personne, ne pas la toucher, ne pas lui parler sauf si elle le demande, réduire les stimulis de son environnement (musique, lumière, foule...), rester présent·e et patient·e, et surtout ne pas juger la personne.

 

 

Déconstruire le mythe de l’autisme Asperger

 

C’est l’une des formes d'autisme les plus célèbres, et c’est un vrai problème. Déjà parce que sa vision majoritairement répandue fétichise les personnes autistes, en en faisant des bêtes de foire asociales aux dons intellectuels hors normes ; ensuite parce que c’est une vision élitiste qui discrimine les autres formes d’autisme ; aussi parce que ça minimise les difficultés des personnes dites Asperger, comme si l’intelligence annulait l’hypersensibilité ou l’apraxie (= difficultés de coordination) ; et enfin parce qu’elle est nommée après Hans Asperger, un médecin autrichien nazi qui a activement participé à l’euthanasie d’enfants dits “anormaux” (aka autistes) dans le cadre des politiques d’hygiène raciale.
 

@taspaslairautiste, iel-même diagnostiqué·e Asperger, l’explique très bien dans ce post.

 

 

Si vous voulez en apprendre plus sur l’autisme, n’hésitez pas à consulter les comptes qu’on vous a cité au fil de cet article. Les personnes qui les animent sont les mieux placées pour faire de vous les meilleur·e·s allié·e·s.