En deux mots

 

Le capitalisme est un système économique caractérisé par une liberté de marché, c'est à dire que le commerce d’un pays, son industrie et les profits qui en découlent sont largement le fruit d'entreprise privées comme Amazon, H&M ou encore Orange. Il existe d’autres systèmes économiques dans lesquels les choses fonctionnent autrement (on vous en parlera dans les prochaines fiches récap').
 


Ça ressemble à quoi, une économie capitaliste ?

 

Dans une économie capitaliste, on encourage l’investissement privé, plutôt que public - c'est à dire le fait que les entreprises investissent de l’argent pour augmenter leurs revenus à long terme - et la fructification des richesses. La main d’œuvre (c'est à dire les gens qui travaillent, dans une usine ou un bureau) vend sa force de travail contre un salaire.


The famous "société de consommation"

 

Dans une économie capitaliste, les entreprises sont en concurrence les unes avec les autres dans un marché dit libre auxquels ont accès les consommateurs. Dans les faits, certains secteurs sont beaucoup plus concurrentiels que d’autres : pour acheter un jean, on a le choix entre des centaines de marques qui proposent un produit similaire, pour un billet d’avion Paris-New York, on peut comparer les prix entre une dizaine de compagnies aériennes qui proposent le même service. 
 



Il était une fois le capitalisme moderne

 

De nombreux pays dans le monde ont adopté un système économique capitaliste, avec les États-Unis en tête de file. Ses origines se trouvent dans l'Europe du 16ème siècle, ravagée par la peste noire, une autre pandémie. La fin de la féodalité (le système en vigueur au Moyen-Âge en Europe basé sur le pouvoir des seigneurs) va pousser les paysans à aller chercher une vie meilleure dans les villes pour pouvoir survivre. Cette nouvelle force de travail (notamment celle des femmes mais aussi des enfants) va rejoindre massivement des manufactures privées dans lesquelles les conditions de travail sont très difficiles, dans l’industrie du textile ou la sidérurgie par exemple. Au 18ème siècle, l’Angleterre est devenue une nation industrielle dans laquelle va naître ce qu’on appellera plus tard la Révolution Industrielle, avec une explosion du nombre d’usines à travers le pays. C’est dans ce contexte que l’idée du capitalisme moderne et ses premières critiques vont éclore.


THE référence

 

C’est dans ce contexte que l’économiste écossais Adam Smith publie La Richesse des Nations (1776) l’ouvrage de référence du capitalisme. Adam Smith est l'un des premiers à s’interroger sur le travail, il remet en question l’importance de l’agriculture : pour lui, seul le travail qui produit des marchandises (le travail productif) est source de richesse pour les Nations. Il explique aussi que la valeur d’une marchandise est liée à la quantité de travail nécessaire pour la produire.
 


Liberté, liberté chérie

 

Pour les capitalistes, la liberté est une valeur centrale et la liberté économique mène à une liberté politique. Dans leur vision, les économies non capitalistes sont susceptibles de faire sombrer leurs pays vers l’autoritarisme. Les exemples qui reviennent souvent sont l’URSS, la Chine, Cuba ou plus récemment le Venezuela et permettent, dans la bouche de ses défenseurs, de présenter le capitalisme comme le seul système économique viable.


« There is no alternative »

 

« There is no alternative » (il n'y a pas d’alternative, en Français) est un slogan emblématique de la Première Ministre britannique Margaret Thatcher. La Dame de Fer s’est battue contre les syndicats, a défendu les privatisations massives pendant son mandat entre 1979 et 1990 (British Airways, British Telecom, British Petroleum entre autres) mais aussi la mondialisation (interdépendances entres les acteurs économiques dans une économie globale) et plus largement l’idéologie capitaliste qui donne à l’individu (plutôt qu’au collectif) une place centrale.

 

En France, les privatisations commencent sous Chirac en 1986 quand il était premier ministre, inspiré par les réalisations de Margaret Thatcher de l’autre côté de la Manche et concernent, entre autres, TF1 et la Société Générale. Suivront, sous d’autres gouvernements, les privatisations de Renault, Total, la BNP, ou encore Air France, France Télécom, EDF et bien d’autres.
 


Ce qu’on reproche au capitalisme

 

Pour les anticapitalistes, le capitalisme est un système inhumain, qui exploite les plus vulnérables, non-durable et dangereux pour l’environnement. Il faut donc le combattre et le démanteler. Parce que le capitalisme cherche sans cesse à accroître les profits, il permet de concentrer beaucoup d’argent entre les mains de très riches et donc beaucoup de pouvoir à très peu de personnes. Aujourd’hui, 1% de la population possède près de la moitié de la fortune mondiale (source : Crédit suisse – © Observatoire des inégalités).


Dans notre monde capitaliste aujourd’hui

 

L’argument essentiel contre le capitalisme porte sur la pauvreté et la violence (physique et/ou morale) que subissent les travailleur·ses à cause de la maximisation constante des profits qui peut mener à du travail forcé ou à de l’esclavagisme moderne.

 

Les exemples sont nombreux et répertoriés par différentes ONG mais aussi l’Organisation Internationale du Travail (OIT) : du Brésil qui a été secoué par plusieurs scandales dans les années 2000 aux mines de cobalt au Congo (qui finit dans les batteries de nos téléphones) ou encore, au cœur de l’actu, le travail forcé des Ouïghours en Chine qui a récemment éclaboussé 83 multinationales de Nike à Mercedes en passant par Lacoste ou Zara.
 


Prochain épisode

 

Karl Marx, le plus célèbre opposant au capitalisme - dont on vous parlera bientôt - explique dans son livre Le Capital le concept de « déshumanisation des travailleur·ses » dans un système capitalisme, notamment à l’usine. 150 ans après, on est loin d’avoir clos le sujet…


Pour aller plus loin

 

Le Capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu'elle en verra la fin) de Jean Ziegler, aux éditions du Seuil

Le Dîner d'Adam Smith (Comment le libéralisme a zappé les femmes et pourquoi c’est un gros problème) de Katrine Marçal, aux éditions des Arènes

The Iron Lady, le biopic de Phyllida Lloyd sur Margaret Thatcher, disponible sur Netflix